" Les cadres consomment de plus en plus de drogues "

Publié le 08/05/2010 à 00:00

" Les cadres consomment de plus en plus de drogues "

Publié le 08/05/2010 à 00:00

Pourquoi les cadres supérieurs consomment-ils davantage de médicaments psychotropes ?

Ce sont des médicaments disponibles sur ordonnance qui agissent sur le système nerveux central. On peut les regrouper en trois catégories : les tranquillisants ou anxiolytiques, les antidépresseurs et les somnifères. Quant aux hypothèses qui expliquent cette consommation, on peut sans doute évoquer les exigences de rendement, les longues heures de travail, l'ouverture des marchés, etc. L'environnement des cadres a beaucoup évolué en peu de temps, ce qui augmente considérablement leur degré de stress. D'autres études ont montré que les cadres et les personnes qui exercent une profession intellectuelle consommaient plus de substances psychoactives que les autres travailleurs professionnels et se distinguaient aussi par leur propension plus élevée à expérimenter des drogues illicites, comme le cannabis.

Dans quelle proportion les cadres supérieurs consomment-ils des psychotropes ?

Selon mon analyse des données de l'enquête nationale sur la santé de la population de Santé Canada, entre 1994 et 2004, 17 % des cadres supérieurs en consommaient. Pour l'ensemble de la main-d'oeuvre canadienne, le risque de consommer des psychotropes a presque doublé entre le début de la période étudiée et la fin. Puisque la consommation semble augmenter au fil des ans, que la récession a pu augmenter la détresse des cadres et que le vieillissement de la population a un effet sur la consommation de ce type de médicaments, on peut penser que la situation s'est détériorée depuis et que le nombre de consommateurs de psychotropes est plus élevé aujourd'hui. Je ne veux toutefois pas avancer un chiffre.

Avez-vous établi des comparaisons entre les hommes et les femmes ?

Chez les cadres supérieurs, il y a peu de différence entre les hommes et les femmes. Par contre, les femmes qui occupent un poste de cadre intermédiaire, et surtout de col bleu, risquent plus de consommer des psychotropes. On peut penser que la difficulté de concilier le travail et la famille exerce sur elles une pression plus forte que sur les hommes. Dans le cas des cols bleus, l'entrée récente des femmes dans cette profession leur pose assurément des problèmes d'intégration et d'identification professionnelle.

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