Comment simplifier Montréal ?

Publié le 08/06/2013 à 00:00

Comment simplifier Montréal ?

Publié le 08/06/2013 à 00:00

La structure de gouvernance de Montréal est dysfonctionnelle. Il faut l'améliorer pour assurer le développement harmonieux de la métropole, selon la plupart des promoteurs immobiliers avec lesquels s'est entretenu Les Affaires. Mais d'où viendra l'impulsion nécessaire ? De l'hôtel de ville ? De Québec ? Avec la structure de gouvernance de la municipalité et le partage des pouvoirs avec la province, rien n'est moins clair...

Chose certaine, les arrondissements sont dans une situation invivable, selon les acteurs du monde immobilier. Ils ont la responsabilité de zoner et de dézoner, mais le gros des revenus fonciers va à la ville-centre...

À la Société immobilière du Canada, Cameron Charlebois, vice-président, immobilier, pour le Québec, a constaté ce problème à Senneville, dans l'ouest de l'île. «Le partage des revenus, sur un dollar, c'est 83 ¢ à la Ville de Montréal, et 17 ¢ au village.»

Ce sont pourtant les arrondissements qui ont la responsabilité de relier les nouveaux bâtiments aux réseaux routier, d'aqueduc et d'égout. Une situation jugée intenable, comme la structure même de l'administration municipale, avec ses 103 élus et ses 19 arrondissements.

Comme les municipalités sont des créatures de Québec, plusieurs des promoteurs qu'a interrogés Les Affaires croient que le gouvernement doit imposer des changements pour simplifier la structure de Montréal et accroître son efficacité. C'est d'ailleurs la position de la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault, qui veut retrancher 7 arrondissements pour n'en conserver que 12 et faire passer de 103 à 61 le nombre d'élus.

«Ce n'est pas ça, la démocratie»

À Québec, le ministre responsable de la métropole, Jean-François Lisée, tient à respecter les prérogatives des municipalités.

«Je les entends, les entrepreneurs et les chambres de commerce... Ça serait tellement facile si on coupait la ligne directement !» dit M. Lisée, en entrevue avec Les Affaires. «Mais ce n'est pas ça, la démocratie. Il faut composer avec une certaine complexité. En ce moment, on l'admet tous : c'est un peu trop complexe... Comment s'engager dans cette simplification ? Ce sera une des grandes questions de la campagne électorale.»

Une fois les élections municipales de novembre passées, Québec promet d'être à l'écoute pour examiner les demandes de changement... s'il y en a. «On a très hâte de voir comment le débat se déroulera à l'automne ; [de connaître] le mandat que les élus auront là-dessus, ce qu'ils demanderont au gouvernement du Québec», dit M. Lisée.

À l'hôtel de ville, le maire par intérim, Michael Applebaum, ne souhaite pas une modification des limites des arrondissements et une réduction du nombre d'élus. «Quand les citoyens ont voté sur les défusions, on a promis aux arrondissements que leurs limites ne changeraient pas s'ils restaient dans la municipalité», dit-il.

Selon lui, la Ville est déjà sur la bonne voie. En 2013, elle octroie 5 ¢ de plus par dollar de taxes foncières aux arrondissements pour les projets sous leur juridiction, et s'apprête à leur accorder encore 5 ¢ de plus en 2014.

Accroître l'efficacité du réseau de transport en commun

Les promoteurs consultés par Les Affaires sont unanimes : Montréal a intérêt à augmenter l'efficacité de son transport en commun. Mais les autorités doivent prendre garde de contribuer à l'étalement urbain avec leurs projets.

«Je pense qu'il faut avoir un transport en commun très efficace à Montréal, dit Jacques Vincent, président du constructeur de copropriétés Prével. Mais avec le projet de système léger sur rail vers Brossard, on risque de payer les gens pour qu'ils aillent en banlieue...»

Dans ce domaine aussi, les vraies décisions se prennent à Québec. Et les signaux récents sont contradictoires : d'une part, le gouvernement insiste sur l'importance de la «mobilité durable» ; d'autre part, le premier grand projet de transport qu'annonce le PQ est le prolongement de l'autoroute 19 au nord de Laval.

«Il faudra attendre encore quelques mois pour voir comment s'insèrent nos investissements en transport en commun, en autobus et, en voies réservées, par rapport aux investissements routiers», répond le ministre Lisée et député de Rosemont.

Il convient cependant que, «si on arrêtait le compteur aujourd'hui», le bilan de son gouvernement en transport collectif ne serait pas riche. «Ce que je vous dis, c'est : "N'arrêtez pas le compteur ; on travaille sur le reste en même temps."»

Le ministre des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire, Sylvain Gaudreault, a refusé de répondre à nos questions.

Série 4 de 4

Montréal et ses places d'affaires

Cette série braque les projecteurs sur les principaux défis du secteur de l'immobilier dans la métropole.

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