" Il est enfin temps d'être ambitieux à l'international "

Publié le 17/04/2010 à 00:00

" Il est enfin temps d'être ambitieux à l'international "

Publié le 17/04/2010 à 00:00

Par Marie-Claude Morin

Au cours des années 2000, les entreprises canadiennes ont été plus souvent des cibles d'acquisition que des acheteurs. Selon vous, le contexte actuel offre une occasion en or de renverser la vapeur. Pourquoi ?

Les entreprises canadiennes ont une excellente feuille de route en matière de création de valeur lors d'acquisitions à l'étranger. Le problème, c'est que nous n'en réalisons pas assez, malgré le fait que plusieurs de nos industries sont mondiales. Nous devrions être plus ambitieux, maintenant plus que jamais, puisque nous profitons d'une situation unique. Nos entreprises sont, de manière générale, en meilleure santé que celles de presque toutes les autres économies, notre devise est plus forte que jamais et nos évaluations boursières sont élevées par rapport à celles des cibles potentielles à l'étranger. Les entreprises canadiennes qui désirent croître à l'international peuvent profiter de ces avantages pour devancer la reprise globale des fusions et acquisitions qui devrait survenir d'ici trois ou quatre trimestres.

Le Canada a-t-il les moyens de devenir, au net, un acquéreur d'entreprises ?

Le financement n'est peut-être pas aussi facile à obtenir que pendant le dernier boom des transactions, mais il est plus accessible au Canada que dans d'autres pays. En fait, plusieurs facteurs nous placent dans une position avantageuse par rapport aux autres acquéreurs potentiels, qui sont et seront d'ailleurs moins nombreux, car certains pays peinent à sortir de la crise. La taille de notre économie n'est un frein que si nous la laissons nous arrêter. Certains des acquéreurs les plus importants de la dernière décennie étaient originaires de pays comme la Belgique et la Suisse.

Pourquoi les entreprises canadiennes sont-elles plus enclines à vendre qu'à acheter ?

D'abord, la réglementation canadienne enclenche plus facilement la mise aux enchères de nos entreprises. De plus, de nombreux conseils d'administration n'ont pas de plan de croissance internationale. Ils ne peuvent donc pas comparer le potentiel de création de valeur d'une telle stratégie par rapport à la prime offerte. Nous ne sommes pas assez ambitieux quand il s'agit de devenir des leaders sur la scène internationale. Heureusement, les choses commencent à changer. Les administrateurs regardent les transactions de la dernière décennie et se disent que nous aurions souvent pu être acheteurs plutôt que vendeurs si nous avions été plus ambitieux.

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