Des habitudes gagnantes

Publié le 20/04/2013 à 00:00, mis à jour le 18/04/2013 à 09:45

Des habitudes gagnantes

Publié le 20/04/2013 à 00:00, mis à jour le 18/04/2013 à 09:45

Les habitudes mènent nos vies sans qu'on s'en rende compte. Elles sont importantes au point où on peut dire que réussir est une habitude. Tout investisseur devrait développer certaines bonnes habitudes menant au succès et de suivre ce plan semaine après semaine, mois après mois et année après année.

C'est aussi vrai dans la vie qu'en Bourse, du moins en partie. Loin de moi l'idée de vous faire croire que le talent, le travail et la chance n'ont aucune importance. C'est peut-être le cas dans les contes de fée, mais pas dans la vie.

«Le succès, c'est comprendre et mettre religieusement en pratique les habitudes simples qui mènent toujours à la réussite», écrit Robert Ringer, l'auteur de Million Dollar Habits.

Si vous avez lu des livres ou des articles sur la réussite et la psychologie populaire, cette idée vous sera familière. Par contre, dans le monde financier, on ne parle pas souvent des habitudes, encore moins des bonnes habitudes menant à la prospérité. En fait, je n'ai jamais vu d'articles ni de mentions de ce thème dans la littérature boursière.

Pourtant...

En observant ce que font les bons investisseurs, j'ai repéré certaines de leurs habitudes constructives. On peut subdiviser ces habitudes en deux grandes catégories : mentales et concrètes.

Habitudes mentales

La première habitude mentale essentielle est de penser à long terme quant à votre planification, votre approche, votre attitude et toutes vos décisions.

L'autre habitude est de toujours considérer les actions comme des entreprises. Quand vous achetez un titre, vous achetez une entreprise. Point.

Une autre, c'est de prendre votre information de sources fiables. Fini le temps où vous achetiez un titre sur la recommandation d'un ami, d'un voisin, voire d'un expert cité dans un média. Cela signifie que, lorsque vous étudiez une société, vous consultez les données à sa source, soit ses états financiers et ses documents officiels que vous retrouverez le plus souvent sur son site Internet ou sur le site officiel des organismes de réglementation (sedar.com).

Enfin, l'habitude ultime de l'investisseur est de cultiver et de maintenir la bonne attitude, face à la Bourse et face à lui-même. Dans le premier cas, cela signifie de ne jamais prendre les fluctuations boursières comme un moyen de valider vos décisions. Qu'un titre s'apprécie après son achat ne signifie pas que vous avez fait un bon coup... et qu'il dégringole n'en fait pas une erreur.

Comme vous achetez des entreprises, votre validation se retrouve uniquement dans leur performance économique. Une fois que cette attitude est devenue une habitude, vous ne serez plus jamais la marionnette ou l'esclave des cotes boursières.

De plus, il est important d'éviter le perfectionnisme à la Bourse, attitude qui peut vous tuer, parce que l'erreur est une partie intégrante de la vie de l'investisseur. Vous ferez des erreurs, voilà ce que vous devez vous rentrer dans la tête. C'est une bonne nouvelle, si vous apprenez à les déceler rapidement et froidement, et si vous faites tout votre possible pour apprendre de chacune de ces erreurs.

Les habitudes concrètes

Les informations sont la matière première de l'investisseur. C'est pourquoi vous devez prendre l'habitude d'en accumuler le maximum tout en les intégrant de façon intelligente. Prenez l'habitude de lire au moins un quotidien et plusieurs sites financiers. Le but est d'avoir une bonne idée de ce qui se passe dans le monde économique et financier.

De plus, selon votre style et votre approche de placement, vous pouvez prendre l'habitude de consulter une fois par jour les titres que vous suivez de façon à voir si la Bourse ne vous offre pas d'occasions intéressantes de placement.

Dans vos lectures, soyez prudent et faites attention à ce qu'on peut appeler la pollution médiatique. La couverture financière est axée presque exclusivement sur le moment présent. Elle sème et propage une vision à court terme, dirigée par les fluctuations boursières.

Chaque semaine, prenez l'habitude de lire au moins un rapport annuel ; ce peut être celui d'une société de portefeuille ou d'un titre potentiel.

Une fois par mois, trouvez une nouvelle idée de placement et prenez le temps de l'approfondir.

Chaque mois, lisez un livre sur le placement, la finance, l'économie, la psychologie ou tout autre sujet connexe pertinent. La lecture d'un livre est en effet une très bonne habitude, car elle permet de se détacher de l'actualité immédiate et d'approfondir un sujet.

Chaque trimestre, prenez l'habitude de faire le point sur votre portefeuille : concentrez-vous à identifier les titres perdants.

Chaque année, calculez vos rendements et comparez-les avec ceux des plus importants indices boursiers. Calculez également votre rendement sur plusieurs années. Il peut être pertinent, de plus, d'examiner si votre répartition d'actif est cohérente en fonction de vos objectifs.

DE MON BLOGUE

Bourse

Le danger de contrôler ses émotions

Le monde des émotions est à la fois fascinant et mal compris. On dit souvent qu'il ne faut pas se laisser diriger par ses émotions. On dit de plus que la réussite en Bourse passe par la rationalité, qu'on oppose presque toujours aux émotions.

Le problème, c'est que les émotions font partie de la nature humaine et qu'elles ont un rôle à jouer. Nier cet aspect est dangereux. Mettre un cadenas sur ses émotions est une erreur.

Au contraire, vous donner la permission de vivre cette émotion vous libère ; elle vous permet de prendre concrètement conscience d'une grande vérité, à savoir qu'il y a une importante différence entre ressentir et agir. Ce n'est pas parce que vous avez peur que vous vendrez vos actions en panique.

Un autre facteur clé est qu'en tant qu'investisseur vous avez avantage à être conscient de vos émotions et à les vivre pleinement. Et cela, parce qu'elles vous fournissent des informations, sur vous, sur le marché boursier, sur votre approche de placement, etc.

Rappelez-vous : ressentir n'égale pas agir et ni décider.

Vos réactions

«Très rafraîchissante, votre approche sur les émotions face aux tergiversations du marché, car la croyance est plutôt dans l'aspect robotique de l'évaluation pragmatique de la Bourse.»

- Financius

bernard.mooney@tc.tc

blogue > www.lesaffaires.com/bernard-mooney

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