BFI a trouvé quoi faire de son biogaz

Publié le 07/09/2013 à 00:00

BFI a trouvé quoi faire de son biogaz

Publié le 07/09/2013 à 00:00

Des déchets de la grande région de Montréal seront désormais transformés en gaz naturel.

Après avoir construit la première centrale électrique alimentée par du biogaz au Québec, l'entreprise BFI Canada se lance maintenant dans la production de gaz naturel à partir des matières résiduelles traitées à son site d'enfouissement de Terrebonne.

L'entreprise, qui fait la cueillette de déchets industriels, commerciaux et résidentiels, a décidé d'investir près de 45 millions de dollars dans la construction d'une usine de transformation. Mise en exploitation : juillet 2014.

L'ampleur de l'investissement, mais surtout la quantité de gaz qui y sera transformée, en ferait l'un des plus importants projets nord-américains du genre, affirme l'entreprise. «Le gaz naturel que nous produirons sera de très haute qualité et contribuera du même coup à réduire notre dépendance aux combustibles fossiles», souligne Yves Normandin, vice-président opérations de BFI Canada.

La nouvelle usine, qui pourra transformer 17 000 mètres cubes de biogaz par heure (m3/h), pourrait alimenter 1 500 camions lourds sur la route pendant une vingtaine d'années. Une production qui représente l'équivalent de 350 000 barils de pétrole par année.

Des clients... américains !

Le gaz naturel produit par BFI transitera par le réseau de Gazoduc Trans Québec & Maritimes, propriété de Gaz Métro et TransCanada PipeLines, qui est adjacent au site d'enfouissement de Terrebonne. Il est toutefois destiné au marché américain.

«Nous aurions préféré que notre gaz naturel soit vendu au Québec. Mais les entreprises d'ici nous offraient des prix dérisoires», dit M. Normandin. BFI Canada, qui utilisera en partie le gaz naturel pour sa propre flotte de camions, a donc conclu une entente avec une entreprise canadienne de l'industrie gazière et pétrolière, dont elle préfère taire le nom, qui l'acheminera chez un client américain.

«L'avenir du biogaz au Québec est prometteur, mais son potentiel de développement est ralenti par des enjeux de commercialisation, de débouchés», commente Jean-François Samray, pdg de l'Association québécoise de la production d'énergie renouvelable, en précisant que le gaz naturel produit à partir du biogaz coûte plus cher.

Ses attributs environnementaux le rendent toutefois attrayants aux yeux de certaines compagnies de transport. «Des entreprises sont prêtes à payer plus cher pour l'utiliser dans leur flotte de camions et réduire l'impact des gaz à effet de serre», constate M. Samray qui, par ailleurs, se réjouit de l'annonce de ce projet par BFI.

Le site d'enfouissement de Terrebonne exploité par BFI Canada depuis 1985 traite annuellement 1,3 million de tonnes métriques de déchets, soit environ le tiers des matières résiduelles produites par les résidents de la grande région de Montréal.

L'entreprise y avait inauguré, en 1996, la toute première centrale électrique alimentée par le biogaz du Québec, qui génère de l'électricité pour l'équivalent de 2 500 maisons chaque année. BFI avait alors conclu une entente de 25 ans avec Hydro-Québec pour la vente de cette énergie.

Il y a quelques années, dans le but d'accroître sa production d'électricité, BFI avait répondu sans succès à un appel d'offres d'Hydro-Québec. Or, plutôt que de laisser aller en pure perte le biogaz en excès qui est détruit dans des torchères à flamme invisible, l'entreprise a amorcé il y a six ans son projet de transformation du biogaz en gaz naturel.

Juillet 2014 Mise en exploitation

45 M$ coût de la construction de l'usine de transformation de biogaz en gaz naturel

17 000 m3/h quantité de biogaz transformé

L'énergie générée par l'usine pourra alimenter 1 500 camions lourds pendant 20 ans.

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