À défaut de nouvelles mines, il faudra se contenter de bleuets

Publié le 22/06/2013 à 00:00, mis à jour le 20/06/2013 à 09:35

À défaut de nouvelles mines, il faudra se contenter de bleuets

Publié le 22/06/2013 à 00:00, mis à jour le 20/06/2013 à 09:35

Ce ne sera pas un gros été pour la prospection minière au Québec.

Dommage. Le monde minier québécois profite généralement de l'été pour s'activer. Des découvertes récentes (or, nickel, lithium, diamants, etc.) ont montré que le potentiel est vaste, mais encore faut-il que les astres soient bien alignés pour pouvoir continuer sur cet élan. Et ils sont plutôt désalignés ces temps-ci.

Les gens qui travaillent dans l'industrie vous diront que le financement est devenu très aléatoire. Il faut être tenace, ou chanceux, pour arriver à recueillir des fonds.

Le prix des métaux est en baisse. La demande mondiale a fléchi. Il y a déjà surcapacité de production, par exemple, dans les aciéries chinoises. C'est un premier obstacle sur lequel nous n'avons pas de prise.

Et pour compliquer les choses, nous en avons créé un autre : l'incertitude quant au cadre réglementaire et fiscal de l'industrie minière du Québec. Le gouvernement a dévoilé ses intentions sur les redevances et sur le régime minier nouveau genre. Il faudra maintenant des projets de loi formels qui fassent l'objet de débats à l'Assemblée nationale. Elle vient d'ajourner ses travaux pour l'été.

On ne sera donc pas fixés avant un bon moment. Comment voulez-vous, dans ces circonstances, monter un plan d'affaires crédible et convaincre des investisseurs de vous appuyer, que ce soit pour des travaux d'exploration ou pour entreprendre une éventuelle exploitation ? Au Québec, traditionnellement, ce sont les «juniors», les petites sociétés, qui lancent le bal sur le terrain. Elles cherchent, parfois elles trouvent. Vient ensuite le moment de réunir les sommes considérables qu'exige la mise en place d'une mine exploitable. C'est alors qu'intervient souvent une alliance avec une entreprise plus costaude qui va prendre, elle, le risque d'aller de l'avant.

Mais au-delà du flair des prospecteurs, c'est une question de fric. Malgré tout le battage médiatique des derniers mois, il faut se rappeler que seulement une poignée de mines découlant de découvertes originales ont vu le jour au Québec depuis 10 ans, comme Eleonore (Goldcorp), Nunavik Nickel (Canadian Royalties) ou Renard (Stornoway). D'autres, comme Canadian Malartic (Osisko), reposent plutôt sur la remise en service des gisements qui ont déjà été exploités par le passé. Et tout coûte cher, très cher, avant le moindre profit.

Ce n'est pas en érigeant des obstacles que le Québec pourra accéder au rang de puissance dans le monde minier. Dans une étude publiée en juillet 2012, KPMG-Secor rappelait que nous ne nous situons qu'au quatrième rang au Canada en ce qui a trait à la valeur de production, derrière l'Ontario, la Colombie-Britannique et la Saskatchewan ; et que le Québec peut, au mieux, être considéré comme un acteur modeste à l'échelle internationale, avec tout au plus une vingtaine de mines en activité. Il pourrait ne pas s'en ajouter beaucoup à court et à moyen terme. Et la manne espérée ne sera pas au rendez-vous.

Au moins, il nous reste les bleuets. C'est probablement de ce côté qu'on notera la plus forte activité cet été dans le nord du Québec...

Dédoublage en matière de formation

Le Québec avait déploré cette initiative du gouvernement fédéral. Il n'est plus le seul à s'y opposer ouvertement.

Des chercheurs de l'Université de Toronto et du Caledon Institute of Social Policy, en Ontario, viennent de publier une étude qui conclut à l'inefficacité de la nouvelle Subvention canadienne pour l'emploi, présentée dans le dernier budget fédéral.

Rappelons-le, Ottawa veut ainsi intervenir directement dans la formation professionnelle en allouant aux entreprises jusqu'à 5 000 $ par employé, pourvu que ladite entreprise et la province en ajoutent autant.

Il remet donc cette responsabilité entre les mains des entreprises : tant mieux pour elles, mais le défi de l'amélioration des compétences va bien au-delà de leurs besoins immédiats. C'est un enjeu à aborder de façon globale.

Il y a 15 ans, Ottawa signait une entente avec Québec pour lui remettre des fonds et des pouvoirs. On pouvait ainsi déceler et financer des besoins dûment reconnus en matière de formation de la main-d'oeuvre.

C'est de là qu'est née, par exemple, la Commission des partenaires du marché du travail, à laquelle siègent des patrons, des syndicats, des organismes communautaires... La formule a fait ses preuves. Il serait risqué de la doubler par le côté.

DE MON BLOGUE

Politique municipale

Coderre, Côté, Joly... Enfin de l'action à Montréal

On se disait qu'il fallait être masochiste pour revendiquer ces jours-ci la mairie de la métropole du Québec. Et voici que trois candidatures confirmées, ou à la veille de l'être, viennent relancer une course qui promet maintenant d'être intéressante.

Vos réactions

«C'est vrai que ces candidatures ajoutent du piquant. Reste à voir si la prochaine élection soulèvera enfin de l'intérêt pour la politique municipale, avec plus de gens qui iront voter, parce qu'en général c'est assez pitoyable.»

- Hervé1

«La candidature de Marcel Côté est en effet intéressante. Mais son impétuosité et sa tendance aux déclarations intempestives lui enlèvent, hélas, une bonne partie de ses chances. Plusieurs, dans les médias, ont déjà commencé à le clouer au pilori. Dommage. Pour une fois qu'on a quelqu'un qui sort des formules habituelles et du politically correct...»

- Avenir

Il faut se rappeler que seulement une poignée de mines découlant de découvertes originales ont vu le jour au Québec depuis 10 ans.

rene.vezina@tc.tc

blogue > www.lesaffaires.com/rene-vezina

À la une

Le CELI de Mathieu Corbeil: en construction

Édition du 10 Avril 2024 | Jean Décary

PLEINS FEUX SUR MON CELI. L’ingénieur en construction mise sur un portefeuille composé de FNB et de titres individuels.

Bourse: la Banque Royale fait trembler le marché des actions privilégiées

BALADO. La Banque Royale envoie un signal clair qu'elle pourrait racheter toutes ses actions privilégiées.

Correction boursière et marché baissier: pas de panique!

SE LANCER EN BOURSE. Le propre des marchés boursiers est de progresser et de reculer en permanence.