Une histoire de confiance et de détermination

Publié le 28/05/2011 à 00:00

Une histoire de confiance et de détermination

Publié le 28/05/2011 à 00:00

Finaliste 2011

Groupe Simoneau

Le défi

Faire accepter une femme à la tête d'une entreprise dans un secteur traditionnellement masculin.

La solution

Nancy Simoneau a travaillé dès l'âge de 20 ans dans l'entreprise. Elle y a occupé de nombreux postes et s'est intéressée aux aspects techniques.

Profil

Activités : fabrication et entretien de chaudières industrielles

Année de fondation : 1975

Siège social : Longueuil

Effectif : entre 75 et 90

Marchés : Canada, États-Unis, Maghreb, Moyen-Orient

Chiffre d'affaires : 18 millions de dollars

LE CONSEIL DE Nancy Simoneau

"Quand on prend la relève d'une entreprise, on a tout intérêt à trouver au plus vite un coach. Il faut se montrer prêt à apprendre et former rapidement l'équipe à son goût."

La relève dans le Groupe Simoneau, c'est l'histoire d'une confiance réciproque entre René Simoneau, 63 ans, et son aînée, Nancy, 42 ans, aujourd'hui présidente et propriétaire de l'entreprise de fabrication et d'entretien de chaudières industrielles.

Une jolie brune aux longs cheveux torsadés, fougueuse et fonceuse : il n'en fallait pas moins pour s'imposer "dans un monde d'hommes", comme elle le rappelle, celui des chaudières industrielles. Il lui a aussi fallu des heures de travail pour comprendre le fonctionnement des ma- chines. Mais finalement, c'est elle qui a été l'instigatrice de l'innovation principale du Groupe Simoneau ces dernières années : la fabrication de chaudières industrielles à haute efficacité énergétique.

Avant de devenir présidente de l'entreprise fondée par son père en 1975, à Boucherville, Nancy Simoneau est passée par tous les postes ou presque : secrétaire, comptable, acheteuse, vendeuse, tout en finissant ses études en administration à HEC et en élevant ses trois enfants...

"J'ai souffert"

Puis vint le jour, en 1995, où son père, voyant les années passer, s'est préoccupé de l'avenir de son entreprise. La solution lui est vite apparue : sa fille était là, compétente et passionnée depuis toujours par le monde des chaudières.

Une transition de cinq ans débute. Trop court pour la jeune femme, qui prend les rênes de la société à 32 ans. "J'ai souffert, reconnaît Nancy. Quand mon père, a décidé de se retirer, en 2001, ce fut une surprise pour moi. Je me souviendrai toujours du moment où je me suis retrouvée dans le fauteuil de la présidente alors que mon petit dernier avait encore sa suce !"

Toute la famille s'est serré les coudes : le papa, toujours au conseil d'administration, a continué à venir chaque jour "pour faire du mentorat" ; le mari, chaudronnier haute pression dans l'entreprise, a accepté un poste moins prenant pour pouvoir s'occuper des trois enfants. Nancy a puisé son énergie et sa confiance en elle dans le regard de son père.

Cette confiance a été mise à rude épreuve, mais ne s'est jamais démentie. Au début des années 90, la jeune femme, une "bâtisseuse" visionnaire et déterminée à faire grandir l'entreprise familiale dans laquelle travaille également sa soeur cadette, a voulu ajouter une corde à son arc en fabriquant des chaudières tout en poursuivant l'activité de réparation.

Stupeur du côté du papa... "Cette idée m'a fait très peur, car je connaissais plusieurs entreprises qui avaient fait faillite après avoir franchi le pas de la construction. Ça a coûté très cher, mais, je suis fier d'elle, car c'est grâce à sa décision que l'entreprise est devenue une société moderne". Le groupe Simoneau, qui compte 85 employés, a réussi à percer le difficile marché américain et exporte maintenant en Amérique du Sud, au Moyen-Orient et dans le Maghreb.

Mais le chemin a été long et chaotique. René Simoneau se souvient qu'un prototype installé chez un client de Toronto a fondu au bout de deux semaines... Nancy a récupéré le modèle défectueux, résolu les problèmes avec les ingénieurs et fait preuve d'un grand sens commercial, ce qui lui a permis de conserver son client. Néanmoins, le projet a finalement coûté la bagatelle d'une dizaine de millions.

Les trois autres associés ont été en proie au doute. Nancy a racheté leurs parts en 2008 et poursuivi son chemin. La branche réparation a permis d'éponger les pertes des premières années, et à présent, c'est la fabrication qui rend l'entreprise florissante.

Mais un nouveau défi se profile à l'horizon, car la présidente, à 42 ans, commence à penser à sa troisième vie : elle veut se lancer dans la politique. Une fois de plus, elle a tout prévu : sa soeur, Maud, 34 ans, est en formation pour assurer à son tour la relève. Et comme la passion de la chaudière est génétique chez les Simoneau, la fille aînée de Nancy, Frédérike, 19 ans, fait ses études et travaille parallèlement dans le groupe : au volant d'un énorme camion, elle livre du matériel.

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