" Embauchez plus de femmes pour éviter les crises financières "

Publié le 15/05/2010 à 00:00

" Embauchez plus de femmes pour éviter les crises financières "

Publié le 15/05/2010 à 00:00

Vous venez de publier une étude qui porte sur le comportement des négociateurs financiers à Londres. Quelles en sont les conclusions ?

Pendant deux ans et demi, nous avons étudié les niveaux de deux stéroïdes, la testostérone et le cortisol, sur 54 négociateurs. Même si les marchés financiers étaient relativement tranquilles - c'était entre 2005 et 2007 - nous avons constaté de grandes variations hormonales. Lorsque les négociateurs commençaient à faire beaucoup d'argent, leur niveau de testostérone augmentait considérablement. Plus ce niveau montait, plus ils prenaient des risques élevés. Par contre, lors de périodes de volatilité, c'est le niveau de cortisol qui augmentait. Chez les hommes, cette hormone cause un stress qui les incite à une prudence extrême. Ce genre de stress vous pousse à vous concentrer sur les aspects négatifs des événements et à en oublier les aspects positifs. J'en conclus que ces variations hormonales chez les jeunes négociateurs peuvent transformer un marché haussier en une bulle, et un marché baissier en un krach.

Avez-vous observé le même phénomène chez les femmes ?

Non. Chez les femmes, le niveau de testostérone atteint 10 % de celui des hommes. Cette hormone n'a donc presque pas d'influence. Quant au niveau de cortisol, il est le même, mais le genre de stress qu'il crée est de nature sociale plutôt que compétitive.

Autrement dit, les femmes sont davantage stressées par des situations sociales que par des situations de compétition. C'est pourquoi je crois que si on embauchait plus de femmes et d'hommes âgés comme négociateurs, les marchés boursiers seraient plus stables. On a toujours dit que les femmes étaient plus émotives que les hommes, mais c'est faux.

En matière de décisions financières, ce sont plutôt les hommes qui sont hystériques.

Comment en êtes-vous venu à lier la neuroscience à la finance ?

Au cours des années pendant lesquelles j'ai travaillé dans les marchés financiers, j'ai observé des comportements irrationnels : durant la bulle Internet, les négociateurs se croyaient maîtres de l'univers. J'en ai vu qui quittaient leur emploi bien rémunéré pour démarrer des entreprises Internet sans plan d'affaires. Ils prenaient des risques insensés. Or, j'avais un ami qui étudiait la neuroscience. J'ai fait le lien entre la finance et la neuroscience, et je suis allé étudier l'endocrinologie, en me spécialisant sur le rôle des hormones dans les décisions financières.

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