Comment trouver un mentor

Publié le 25/08/2012 à 00:00

Comment trouver un mentor

Publié le 25/08/2012 à 00:00

Quiconque se lance en affaires a besoin de conseils. Autrement dit, d'un mentor. Quelqu'un qui, grâce à son écoute, ses conseils et sa vaste expérience en entreprise, vous guidera dans vos prises de décision. Guide concis pour dénicher la perle rare.

«En affaires, avoir un mentor est un must. C'est quelqu'un qui peut aider l'entrepreneur à développer ses aptitudes, comme celle de prendre la parole en public. En un mot, il lui suggère parfois de sortir de sa zone de confort», explique Marie-Félix Gascon, directrice générale de la Jeune Chambre de commerce de Montréal. L'an dernier, l'organisme, qui regroupe des gens d'affaires âgés de 18 à 40 ans, a jumelé 90 membres avec des mentors.

La Banque de développement du Canada aussi soutient des jeunes qui démarrent des start-ups. Un soutien qui passe aussi par le mentorat. «Pendant trois mois, ils sont conseillés par plus de 250 mentors», dit Dominique Bélanger, directeur des investissements et initiatives stratégiques.

Ce dernier a d'ailleurs profité de la formule alors qu'il dirigeait sa propre firme de technologie, en 2006. Il voyait alors son mentor ponctuellement autour d'une bière ou d'un lunch. «C'est incontournable pour réussir. On se sent parfois très seul. Si on doit prendre une décision, c'est bon d'échanger avec quelqu'un d'expérience».

De tels services sont aussi offerts par la Fédération canadienne des jeunes entrepreneurs. Il est alors préférable d'avoir un bon plan d'affaires, car une évaluation positive conduit directement au mentorat. En 2011, 250 futurs dirigeants d'entreprise ont bénéficié de la contribution d'un tel conseiller. Une relation qui dure parfois toute la vie.

Le Réseau M de la Fondation de l'entrepreneurship compte pour sa part 2 000 mentorés par année. «Nous avons développé 86 cellules de mentorat dans tout le Québec. Si cela ne fonctionne pas la première fois, on jumelle la personne avec quelqu'un d'autre», mentionne Isabelle Genest, directrice principale du développement des affaires.

«On confond souvent le mentor avec un consultant en marketing. Un bon mentor ne dira pas comment faire. Il va écouter afin que l'entrepreneur trouve lui-même ses solutions», poursuit Mme Genest. Et attention : un mentor n'est pas non plus un coach que l'on paie.

Quelle est donc la différence ? «C'est un individu qui a dirigé une ou plusieurs compagnies. Son expérience, dans les moments difficiles, lui a permis de déployer les bons réflexes», note François Gilbert, pdg d'Anges Québec, un organisme qui aide au démarrage d'entreprises.

M. Gilbert estime que la motivation première d'un mentor est la réussite de l'autre. «Avec courage et franchise, il osera dire que le beau-frère n'a pas sa place dans l'entreprise.»

UN PROCESSUS PARFOIS ARDU

Eric Saint-Pierre, 31 ans, est cofondateur de Merchlar, une firme montréalaise qui développe des solutions mobiles pour iPhone. En janvier 2011, lui et son associé ont obtenu un financement de 50 000 $ de la Fédération canadienne des jeunes entrepreneurs. «L'argent, dit-il, était conditionnel à ce qu'on accepte un mentor. Ce ne fut pas facile d'en trouver un en raison de notre créneau peu connu.»

Après plus de deux mois de recherches et quatre rencontres infructueuses, il découvre Louis Turp, d'Inno-centre, qui accélère le démarrage des jeunes entreprises technos.

«Notre mentor nous a aidés en matière de financement et de coaching ainsi qu'à dénicher de nouveaux clients.» Un an et demi plus tard, Merchlar compte cinq actionnaires et 12 employés. D'ici la fin de 2012, le chiffre d'affaires devrait atteindre 600 000 $. Parmi ses clients, on compte Ubisoft et LG2.

Le conseil d'Eric ? «Il faut mettre son ego de côté pour écouter le conseil de l'autre.»

Et de l'avis de tous, un mentor donne l'élan nécessaire pour aider l'entrepreneur lorsque la foi vacille.

8 %

En 2012, 8 % des Québécois affirmaient avoir l'intention de créer ou de reprendre une entreprise ; ce chiffre est de 11,8 % dans le reste du Canada. | Source : Fondation de l'entrepreneurship

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