Vedette nord-américaine cherche premier rôle mondial

Publié le 24/09/2011 à 00:00

Vedette nord-américaine cherche premier rôle mondial

Publié le 24/09/2011 à 00:00

Par Claudine Hébert

Les congrès retrouvent leur rythme de croisière après une période de ralentissement. Le Québec tire bien son épingle du jeu sur ce marché à la hausse. Mais il doit encore gagner des places à l'international.

Par rapport à 2009, il s'est produit en 2010 plus de 800 événements internationaux. Le Canada a bien profité de cette manne. Le pays s'est hissé au 12e rang mondial avec 16 grands rendez-vous supplémentaires. Cette hausse profite à la province, qui reçoit plus du tiers des rassemblements internationaux se déroulant au Canada. En 2010, plus de 75 des 229 événements internationaux du pays ont eu lieu au Québec, selon l'International Congress and Convention Association (ICCA).

Si la province réussit bien sur le marché nord-américain des congrès, elle le doit en premier lieu à Montréal, principale locomotive qui accueille une bonne soixantaine d'événements par année. Bon an mal an, le tourisme d'affaires rapporte près de 750 millions de dollars en retombées économiques à la métropole. Cela représente 30 % des 2,1 milliards de dollars de l'ensemble de ses retombées touristiques.

Montréal a d'ailleurs été sacrée ville nord-américaine la plus populaire au classement de l'ICCA, et ce, à six reprises en dix ans, devançant New York, Boston, San Francisco et Chicago. Elle arrivait en première position en 2009, mais a été détrônée l'an dernier par Vancouver, qui surfait alors sur la vague des Jeux olympiques. Toronto complète le trio.

La Ville Reine, qui se tournait généralement vers les grandes associations américaines, veut aussi sa part du gâteau. "Comme l'économie des États-Unis bat de l'aile depuis 2008, Toronto, délaissée par nos voisins du Sud, commence elle aussi à courtiser le monde", constate M. de Lavison, dont l'entreprise organise plus de 250 événements d'affaires par année.

Ce n'est pas un hasard si on retrouve trois villes canadiennes en tête du classement nord-américain. "Les formalités douanières pour les participants - notamment du Moyen-Orient -, moins contraignantes au Canada qu'aux États-Unis depuis les attentats de 2001, donnent un avantage aux villes canadiennes sur leurs concurrentes américaines", souligne Paul Arsenault, directeur du Réseau de veille en tourisme de l'UQAM.

Gagner des places à l'international

Chef de file sur le continent, Montréal voit toutefois son étoile pâlir à l'international. Au classement mondial, elle occupe la 35e place, à égalité avec Genève, en Suisse, et Valence, en Espagne. Elle reçoit trois fois moins de grands rassemblements que le leader, Vienne (154 événements).

"Montréal ne figure pas du tout dans le réseau des grandes capitales mondiales du congrès en raison de ses infrastructures qui n'ont rien de comparable avec celles de Chicago, de Las Vegas et de Toronto, qui peuvent accueillir trois rendez-vous de 10 000 délégués de façon simultanée", dit M. Arsenault.

Bien que Montréal ait doublé son nombre de rendez-vous mondiaux en dix ans et que la ville de Québec maintienne sa moyenne de 15 événements par année, la province fait face à une concurrence de plus en plus vive sur le marché des congrès internationaux. Les soubresauts de l'économie mondiale depuis trois ans rendent les organisations internationales plus frileuses à l'égard de leur choix de destinations. "Elles optent pour des villes qui ont, par leur dynamisme et leur charme, davantage de chances d'attirer plus de délégués", explique Jean-Paul de Lavison, président fondateur de JPdL, une agence montréalaise spécialisée dans l'organisation de congrès.

À ce chapitre, les destinations émergentes, comme Istanbul, Shanghai, Kuala Lumpur et São Paulo, qui investissent dans la construction de nouveaux hôtels et de centres de congrès - et qui coupent sauvagement dans leur prix, dit Paul Arsenault -, changent la donne.

Montréal, ses festivals, ses universités

Montréal ne manque pas d'atouts pour gagner des points sur le circuit mondial des grands rassemblements. Son caractère festif et le facteur sécurité sont régulièrement cités parmi ses avantages. "La concentration des infrastructures de congrès à distance de marche des principaux hôtels, le nombre de liaisons aériennes qui convergent vers l'aéroport Trudeau, la proximité des États-Unis, qui favorisent la venue d'un plus grand nombre de délégués américains et le multilinguisme de Montréal nous confèrent une avance sur les autres villes nord-américaines", estime Marc Tremblay, directeur général du Palais des congrès de Montréal.

Montréal profite également de la présence du fait français. La majorité des organisations mondiales ont leur siège social en Europe, soit à Paris, Genève et Bruxelles. "Trois villes où la population parle français. Cet élément aide beaucoup Montréal lorsque vient le moment d'attribuer la tenue d'un congrès, selon le principe de rotation des continents, à une ville nord-américaine", note Pierre Bellerose, vice-président des relations publiques à Tourisme Montréal.

La présence de quatre centres universitaires concourt fortement aussi à bien positionner Montréal. "Ces établissements emploient des experts et des chercheurs qui font généralement partie d'organisations internationales scientifiques et médicales. De très bons ambassadeurs qui contribuent au rayonnement de la ville", souligne Marc Tremblay.

Il suffit de jeter un coup d'oeil au calendrier du Palais des congrès pour constater la popularité de Montréal. En octobre, plus de 7500 délégués participeront au 12e congrès international de génétique humaine. En juin prochain, quelque 10 000 délégués seront en ville pour assister à l'International Microwave Symposium. La rencontre de l'Union internationale des sociétés de microbiologie en juillet 2014 se traduira par la venue de 6 000 participants.

Tourisme Montréal, qui scrute à la loupe tout événement de 5 000 à 10 000 délégués, demeure confiant pour l'avenir. "Malgré la concurrence féroce et le comportement cyclique des organisations, qui annoncent pour la métropole une année 2012 moins flamboyante que 2010 et 2011, on maintient le cap sur un objectif très réaliste : organiser de 80 à 90 événements internationaux par année d'ici dix ans", conclut M. Bellerose.

Québec devant Las Vegas

Québec ne laisse pas sa part de ce marché. Les retombées des congrès représentent actuellement 20 % de la totalité des dépenses touristiques de 1,7 milliard, soit la coquette somme de 300 millions de dollars, précise Daniel Gagnon, directeur de la mise en marché de l'Office du tourisme de Québec.

La performance de la Vieille Capitale s'est arrêtée à 14 événements internationaux en 2010. Ce qui la place tout de même à égalité avec Venise et Los Angeles... et devant Las Vegas (11 événements). L'année 2011 devrait être meilleure avec près d'une vingtaine d'événements. "Et 2012 sera encore mieux", souligne Ann Cantin, directrice des communications du Centre des congrès de Québec (CCQ). Le centre accueillera le 3e Congrès international sur l'obésité abdominale, qui réunira plus de 1 000 spécialistes en juillet, et le congrès de l'Association internationale d'asthmologie (Interasma), dont le passage, au mois d'août, se traduira par la visite de plus de 2 000 spécialistes de l'asthme.

La performance du CCQ de 2012 pourrait égaler les résultats records de 2008, année du 400e anniversaire, avec 23 événements internationaux. "Il ne suffit pas d'avoir les meilleures installations de congrès pour attirer la clientèle internationale. Le fait que la ville hôtesse regorge d'activités, d'animation (festivals, spectacles, rues animées, lieu de magasinage, attractions) l'aide à se démarquer des autres", soutient Mme Cantin.

Et ailleurs dans la province ?

Dans le reste de la province, les retombées des grands événements sont évaluées à un peu plus de 300 millions, selon les associations touristiques du Québec. Plusieurs villes en région réussissent à obtenir la tenue d'événements internationaux, comme Saint-Hyacinthe. Chaque année en janvier, le Salon de l'agriculture se traduit par 12 000 visiteurs, dont plus de 600 proviennent d'un peu partout en Amérique du Nord. L'Expo internationale Holstein Québec, qui se tient en novembre, attire des spécialistes provenant de plus de 20 pays.

Les centres universitaires permettent également aux villes en région de rayonner. L'UQTR, à Trois-Rivières, a attiré quelque 150 mathématiciens d'une dizaine de pays dans le cadre de la Société internationale des équations aux différences finies, en juillet dernier. En octobre, ce seront 150 spécialistes en électronique et en informatique du Québec et de l'Europe qui se rencontreront pour le Colloque sur l'enseignement des technologies et des sciences de l'information et des systèmes.

À Saguenay, le mois de juin 2011 a été exceptionnel. En collaboration avec l'UQAC, la ville a en effet reçu trois rassemblements internationaux d'au moins une centaine de délégués provenant de l'extérieur du pays, dont la Conférence internationale sur la dynamique des perturbations en forêt boréale.

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