Défi : Absorber la hausse des coûts de la main-d'oeuvre
Les faits : le 1er mai, le salaire minimum passera de 9 $ à 9,50 $ l'heure pour les salariés ordinaires. L'augmentation est de 0,25 $ l'heure pour les travailleurs qui touchent des pourboires. Il s'agit de la troisième hausse de 0,50 $ depuis trois ans.
Réaction : On ne doit pas oublier le lien entre le prix d'un produit acheté et les coûts d'exploitation du détaillant ou du restaurateur. La hausse de 0,50 $ du salaire minimum correspond à une augmentation de la masse salariale de 35 millions dans le secteur de la restauration, affirme François Meunier, vice-président, Affaires publiques et gouvernementales, de l'Association des restaurateurs du Québec.
" Nous devons augmenter notre chiffre d'affaires de 1 % pour couvrir l'augmentation du salaire minimum, dit Éric Duguay, président de la société de franchises La Piazzetta, une chaîne qui compte 23 établissements. Pour y parvenir, nous présenterons des produits à plus forte marge dans le menu et nous augmenterons nos prix. "
Les récentes statistiques économiques donnent espoir aux commerçants québécois de connaître une meilleure année en 2010 que la précédente. Or, au cours des prochains mois, ils affronteront plusieurs vents contraires qui menacent la reprise de leurs ventes.
La TVQ augmentera deux fois en deux ans; les taux d'intérêt remonteront; l'appréciation du dollar canadien favorisera les achats aux États-Unis; le surendettement guette les ménages; le salaire minimum sera rehaussé, etc. Autrement dit, les défis sont nombreux, et les détaillants n'auront d'autre choix que de leur prêter une attention particulière s'ils veulent bonifier leurs marges mises à mal pendant la récession.
Les ventes au détail ont augmenté de 1,7 % au Québec en 2009, par rapport à une baisse de 1,4 % dans le reste du Canada, selon les dernières données de Statistique Canada.
Le Mouvement Desjardins prévoit une croissance des ventes au Québec de 3 % cette année et de 2,9 % l'an prochain. Les premiers chiffres de 2010 montrent une croissance robuste des ventes de magasins exploités depuis au moins un an par rapport à la même période l'an dernier, tant aux États-Unis qu'au Canada. La consommation compte pour 60 % du produit intérieur brut du Canada.
Dans les articles qui suivent, des experts décryptent les enjeux des prochains mois. Nous avons également demandé à plusieurs détaillants d'exposer leur stratégie pour y faire face.
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