Quand la construction va, tout va, paraît-il ? Si c'est le cas, Montréal est en train d'émerger de l'apathie qui l'a coincée ces dernières années, parce que les projets d'envergure sont nombreux. À moins que ces projets ne lèvent pas... mais les signes avant-coureurs sont encourageants.

Prenez le nouveau Planétarium Rio Tinto Alcan, au coeur du Parc olympique, qui a informellement ouvert ses portes au grand public le 17 mars. Il est finalement opérationnel et prend la relève de l'ancien Planétarium Dow, sympathique mais aujourd'hui dépassé, qui a fait rêver aux moins deux générations de visiteurs à partir de 1966.

C'était l'époque effervescente de l'Expo, du métro, des grands travaux d'infrastructure, quand Montréal pouvait encore se targuer d'être la ville dominante du Canada.

On ne retrouvera pas de sitôt cet élan, mais avec 14 milliards de dollars d'investissements immobiliers projetés, Montréal se débarrasse de sa réputation d'immobilisme, à supposer qu'elle en ait déjà été affligée. Elle a laissé échapper de belles occasions et sa gouvernance est sérieusement remise en cause par toutes les révélations des derniers mois, mais l'abondance de grues géantes dans le paysage signale que l'activité a repris.

C'est en tout cas ce que soutient Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, qui présentait, le 15 mars, son Forum stratégique sur la métropole et ses grands projets. On nous avait plutôt habitués, ces derniers temps, au dévoilement de projets de tours de condos dans l'environnement immédiat du centre-ville.

C'est bien, ils fournissent de l'emploi à des centaines de personnes, mais ces gratte-ciel résidentiels en devenir ne sont pas nécessairement un signe de vitalité. Lors de ce forum, différents présentateurs ont présenté d'autres volets de l'immobilier tout aussi importants pour le statut d'une grande ville.

Celui-ci est particulièrement significatif : pour la première fois en 10 ans, on s'apprête à construire une tour de bureaux au centre-ville de Montréal. La demande, semble-t-il, le justifie. La société Cadillac Fairview en fait donc un volet marquant de ses ambitions immobilières autour du Centre Bell avec, pour elle seule, des investissements de deux milliards de dollars.

Elle avait déjà lancé la Tour des Canadiens et ses copropriétés de luxe, qui s'élèveront sur 50 étages. Voici qu'elle présente sa Tour Deloitte, qui sera située entre l'aréna et la gare Windsor, plus quelques autres immeubles en hauteur à vocation mixte sur des terrains pour l'instant désoeuvrés au sud du Centre Bell.

Si ces projets se réalisent, ces plaies urbaines que sont les stationnements en plein air, jadis omniprésents au centre-ville, auront en bonne partie disparu, d'autant plus que d'autres projets seront bientôt mis en chantier. La densification dont on parle depuis des années est en bonne marche.

Ailleurs, le développement porte le signe de la science et de la technologie. Le Quartier de l'innovation se déploie dans les alentours de l'École de technologie supérieure, qui y participe de concert avec l'Université McGill.

L'Université de Montréal n'est pas en reste : les travaux sont en cours depuis près d'un an sur le site Outremont, à proximité de Rosemont et de Parc-Extension. Le Pavillon des sciences, qui regroupera chimie, physique, biologie et physique, devrait ouvrir ses portes en 2017, au coeur d'un nouveau quartier résidentiel gagné sur l'ancienne gare de triage du Canadien Pacifique. Des voies ferrées ont été déplacées et des passages piétonniers sont prévus.

Plus à l'ouest, dans l'arrondissement Saint-Laurent, l'Éco-campus Hubert Reeves vient s'ajouter à l'offre du Technoparc Montréal, déjà le plus important regroupement d'entreprises technos au Canada. À terme, 12 bâtiments «verts et intelligents» s'y implanteront pour créer un milieu d'entreprises à l'avenant, comme la première entreprise qui ait manifesté de l'intérêt, Vert.com.

Sans compter le redéploiement de la vaste propriété de la Société Radio-Canada, près du pont Jacques-Cartier, qui fait l'objet de discussions depuis des lunes, et pour lequel des consortiums seraient enfin choisis. Radio-Canada repense son emprise immobilière d'un bout à l'autre du pays et ses emplacements montréalais valent cher.

Vivement les «pépines», comme disait Monique Jérôme-Forget. On ne veut plus le savoir, on veut les voir. Tant mieux si elles aident à confondre les sceptiques, blasés par trop de faux départs...

DE MON BLOGUE

Tourisme

Un oeil au beurre noir pour notre industrie touristique

Les touristes étrangers ont été plus nombreux à visiter le Canada en 2012... sauf le Québec. Le bilan québécois fait état d'un recul de 0,8 % par rapport à une hausse de 1,7 % pour l'ensemble du pays. Pourquoi ce recul, croyez-vous ? Il va falloir reconnaître l'impact dévastateur des manifestations du printemps et de l'été.

Vos réactions

«Au printemps dernier, nous avons pu être témoins d'un éveil collectif à grande échelle au Québec. Une nouvelle génération prenait la parole pour participer pleinement à la vie démocratique du Québec. Et vous, vous tentez de faire de cette chose merveilleuse un élément perturbateur qui a détruit jusqu'aux bas-fonds de l'industrie touristique du Québec !»

- Gino LeGentil

«J'ai plusieurs relations en Europe et l'an dernier, plusieurs d'entre elles ont choisi de remettre à plus tard leur visite en sol québécois... Maintenant, est-ce que saccager des commerces et refuser de faire une manifestation légale est participer à la démocratie? J'en doute...»

- Rustik

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