Comment réduire votre facture de frais

Publié le 16/02/2013 à 00:00

Comment réduire votre facture de frais

Publié le 16/02/2013 à 00:00

Par Dominique Beauchamp

Les investisseurs s'intéressent d'abord au rendement de leurs fonds communs de placement, mais ils auraient tout avantage à s'informer des coûts. Au moment où les Autorités canadiennes en valeurs mobilières mènent une consultation sur les frais de ces fonds, nous vous suggérons des stratégies afin de réduire votre facture.

Sachez ce que vous payez

Savez-vous qu'environ 40 % du ratio moyen des frais de gestion affichés par les fonds sont en fait des commissions de suivi ou de maintien versées directement au conseiller qui vous a vendu ces produits ?

Pour mieux saisir ce qu'il vous en coûte par année pour les conseils dispensés ou non, il est encore mieux de convertir en dollars le pourcentage de vos frais annuels.

Pour un portefeuille de 200 000 $, par exemple, un ratio de frais de gestion de 3 % équivaut à des frais annuels de 6 000 $.

Si vous optez pour des fonds assortis de frais de 2 %, ce sont 2 000 $ par année de plus qui seront investis au lieu d'être dépensés.

Après 25 ans, ces économies annuelles de 2 000 $ feront en sorte que vous aurez préservé les deux tiers du rendement annuel de 10 % de vos fonds au lieu de seulement la moitié.

Vous pouvez consulter la calculatrice de frais associés aux fonds communs pour connaître l'influence des coûts sur vos rendements (GerezMieuxVotreArgent.ca).

Pour cet article, il a été impossible de préciser quels sont les fournisseurs de fonds les moins gourmands à l'aide d'un tri de la banque de données Morningstar Canada, puisque chaque fonds commun se décline en plusieurs versions comportant des frais différents. Certains fonds en comptent plus d'une quinzaine !

Assurez-vous de recevoir des conseils en échange des commissions de suivi

Pour un portefeuille de 100 000 $, avec un ratio de frais de gestion de 2 %, 800 $ vont au conseiller. Qu'a-t-il fait pour cette somme ?

Cet exercice doit être honnête. En plus d'établir votre répartition de l'actif, votre conseiller vous a-t-il aussi tenu la main pendant les périodes difficiles ? Auriez-vous mieux obtenu un meilleur résultat sans lui ?

«Dans les faits, la plupart des investisseurs n'ont ni l'intérêt ni le temps de s'occuper de leurs placements. C'est là qu'on intervient. Cette fonction-conseil a une valeur et un coût. L'important, c'est que l'investisseur en soit informé», dit Fabien Major, président de Major Gestion privée.

Les fonds de catégorie F, par exemple, ont été créés pour les conseillers qui facturent leurs honoraires séparément.

Ces fonds ne versent donc pas de commissions de suivi aux conseillers. Les frais totaux s'équivalent souvent, mais cette option a l'avantage d'être transparente.

Cette solution vous permet aussi de négocier les honoraires en fonction de vos besoins, explique Dan Hallett, vice-président et directeur de la gestion des actifs chez HighView Financial Group.

D'ailleurs, les autorités songent à imposer un niveau de service minimum de la part des conseillers, bien que de telles mesures seraient difficiles à faire respecter.

Investisseurs solos, considérez les FNB

Les fonds négociés en Bourse (FNB), qui copient des indices à peu de frais, constituent la meilleure solution pour bien des investisseurs autonomes.

Encore faut-il avoir la discipline de limiter ses transactions.

Les commissions payables à l'achat et à la revente des FNB peuvent rapidement gruger leur principal avantage concurrentiel, soit des frais de gestion plus faibles.

Les frais de gestion des FNB varient de 0,08 % à 1,47 %, tandis qu'ils varient de 0,90 % à 2,69 % pour les fonds communs, selon les catégories.

Prenons un exemple. Un investisseur qui aurait, chez un courtier exécutant, 10 000 $ investis dans six FNB et qui voudrait rééquilibrer sa répartition tous les six mois, pourrait effectuer douze transactions à 29 $ chacune, pour un total de 348 $. C'est 3,5 % de la valeur du capital, bien plus que le ratio de frais de gestion moyen de 2,01 % des fonds communs.

Les frais de négociation peuvent grimper rapidement si l'investisseur négocie trop.

Évitez les fonds bancaires les plus chers

Si vous vous procurez vos fonds auprès des grandes banques, évitez leurs fonds les plus coûteux.

Il n'est pas rare qu'un fonds équilibré dans une banque affiche un ratio de frais de gestion de 2 %, tandis que le conseiller en succursale dispense peu de conseils.

De tels frais peuvent inclure des commissions de suivi que la banque verse à sa propre entité de distribution.

Et si vous vous procurez un Fonds CIBC auprès du courtier TD Waterhouse, par exemple, CIBC versera aussi une commission de suivi à TD.

Il vaut donc mieux se procurer les fonds des banques qui reproduisent les indices à peu de frais.

Un exemple : les Fonds CIBC de catégorie privilégiée sont offerts dans les succursales de la banque. Leur ratio de frais de gestion est de 0,4 %. Il faut toutefois investir un minimum de 50 000 $, dans ces fonds.

Additionnez tous les frais des solutions de rechange aux fonds communs

Les frais des fonds sont sous la loupe, mais leurs solutions de rechange telles que les fonds en gestion commune offerts par les gestionnaires de portefeuille et les portefeuilles de fonds peuvent être tout aussi coûteuses.

Les fonds en gestion commune, qui sont des parts d'un portefeuille distinct que gère une firme de gestion pour ses clients, affichent souvent des frais aussi bas que 0,15 %. Or, la firme de gestion ou le courtier peuvent facturer séparément plusieurs autres frais, explique Fabien Major, comme la garde des valeurs, les commissions de négociation, les frais juridiques, les coûts fiscaux et de vérification comptable, etc.

«Il est important de lire les états financiers annuels, en plus du prospectus, pour découvrir les frais qui sont prélevés séparément», explique-t-il.

En d'autres termes, cela vaut la peine de magasiner et d'exiger les détails de l'ensemble des coûts encourus pour tous ces produits afin d'éviter des frais excessifs ou inutiles.

Chez les courtiers exécutants, privilégiez les fonds les moins gourmands

Chez les courtiers exécutants ou en ligne, vous payez aussi des commissions de suivi pour un service que vous ne recevez pas. En effet, les courtiers québécois en ligne n'offrent pas les fonds de catégorie F.

M. Hallett suggère aux investisseurs individuels qui traitent avec les courtiers en ligne de se tourner vers des fournisseurs de fonds offrant des frais modiques, tels que Mawer, Beutel Goodman ou de Chou Associates.

«Il est important de signaler que les fournisseurs de fonds aux frais les plus bas sont généralement ceux qui ne versent pas de commissions de suivi. En conséqience, ils ne sont souvent pas offerts par les conseillers financiers», prévient Christian Charest, éditeur chez Morningstar Canada. Plusieurs exigent aussi un placement minimum.

Par exemple, il est possible de se procurer les fonds PH&N de catégorie D, bons marché, directement auprès de PH&N et de RBC Direct, pour un investissement minimum de 5 000 $. À titre comparatif, le fonds d'actions canadiennes PH&N affiche un ratio de frais de gestion de 1,18 %. C'est inférieur de 42 % à la moyenne de sa catégorie.

La liste des fonds préférés des analystes de Morningstar Canada, que l'on retrouve sur le site bilingue, compte aussi plusieurs fonds aux frais plus modiques.

Les fonds de série E de la Banque TD sont aussi bon marché, mais on peut se les procurer seulement auprès du courtier en ligne TD Waterhouse. Même chose pour la série D des fonds RBC ; ils sont offerts chez le courtier en ligne de cette banque.

Chez Courtage en ligne Disnat et Banque Nationale Courtage direct, il n'y a pas de commissions à l'achat et à la revente des fonds Desjardins ou Banque Nationale, respectivement. Toutefois, le ratio de frais de gestion de ces fonds reste similaire à la moyenne des fonds de leur catégorie.

Dans leur consultation, les autorités étudient d'ailleurs la possibilité d'imposer aux fournisseurs de fonds l'obligation d'offrir des produits sans commission ou à commission réduite aux investisseurs indépendants.

45 %

Moins d'un investisseur sur deux (45 %) ont indiqué avoir été informés par leur conseiller du montant de la rémunération qu'ils toucheraient relativement à leurs investissements.

Source : Sondage de l'Institut des fonds d'investissement du Canada

«Le niveau de service que les investisseurs peuvent s'attendre à recevoir des conseillers devrait être proportionnel au taux de commissions de suivi.» - Extrait du document de consultation des Autorités canadiennes en valeurs mobilières.

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