Les pays de l'Asie du Sud-Est investissent des dizaines de millions de dollars par année en éducation pour soutenir leur développement économique. Une manne dont profite Robotel, une PME de Laval qui conçoit des outils d'enseignement multimédias.
«C'est dans cette région que nous connaîtrons la plus forte croissance de nos ventes dans les prochaines années», affirme son président Étienne Bouchard, joint par téléphone en Malaisie, entre deux rendez-vous d'affaires.
Robotel vend ses outils aux entreprises privées et au secteur public dans plus de 45 pays. Ses systèmes sont destinés aux laboratoires informatiques, aux centres d'appels et aux laboratoires de langues. Depuis sa fondation en 1984, la PME a installé plus de 4 500 de ces systèmes.
Robotel réalise le quart de ses revenus de 2,5 à 5 millions de dollars canadiens en Asie du Sud-Est. Cela en fait son deuxième marché d'exportation derrière les États-Unis (30 %). Si la tendance se maintient, les revenus internationaux pourraient sous peu dépasser ceux qui proviennent des États-Unis.
En 2012-2013, les ventes de Robotel dans le Sud-Est asiatique ont bondi de quelque 40 %, tandis que celles aux États-Unis ont reculé de 30 à 40 %. Une baisse qui tient aux compressions draconiennes effectuées en éducation par plusieurs États américains.
«Certains États abolissent même des postes de professeurs pour boucler leur budget ! Dans ce contexte, l'investissement dans les technologies n'est pas une priorité», souligne Étienne Bouchard.
Tout un contraste avec l'Asie du Sud-Est, rappelle l'entrepreneur. «On y construit presque une école par jour, dit-il. [...] L'éducation est primordiale dans la mentalité asiatique.» Les statistiques confirment ces propos. Au Vietnam, par exemple, le nombre de jeunes faisant des études postsecondaires a bondi de 120 % de 2000 à 2008, à 1,6 million d'étudiants, selon une étude de PwC publiée l'an dernier.
Miser sur des distributeurs locaux
En Asie du Sud-Est, Robotel est déjà bien présente en Malaisie, à Singapour et en Indonésie, un pays émergent de 251 millions d'habitants. Les nouveaux marchés que l'entreprise québécoise défriche actuellement sont le Vietnam et les Philippines.
Comme ailleurs dans le monde, elle mise sur des distributeurs locaux - un par pays - pour décrocher des contrats. Robotel ne s'intéresse pas aux marchés du nord-est de l'Asie, comme le Japon, car y trouver un distributeur est très difficile.
En Asie du Sud-Est, l'entreprise dit se démarquer de la concurrence en raison de la flexibilité de ses outils d'enseignement multimédias.
«Dans une même classe, ils peuvent être déployés en même temps sur plusieurs plateformes, tels un PC, un téléphone intelligent ou une tablette numérique», dit Étienne Bouchard.
Pour développer ce type de technologie, la PME consacre environ 10 % de ses revenus en R-D. Des investissements qui donnent des résultats. En mai, Robotel a remporté la médaille d'or au Salon ITEX en Malaisie, dans la catégorie éducation. Cet événement annuel récompense les meilleures technologies et innovations.
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