" Les agences de publicité ont raté le virage Internet "

Publié le 22/08/2009 à 00:00

" Les agences de publicité ont raté le virage Internet "

Publié le 22/08/2009 à 00:00

Comment le monde de la publicité a-t-il changé depuis le début de votre carrière, en 1975 ?

À cette époque, les commandites et le marketing direct n'existaient pas, les relations publiques non plus. Aujourd'hui, l'industrie est tellement éclatée qu'il est difficile d'en avoir une bonne compréhension. Les agences traditionnelles ont d'ailleurs raté l'intégration de la publicité aux nouvelles communications en ligne. Et c'est pourquoi elles ont de la difficulté à rester maîtresses de l'industrie des communications. Nous sommes à l'ère du dialogue continuel entre le consommateur et la marque, surtout avec l'avènement des réseaux sociaux. Chez Taxi, à New York, nous avons dû gérer une crise d'image de marque sur Twitter, et nous en sommes venus à la conclusion qu'un délai de réaction de trois heures, c'est déjà trop long dans l'univers actuel.

Une lutte de pouvoir est en cours chez Cossette, la plus grande agence nationale au Canada et une des rares à être inscrite en Bourse. C'est votre ancienne famille. Comment voyez-vous son avenir ?

Le modèle d'entreprise de Cossette est brisé : on se retrouve avec plusieurs centres de profit qui tirent sur la couverture. Le client s'y perd : il doit traiter avec sept conseillers différents, cinq directeurs, et sent les tensions entre chaque unité. Cossette doit être privatisée. Le statut de société cotée en Bourse ne convient pas à une agence de cette taille : c'est onéreux et ça distrait [de la mission de l'entreprise]. Pour les employés de talent, c'est difficile d'être stimulés quand une grande partie de leur rémunération ne vaut plus rien parce que le titre a baissé. Certains se retrouvent coincés : s'ils partent, ils doivent vendre leurs titres à perte. Alors ils restent. La situation a créé un climat morose.

Cinquante-huit ans, n'est-ce pas jeune pour prendre sa retraite ?

Depuis l'automne dernier, je dirigeais le bureau de Taxi à New York et ce fut une année pour le moins difficile, New York étant l'épicentre mondial de la crise financière. Le contraste me frappait d'ailleurs chaque fois que je revenais à Montréal les fins de semaine : ici, tout le monde était relax ! Aujourd'hui, c'est la première fois en 34 ans que je ne subis pas de pression. Je suis libre comme l'air, et c'est merveilleux. Je vais voyager en Chine, recommencer à jouer au tennis et réaliser des mandats pour Taxi, où je continue de siéger au conseil.

( CV )

Nom: Daniel Rabinowicz

Âge: 58 ans

Fonction: Ex-président

Entreprise: Taxi New York

Il a été président de Cossette Montréal et planificateur de 1985 à 2001 avant de prendre la tête de l'agence Taxi à Montréal, puis à New York.

suzanne.dansereau@transcontinental.ca

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