Dans le bureau de Gilles Fortin, de Tristan

Publié le 06/07/2013 à 00:00

Dans le bureau de Gilles Fortin, de Tristan

Publié le 06/07/2013 à 00:00

Les Affaires - Plus jeune, que rêviez-vous de devenir ?

Gilles Fortin - J'ai 62 ans. C'est sûr que tous les gars de mon âge ont voulu entrer dans la prêtrise, mais ça a duré... moins de trois minutes. J'aurais beaucoup aimé étudier la médecine, mais à l'école, je n'étais pas assez fort pour ça. Ma passion, c'était la musique. Si j'avais eu le talent qui allait avec la drive, ça aurait été la musique. Je joue tous les soirs ; je peux difficilement aller me coucher sans passer de 15 à 20 minutes au piano.

L.A. - Qui vous inspire ?

G.F. - J'aime beaucoup les gens qui ont réussi à faire des fortunes et qui sont restés simples. J'ai beaucoup de respect pour ça.

L.A. - Ce que vous aimez le plus de votre travail ?

G.F. - Arriver le matin ! Quand j'arrive au bureau, ça me tente chaque fois de me mettre à genoux et d'embrasser le parquet comme le pape. C'est un métier extraordinaire, détaillant dans la mode ! On ne peut pas demander mieux pour quelqu'un qui n'aime pas la routine.

L.A. - Ce que vous aimez le moins de votre travail ?

G.F. - La routine. L'administration. Les finances. Je n'aime pas ça parce que je ne suis pas bon. En tout cas, je pense que je ne suis pas bon. Passer des journées à analyser des états financiers, je ne peux pas dire que j'aime ça.

L.A. - Votre grignotine favorite ?

G.F. - Je suis un grignoteux, mais de soir. Le jour, je ne mange pas entre les repas, mais le soir, c'est un cas de menottes ! Attachez-le, mettez-le dans une cage ! Mais ça a changé, je suis passé des cochonneries aux noix.

L.A. - Votre boisson favorite ?

G.F. - Le gin De Kuyper. Ça me rappelle le goût de ma recette de jambon de Pâques. Mais ça a tellement mauvaise réputation. Avant, à la campagne, on appelait ça du «gin à cochons !»

L.A. - Votre chanson favorite ?

G.F. - Ces temps-ci, c'est Scenes From an Italian Restaurant, de Billy Joel. Ou Bohemian Rhapsody, de Queen. Je suis dans les vieilles affaires, mais des belles affaires, des «tounes» qui durent depuis 30 ans.

L.A. - Votre livre favori ?

G.F. - Chagrin d'école, de Daniel Pennac.

L.A. - Qu'écoutez-vous dans votre voiture ?

G.F. - De la musique dans le tapis ! C'est effrayant ! C'est pas drôle pour les autres à côté. Je suis hard rock, moi... J'aime ça la grosse musique qui bûche.

L.A. - Quelle est votre bête noire ?

G.F. - Moi ! Je suis la bête noire qui m'agace. J'aimerais ça être un meilleur boss des fois. Je ne suis pas un bien bon boss... Ça m'agace. Je ne suis pas facile à corriger. J'ai des mauvais plis qui ne se défont pas tout seuls, des défauts qui ne sont à peu près pas corrigibles.

L.A. - Comment célébrez-vous vos succès ?

G.F. - On ne fait pas ça. C'est éphémère, les succès dans la mode. On ne peut pas célébrer ça. On est tournés vers l'avenir, nous autres.

L.A. - Quelle leçon aimeriez-vous offrir aux jeunes qui rêvent d'être un boss comme vous ?

G.F. - Ne pas courir après l'argent. C'est une conséquence. Si c'est ça l'objectif, tu peux passer une vie à être déçu !

L.A. - Dans 100 ans, qu'aimeriez-vous que l'on dise de vous ?

G.F. - Maudit, il n'est pas encore mort !

LE COMMENTAIRE DE JULIE BLAIS COMEAU

«L'astuce à retenir, messieurs : ce n'est pas dans les poches, mais dans les bas que ça se passe. M. Fortin ne met rien dans ses poches parce que "ça défait le fil d'un pantalon" ! Ses bas, par contre... En contraste total avec sa tenue sobre, Gilles Fortin portait des bas à rayures aux couleurs vibrantes de l'été. Son fils Charles, lui, portait des bas vert irlandais avec un jeans foncé. J'adore ce brin de folie ! Le détail ne devient visible que lorsque Monsieur s'assoie. Un clin d'oeil discret à sa personnalité !» - julie@etiquettejulie.com

Visitez son bureau à lesaffaires.com

Vous trouverez l'intégralité du questionnaire et l'entrevue vidéo à LesAffaires.com/bureauduboss. Les vidéos seront offertes à partir des jeudis 20 juin (Nathalie Bondil), 4 juillet (Gilles Fortin), 18 juillet (Monique F. Leroux), 1er août (Marc Bergevin) et 15 août (Mélanie Dunn).

Série 2 de 5

Dans le bureau du boss

Êtes-vous curieux ? Nous, oui, et c'est pourquoi nous avons poussé la porte du bureau de dirigeants afin de les voir à l'oeuvre dans leur milieu. Cinq au total : Nathalie Bondil, du Musée des beaux-arts de Montréal, Gilles Fortin, de Tristan, Monique F. Leroux, du Mouvement Desjardins, Marc Bergevin, des Canadiens de Montréal, et Mélanie Dunn, de Cossette. Cette série de rencontres est une idée de Julie Blais Comeau, spécialiste de l'étiquette au travail. C'est elle qui a élaboré le questionnaire et réalisé les entrevues. Voici des extraits de ces rencontres.

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