Williams-Sonoma à la sauce québécoise

Publié le 17/11/2012 à 00:00, mis à jour le 15/11/2012 à 09:42

Williams-Sonoma à la sauce québécoise

Publié le 17/11/2012 à 00:00, mis à jour le 15/11/2012 à 09:42

Le dernier venu au Carrefour Laval s'appelle Williams-Sonoma et il nous arrive des États-Unis. Mais le détaillant d'articles de cuisine haut de gamme se dit déterminé à concocter de petits plats à saveur québécoise.

Inauguré le 3 novembre, le magasin de 6 500 pieds carrés déborde de vaisselle, d'ustensiles de cuisson, de batteries de cuisine, de linge de maison et de petits appareils électriques. Un concept qui ressemble à celui de tous les autres détaillants du genre, diront certains. Sauf que les étagères débordent aussi d'épices, de biscuits, d'huile d'olive, de confiseries et de pots de sauce exclusifs à la marque (osso buco, Sloppy Joe, chili, côtes levées, enchiladas, poulet méditerranéen).

Aux États-Unis, ces préparations qui permettent de cuisiner un repas en moins de deux connaissent un grand succès. L'alimentation compte d'ailleurs pour 10 % des ventes, précise la directrice du magasin Brianna Morgenroth, une Allemande francophone qui a travaillé pour Williams-Sonoma aux États-Unis avant de s'installer à Montréal, il y a quelques semaines.

Ces aliments - inconnus ici - séduiront-ils les clients du Carrefour Laval ? «Au Canada anglais [à Toronto, à Vancouver, en Alberta], ils remportent du succès. Mais nous sommes conscients que le marché québécois est différent, et nous allons travailler extrêmement fort pour nous y adapter», a affirmé à Les Affaires Rebecca Weill, directrice des relations publiques de Williams-Sonoma aux États-Unis.

Recherché : fournisseurs locaux

Surprise ! Le sirop d'érable de la Ferme Martinette, de Coaticook, et les chocolats Corfias, de Boucherville, côtoient déjà les livres de recettes du chef du restaurant montréalais Joe Beef et du magazine Châtelaine. En tout, une cinquantaine de bouquins en français garnissent les tablettes.

«Nous ne nous considérons pas comme une marque américaine, nous voulons plutôt être "local". D'ailleurs, nous cherchons d'autres fournisseurs locaux. Nous aimerions en avoir de 10 à 20 bientôt», a poursuivi Rebecca Weill. D'ici là, les clients pourront découvrir les produits du premier «marché des artisans» (le 1er décembre). Pour l'occasion, six confectionneurs québécois de biscuits et de confitures, entre autres, ont été invités par Williams-Sonoma à vendre leurs gâteries dans son magasin.

Lionel Corfias, propriétaire de la chocolaterie du même nom, a reçu l'appel de Williams-Sonoma pendant la canicule de juillet. L'entrepreneur, qui avait seulement «entendu parler» du détaillant, raconte qu'il s'est empressé d'envoyer des échantillons avec des bloc réfrigérant (ice pack) au siège social à San Francisco, en Californie. N'ayant pas reçu de réponse, il a d'abord cru à une arnaque.

Occasions d'exportation

Finalement, une vingtaine de ses produits ont été «listés» à la suite d'un processus «difficile». Du lot, quelques-uns ont été commandés pour le premier magasin du Québec. «Je commence par fournir le magasin de Laval, mais nous sommes en pourparlers pour tous les magasins de l'Amérique. Si ça fonctionne, ce sera l'occasion pour moi d'acheter les équipements qui me manquent. Pour le moment, je n'ai pas la capacité de leur livrer plusieurs produits dans tous leurs magasins.»

À la Ferme Martinette, on a reçu la confirmation il y a quelques jours que Williams-Sonoma voulait faire entrer quatre produits dans tous ses magasins des États-Unis. «On est rendus à la dernière étape ! Je suis en train d'écrire notre petite histoire, qui sera utilisée sur des cartons près des produits et sur le site Web. Parler des familles qui leur fournissent des produits fait partie de leur stratégie de mise en marché», raconte la présidente Lisa Nadeau. Le détaillant pourrait devenir son plus gros client américain, «mais pas le plus gros dans le monde».

Même si le volume potentiel des commandes demeure inconnu, l'entrepreneure se dit ravie, car «c'est prestigieux de se retrouver chez Williams-Sonoma. C'est comme Les Galeries Lafayette !»

Williams-Sonoma en bref

Le magasin de Laval est le 8e au Canada. Aux États-Unis, on en compte 256.

Le groupe Williams-Sonoma comprend 7 enseignes, dont Pottery Barn, pour un total de 579 magasins

Siège social : San Francisco

Fondation : 1956

Premier magasin : Dans le comté de Sonoma, en Californie

Fondateur : Chuck Williams (À 96 ans, il se rend encore régulièrement au bureau, jure-t-on.)

marie-eve.fournier@tc.tc

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

19/04/2024 | Philippe Leblanc

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

19/04/2024 | WelcomeSpaces.io

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?