Surface de Microsoft : le bon, le moins bon, les questions

Publié le 19/06/2012 à 09:30, mis à jour le 19/06/2012 à 10:44

Surface de Microsoft : le bon, le moins bon, les questions

Publié le 19/06/2012 à 09:30, mis à jour le 19/06/2012 à 10:44

Steve Ballmer, chef de la direction de Microsoft, lors du dévoilement de la tablette Surface hier. [Photo : Bloomberg]

BLOGUE. Sans avoir reçu « le tiers du quart » de l'attention médiatique dont bénéficie généralement Apple quand il est question de l'iPad, Microsoft a annoncé lundi le lancement d'un concurrent en apparence sérieux, qui marque en plus un changement critique dans sa stratégie d'entreprise.

Mon collègue Julien a déjà bien résumé l'essentiel à propos des tablettes Surface, qui seront conçues par Microsoft elle-même, plutôt que par des partenaires comme la firme de Bill Gates en a l'habitude. Pour ma part, j'ai noté quelques observations et questionnements.

• Au-delà de la tablette elle-même, je suis impressionné par les deux couvertures protectrices proposées comme compléments, qui intègrent aussi clavier et pavé tactile. En une soirée, les « Smart Covers » d'Apple sont passés de héros à zéros. Reste à voir s'ils sont ergonomiques et aussi utiles qu'ils ne le paraissent, mais Microsoft dispose déjà d'une solide expertise pour ce qui est des claviers et des souris. Elle est l'une des, sinon la meilleure dans ce domaine.

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• Microsoft elle-même n'essaiera pas de faire croire à personne qu'elle n'essaie pas d'imiter l'iPad d'Apple. Elle n'est pas la première, que ce soit pour les tablettes ou d'autres gammes de produits. Mais il y a un élément clé de la stratégie d'Apple que ses rivaux semblent constamment sous-estimer et pour lequel ils ne semblent jamais prêts à faire les sacrifices nécessaires : réduire la gamme à sa plus simple expression.

Il n'y a qu'un iPad, avec de subtiles différences de mémoire et de connectivité 3G qui n'affectent en rien l'uniformité du travail pour les développeurs d'applications. Il n’y a aussi qu’un iPhone. L'iPod fait un peu exception. Pour les consommateurs, c'est facile à comprendre.

Or, il y aura deux tablettes Surface bien distinctes, qui partageront le nom (et les efforts de marketing), mais qui n'auront ni le même système d'exploitation, ni le même processeur et, par conséquent, pas nécessairement accès aux mêmes applications. Pour essayer de plaire au plus grand nombre, on crée la confusion au sein du plus grand nombre.

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• Parlant d'applications, Microsoft a annoncé que les tablettes Surface seront compatibles avec les logiciels développés pour Windows 8. C'est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. Bonne, évidemment, parce que ses utilisateurs auront d'un coup accès à des milliers de logiciels. Pour Microsoft, c'est un excellent moyen d'utiliser sa domination dans le domaine du PC comme levier pour intégrer celui des tablettes.

Mais c'est aussi une mauvaise nouvelle, parce que toutes ces applications ne sont pas conçues pour être utilisées avec un écran tactile. Pour avoir déjà testé un ExoPC, la fameuse tablette québécoise, il y a un moment déjà, je sais qu'il est illusoire de penser qu'une application Windows conçue avec une souris et un clavier en tête va être fonctionnelle sur un écran tactile.

Bien sûr, il y a les couvertures avec clavier et pavé tactile, mais veut-on vraiment être obligé de s'en servir si souvent?

Microsoft aura encore beaucoup de travail à faire pour convaincre les développeurs d'application de penser soit à des interfaces hybrides (!?), soit à deux interfaces distinctes.

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