Centria, le bras de Fiera Capital dans «la brique et le bois»

Publié le 24/11/2012 à 00:00, mis à jour le 26/11/2012 à 17:48

Centria, le bras de Fiera Capital dans «la brique et le bois»

Publié le 24/11/2012 à 00:00, mis à jour le 26/11/2012 à 17:48

Méconnue du public, une entreprise gérant des investissements d'un fonds de Fiera Capital a pourtant fait des prêts totalisant 1,25 milliard de dollars aux constructeurs résidentiels depuis 2003. Pour les trois prochaines années, Centria Commerce inc. veut s'attaquer aux Maritimes et à l'Ouest, et passer de 168 à 250, voire 300 millions en prêts sous gestion.

«On est le seul acteur au Canada dans la niche non bancaire qui ne fait que du financement de construction à court terme», assure le pdg, Jean Gamache, un ancien directeur principal de la Banque Nationale. L'ancien président de Bell Canada, Jean C. Monty, met aussi des billes dans les fonds gérés par cette entreprise hors normes, par l'intermédiaire de sa société d'investissement, Libermont Capital.

Centria fait exclusivement des prêts de premier rang dans les régions de Montréal et Québec, d'une valeur de 1 à 10 millions, renouvelés tous les trois ou quatre mois. Ils sont garantis d'abord par les chantiers, puis par les unités vendues. Sauf pour les projets les plus imposants, l'entreprise s'engage au maximum pour un an avec ses clients. Ils sont actifs dans le marché «de la brique et du bois» : des projets allant de l'unifamiliale à l'immeuble de 48 copropriétés. Centria a ainsi financé la construction de 7 500 habitations depuis 2003. Cette niche étroite pourrait limiter l'expansion de l'entreprise.

«Le problème, c'est que, si un client institutionnel s'apprêtait à investir, on lui dirait que c'est impossible, parce qu'il n'y a pas de place dans cette niche pour un grand acteur», dit Jean-Guy Desjardins, pdg de Fiera Capital.

C'est pourquoi Centria et Fiera songent à s'implanter dans les Maritimes ou l'Ouest. Jean Gamache et Jean-Guy Desjardins discutent en ce moment de la meilleure façon d'y parvenir.

L'entreprise pourrait chercher à acquérir un prêteur et songe à la création d'un fonds de placement hypothécaire, négociable en Bourse, comme Trez Capital ou Timbercreek Mortgage Investment Corporation.

Garder le contrôle

Le marché dans lequel Centria s'active impose des méthodes originales. «Moi, je fais une promesse : je ne verse jamais d'argent directement à un entrepreneur, dit Jean Gamache, arrivé chez Centria l'an dernier. Il n'a jamais un sou dans son compte de banque ; c'est nous qui payons les factures.»

De cette façon, le prêteur Centria et sa source d'argent, le Fonds Fiera Financement diversifié, évitent que les sommes servent à autre chose qu'à payer les fournisseurs et que le promoteur se retrouve à court de fonds avant la fin de son chantier. «On impose notre service de paiement de factures comme outil de gestion du risque», dit Jean-Guy Desjardins.

PROMOTEUR MAFIEUX : LES PRÊTS BIENTÔT À ÉCHÉANCE

En mars 2011, Centria a fait les manchettes... pour de mauvaises raisons. La Presse rapportait que l'entreprise finance un projet de Tony Magi, un proche de la mafia. Une situation embarrassante, dont la «banque privée» se sortira finalement à la fin de novembre. Les derniers prêts au Bois des Caryers, dans l'arrondissement LaSalle, à Montréal, viendront alors à échéance et ne seront pas renouvelés.

«Ça a secoué un peu à l'interne, dit Jean Gamache, pdg, qui n'était pas encore arrivé chez Centria à l'époque. Nous avons financé trois phases du projet, mais après, nous en sommes sortis, à cause de la réputation de Tony Magi, dit-il. On s'était commis, alors on a fini le projet. Si on n'avait pas fait ça, on se serait retrouvés avec des terrains ou des constructions inachevées.»

Sylvain Brosseau, président et chef de l'exploitation de Fiera Capital, sera l'invité des Rendez-vous financiers Les Affaires, le 6 décembre. Plus d'information sur lesaffaires.com/evenements

hugo.joncas@tc.tc

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