Animer les spectacles du Cirque du Soleil

Publié le 17/04/2010 à 00:00

Animer les spectacles du Cirque du Soleil

Publié le 17/04/2010 à 00:00

Les spectacteurs ne s'en apercevront pas, mais la technologie conçue par VYV Corporation est omniprésente dans le plus récent spectacle du Cirque du Soleil, Totem, dont la première représentation a lieu le 22 avril au Vieux-Port de Montréal.

Le Cirque du Soleil a recours au Photon, la technologie de VYV qui permet au metteur en scène Robert Lepage, qui signe Totem, d'habiller la scène et de reproduire des environnements visuels interactifs. Particularité : le Photon peut être projeté sur n'importe quelle surface.

Outre le Cirque du Soleil, l'entreprise fondée par Emric Epstein et Martin Granger-Piché a compté parmi ses clients Justin Timberlake, Britney Spears, Shakira et également le Musée national de Singapour.

" Nous avons de la concurrence, bien sûr, mais notre produit regroupe tout dans un même système, de l'interactivité à la gestion des vidéos en passant par la projection ", explique Emric Epstein, 28 ans. De plus, les deux entrepreneurs se rendent sur place pour offrir du soutien technique. " Cela permet beaucoup de flexibilité. Si le créateur a une idée, nous pouvons modifier le logiciel selon ses besoins ", ajoute Martin Granger-Piché, 32 ans.

D'où vient l'idée ? C'est à l'Université de Montréal, d'abord au bac en informatique, puis à la maîtrise en infographie 3D, que les deux passionnés se sont rencontrés. " Nous avions le profil idéal pour travailler dans le domaine du jeu vidéo. Mais nous nous intéressions plutôt au monde du spectacle ", dit M. Granger-Piché. Pendant leur maîtrise, on les informe que le Cirque du Soleil recherche un système vidéo interactif. " Nous les avons rencontrés, et deux jours plus tard, nous avions un prototype à leur proposer ", raconte M. Epstein.

Depuis, ils voguent de succès en succès. " Notre chiffre d'affaires croît chaque année et nous sommes toujours à l'affût des nouveautés. Nous travaillons sur notre produit pour l'améliorer et ajouter de nouvelles fonctionnalités. À cause de la concurrence, il faut constamment innover et anticiper les tendances si nous ne voulons pas être dépassés ", dit M. Granger-Piché.

Questionné sur le chiffre d'affaires de VYV Corporation, M. Granger-Piché reste discret. " Nous avons d'autres projets en discussion avec le Cirque du Soleil. De plus, notre technologie servira pour un spectacle à Macao, le Las Vegas d'Asie. Les répétitions débuteront bientôt. "

Du soutien entrepreneurial. Les deux associés savent qu'ils n'auraient pas pu réussir sans aide, comme le dit M. Granger-Piché. " Nous connaissions notre produit mieux que les rouages de la gestion d'entreprise. La négociation, les contrats, les offres de service, nous n'avions jamais touché à cela. " Pendant un an, ils ont bénéficié de l'aide du Centre d'entrepreneurship Poly-HEC-UdeM, un pré-incubateur d'entreprise qui leur a offert du soutien technique, et surtout, des conseils pour partir en affaires du bon pied. " Encore aujourd'hui, lorsque nous devons prendre une décision importante, nous appelons la directrice pour solliciter ses conseils ", confie M. Granger-Piché.

Les concours, un excellent tremplin. Participer à différents concours destinés aux jeunes entrepreneurs n'offre pas qu'une bonne visibilité... " Chaque fois, il faut défendre son plan d'affaire, se positionner, convaincre les gens du bien-fondé de notre entreprise ", explique M. Granger-Piché. Une participation qui leur a également permis d'autofinancer leur petite entreprise. " Nous avons recueilli environ 80 000 $ grâce à des bourses et à des programmes, que ce soit avec Alliance numérique, la Fondation du maire de Montréal pour la jeunesse ou le Concours québécois en entrepreneuriat. Si bien que nous n'avons pas eu besoin d'autre financement pour débuter en affaires. Maintenant, nous avons toute la liberté de nos décisions ! " Une indépendance qu'ils ne troqueraient pour rien au monde.

Dans cinq ans. M. Granger-Piché se voit toujours à la tête de VYV Corporation. Il n'a pas l'intention de vendre l'entreprise. " Je vois l'avenir dans la continuité, dit-il. Nous voulons poursuivre notre croissance, mais il n'est pas question pour nous de devenir une grande entreprise. Nous souhaitons continuer de participer à la fois à des projets plus importants et à des productions plus petites, que ce soit ici ou à l'étranger. "

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