À quoi nous attendre en 2013

Publié le 12/01/2013 à 00:00, mis à jour le 10/01/2013 à 09:57

À quoi nous attendre en 2013

Publié le 12/01/2013 à 00:00, mis à jour le 10/01/2013 à 09:57

Je suis déchiré tandis que je vais tenter d'y aller de mes prévisions pour 2013. Pas parce que c'est nécessairement plus difficile qu'à l'habitude ; c'est toujours difficile et spéculatif.

Je suis déchiré, parce que j'observe une grande dichotomie entre le discours boursier et les rendements observés depuis 2009. En effet, depuis le creux qui a suivi la crise financière, la Bourse est décrite comme difficile, moche, voire repoussante. C'est en grande partie une réputation méritée, car nous avons eu depuis quatre ans tellement de problèmes et de crises qu'il est tentant de cesser de suivre les marchés financiers.

Oui, la Bourse a été difficile. Toutefois, lorsque je regarde mes rendements des dernières années, je constate qu'ils ont été élevés, beaucoup plus en fait qu'on ne pourrait s'y attendre dans un contexte universellement décrié comme étant horrible.

Et c'est là que la déchirure apparaît : j'estime probable que le contexte, à la fois boursier et économique, sera meilleur en 2013. Mais en écrivant cela, je ressens un pincement au coeur, car je me demande si mes rendements en souffriront !

Les bonnes perspectives boursières reposent d'abord sur la politique monétaire très souple des banques centrales, à commencer par la Réserve fédérale aux États-Unis, en passant par l'Europe, jusqu'au Japon. De plus, il ne serait pas surprenant que la Chine adopte elle aussi des mesures pour stimuler son économie.

De plus, si on regarde la performance économique, on observe une croissance lente autant ici qu'aux États-Unis. C'est le cas un peu partout dans le monde. L'économie bénéficiant du plus fort vent de dos est celle des États-Unis, alors que le secteur de l'immobilier résidentiel est en reprise (enfin !), parallèlement à celui de l'automobile. De plus, avec une meilleure situation financière et un accroissement du rythme de création d'emplois, le consommateur américain devrait continuer de dépenser. En fait, s'il est vrai que les gouvernements sont très endettés, les entreprises et les individus ont des situations financières très saines (au Canada, la situation des ménages est toutefois moins rose).

L'évaluation

C'est pourquoi je m'attends à une amélioration progressive des nouvelles économiques en provenance des États-Unis, ce qui devrait également stimuler notre économie.

L'autre aspect clé est l'évaluation boursière. L'histoire nous a démontré avec éloquence que la croissance économique n'est pas nécessairement synonyme de bons rendements boursiers. Les futurs rendements sont plutôt déterminés, en bonne partie, par l'évaluation.

Les analystes financiers prévoient des bénéfices d'environ 113 $ US pour l'indice S&P 500 en 2013. Avec le S&P à 1 462 points, cela donne un ratio cours/bénéfice de 12,9.

Pour 2014, on prévoit des bénéfices de 126 $ US, ce qui signifie que le S&P 500 se vend 11,6 fois les bénéfices.

Il s'agit d'une évaluation légèrement inférieure à la moyenne historique, qui se situe dans les environs de 14 à 15 fois les bénéfices. À 15 fois les profits anticipés de 2014, le S&P 500 se vendrait à 1 890, pour une appréciation de 29 %. Cela donne une idée du potentiel à court terme (soit moins de deux ans).

C'est toutefois sur une base relative que les actions sont intéressantes. Si les prévisions sont exactes, l'acheteur du S&P 500 à 1 462 aura des bénéfices de 126 $ US, pour un rendement de 8,6 % (126/1 462). À titre comparatif, l'acheteur d'une obligation gouvernementale américaine de 10 ans aura un rendement de 1,8 %. Vous me direz que la Bourse est plus risquée et que c'est normal que son rendement soit plus élevé. Vous avez raison, mais cette prime de 6,9 % (8,7 - 1,8) est trop élevée. Et à mesure que le contexte économique s'améliorera, cette prime diminuera.

Les risques

Selon moi, les perspectives boursières sont donc excellentes, pour 2013 et à long terme. Il y a toutefois des risques, les principaux étant économiques. En effet, la situation en Europe n'est pas encore rose.

L'économie de la communauté européenne végète et est au bord de la récession. Si elle est y tombait sérieusement, les répercussions mondiales seraient nocives. C'est possible, mais peu probable à mon avis en raison de l'amélioration américaine et du maintien de la croissance en Asie.

De ce côté, la croissance en Chine a ralenti depuis deux ans, mais demeure saine. Un ralentissement plus accentué serait également négatif pour l'économie mondiale.

À plus long terme, le plus grand risque économique est une reprise significative de l'inflation. Je spécifie «à long terme», parce que je ne crois pas que la hausse des prix soit une menace cette année, l'ennemi numéro un demeurant la déflation.

Par contre, pour qui prédit une meilleure économie dans un univers regorgeant de liquidités, l'inflation ne peut pas disparaître des préoccupations. D'ici là, 2013 s'annonce prospère. Si j'ai raison et que le contexte boursier s'améliore, j'espère toutefois que cela ne nuira pas à mes rendements...

DE MON BLOGUE

Bourse

La seule résolution à prendre pour réussir

La nouvelle année a commencé, et les marchés ont bien accueilli la résolution du mur budgétaire. Je ne veux toutefois pas vous ennuyer avec ce genre de considérations au lendemain des fêtes. Je vous souhaite la meilleure des réussites en Bourse en 2013. Je ne suis pas un adepte des résolutions, du moins je ne le suis plus. Ce sont trop souvent des souhaits faits sans réflexion authentique et sans suivi sérieux. Le résultat est donc fort décevant.

J'aime toutefois l'idée de se fixer un nombre très restreint d'objectifs pour améliorer un ou deux aspects de sa vie. Pas plus, car il n'en faut pas beaucoup pour semer la confusion ou pour diluer les résultats d'un tel exercice. Dans le monde du placement, si vous me demandiez de vous proposer une résolution universelle à prendre pour vous améliorer en tant qu'investisseur, je vous répondrais sans hésiter : faire ses devoirs. Pourquoi ? Parce que c'est le début et la fin de la réussite en Bourse !

Vos réactions

«En plus [de faire leurs devoirs], les gens doivent étudier la psychologie des investisseurs et des personnes en général. La perception et l'émotion agissent autant que le raisonnement en affaires.»

- morrisgynette

bernard.mooney@tc.tc

blogue > www.lesaffaires.com/bernard-mooney

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