Les salaires en TI ont baissé… ou pas

Publié le 26/06/2012 à 01:19

Les salaires en TI ont baissé… ou pas

Publié le 26/06/2012 à 01:19

BLOGUE. C'est l'histoire d'une étude sur les salaires dans les métiers liés aux technologies au Québec dont les résultats sont intrigants. Au point d'être carrément suspects.

Cette étude, c'est l'Enquête sur la rémunération des emplois en TIC 2012, de TechnoCompétences. Publiée tous les deux ans, celle-ci essaie autant que possible de dresser un portrait de la rémunération, dont le salaire, pour différents postes.

Par exemple, on apprend dans l'édition 2012 qu'un « administrateur de bases de données » au Québec a un salaire médian de 64 900$. Que pour un « concepteur Web », c'est 49 700$ et que pour un « programmeur-analyste - avancé », c'est 70 000$.

C'est bien intéressant tout cela, mais ce qui l'est encore plus, du moins en apparence, c'est d'aller comparer avec l'édition 2010 (PDF) pour voir de combien les salaires ont augmenté. Et là, surprise, la majorité des postes comparables ont subi une diminution de salaire, parfois même drastique!

Des 26 postes qui portent exactement le même nom dans les enquêtes 2010 et 2012, quinze ont vu leur salaire médian diminuer. Dans certains cas, les données fournies par TechnoCompétences sont catastrophiques. Le salaire d'un « technicien support technique externe », par exemple, a fondu de 38%, passant de 71 900$ à 44 500$. Les « concepteurs de jeux » auraient perdu 22%, de 60 000$ à 47 000$.

Disons que c'est hautement improbable. Et malheureusement, TechnoCompétences n'a pas vraiment de réponse valable à fournir et a bien de la difficulté à défendre la validité de son étude.

Vincent Corbeil, le gestionnaire de projets responsable de l'étude, convient par exemple d'un côté qu' « on ne pourra jamais faire de calculs d'augmentation salariale à partir de ces données » pendant que, de l'autre, il affirme qu'il s'agit d'un outil sur lesquels les départements de ressources humaines peuvent se baser, de façon non exclusive, pour établir des grilles salariales.

D'un côté, il fait valoir que l'étude dresse un bon portrait de la situation au Québec, mais de l'autre, il affirme qu'on « ne peut pas s'en servir pour déterminer des tendances ». Or, si un gestionnaire s'est fait dire qu'il pouvait s'y fier en 2010 et se fait répéter de le faire en 2012, forcément, il y verra une tendance. Et je plains les employés dont le patron ou le service des ressources humaines compte sur cette étude…

D'un point de vue technique, plusieurs facteurs peuvent expliquer l'incongruité des données. D'abord, les deux éditions de l'enquête ne sont pas basées sur le même échantillon. En soit, ce n'est pas problématique. Ça le devient compte tenu de la façon dont ces échantillons sont établis. L'étude de TechnoCompétences est vendue et seule les entreprises qui y participent ont droit de l'acheter. Bref, l'échantillon est en fait constitué d'une liste de clients. En termes statistiques, il n'est aucunement « normal » et son niveau de représentativité varie selon qui décide ou non d'y participer.

L'autre ennui, moins important, est que seuls les salaires médians sont rendus publics. D'autres données, comme les salaires moyens, qui pourraient aider à se faire une idée plus précise de la situation, sont incluses dans l'étude, mais réservées aux clients. La tendance perceptible dans l'étude complète est donc peut-être totalement opposée à celle qui transparaît dans le communiqué de presse de TechnoCompétences. Mais si c'est le cas, c'est à tout le moins aussi maladroit…

Chose certaine, voilà bien une nouvelle démonstration à l'effet qu'il faut toujours se méfier des chiffres...

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