Une croissance plus régulière pour Suncor

Publié le 31/10/2009 à 00:00

Une croissance plus régulière pour Suncor

Publié le 31/10/2009 à 00:00

Malgré sa forte appréciation et sa dépendance au prix du pétrole, le titre de l'albertaine Suncor Energy (Tor., SU, 38,37 $) demeure attrayant en raison de la croissance stable que permet l'acquisition de Petro-Canada.

La pétrolière profitera des abondantes liquidités générées par Petro-Canada pour relancer ses projets dans les sables bitumineux et stabiliser ses marges bénéficiaires, selon les spécialistes.

Suncor ne précisera qu'en novembre sa stratégie de croissance post-acquisition, mais a déjà confirmé que les synergies seront supérieures à celles de 300 millions de dollars prévues.

Une acquisition clé

Le marché n'en démord pas : Suncor a visé juste en achetant Petro-Canada.

" Cette acquisition améliore le bilan de Suncor et réduit le poids de sa dette. Petro-Canada apporte aussi, avec ses plateformes dans l'Atlantique et la mer du Nord, des projets à plus faibles coûts d'exploitation que ceux de Suncor, ce qui atténue le risque associé à une chute de la valeur du baril de pétrole ", fait valoir Vincent Paquet, analyste principal en placement chez Intact Gestion de placements.

De plus, les activités de raffinage stabilisent le bénéfice, dit Luc R. Fournier, gestionnaire en actions canadiennes à l'Industrielle Alliance. " La production de pétrole dépend du prix du baril et souffre parfois de problèmes techniques ou de bris d'équipement. Le raffinage est une activité moins imprévisible. "

D'autres facteurs ont pu encourager Suncor à courtiser Petro-Canada. " La pétrolière pourra adapter les raffineries à ses besoins et ainsi profiter d'une plus grande intégration verticale ", dit M. Fournier.

Suncor peut aussi souhaiter se défaire de l'étiquette " sables bitumineux " et amadouer les groupes environnementaux, dit M. Fournier.

Un avenir axé sur les sables bitumineux

En achetant Petro-Canada, Suncor a mis la main sur des plateformes pétrolières, des raffineries, des actifs gaziers et des puits à l'étranger.

Frank Settino, vice-président, actions canadiennes chez Gestion globale d'actifs CIBC, est convaincu que Suncor présentera prochainement une stratégie de croissance bien définie.

" Suncor sera de nouveau concentrée dans les sables bitumineux d'ici deux ans ", croit M. Settino.

Suncor conservera ses lucratives plateformes pétrolières dans l'Atlantique et la mer du Nord, prévoit-il.

Avec l'acquisition de Petro-Canada, les sables bitumineux représentent 48 % des activités de Suncor, proportion qui augmentera à 62 % après les ventes d'éléments d'actif prévues à court terme, estime Peter Ogden, de la Financière Banque Nationale.

La vente de certains éléments d'actif demandera un peu de temps.

Dans le gaz naturel, Suncor désire se départir d'au moins 300 millions de BTU (MBTU) de capacité journalière, sur un total de 800 MBTU.

Reste toutefois à voir si elle obtiendra des prix suffisamment élevés pour procéder à leur vente l'an prochain, comme prévu.

Ces ventes pourraient générer entre 1,5 et 2 milliards de dollars, estime M. Ogden.

À l'étranger, Suncor prévoit démarrer l'exploitation de ses installations pétrolières en Syrie avant de les vendre. En Libye, le gouvernement pourrait ralentir le processus de vente comme il l'a fait pour d'autres pétrolières.

Un titre intéressant sans être une aubaine

Suncor s'échange à près de 15 fois le bénéfice prévu l'an prochain. Cette évaluation s'améliorera lorsque l'intégration de Petro-Canada sera achevée, croit M. Settino.

S'il ne s'attend pas à ce que le titre retrouve l'évaluation historique de 18 fois le bénéfice futur à cause du profil de croissance différent, il juge réaliste un ratio de 17 fois le bénéfice futur d'ici trois ou quatre ans.

De son côté, Vincent Paquet, d'Intact, prévoit une croissance annuelle du bénéfice de 5 à 6 % au cours des 5 à 10 prochaines années, et une performance supérieure à celle du secteur. " Le prix du baril influe énormément sur le titre ", nuance-t-il.

Pour Luc R. Fournier, l'appréciation du titre au cours des derniers mois tient d'ailleurs plus au prix du pétrole qu'aux synergies résultant de l'acquisition.

" Les résultats des pétrolières au troisième trimestre indiqueront si elles ont su profiter du prix du pétrole élevé ", prévient M. Fournier, qui s'attend à des réactions en Bourse.

Potentiel

> Génère plus de liquidités grâce à Petro-Canada.

> Se reconcentrera sur les sables bitumineux.

Risques

> Prix qu'elle obtiendra pour ses actifs gaziers.

> Risques politiques liés à la protection de l'environnement.

Rendement

> 1 000 $ investi il y a trois ans valait 916 $ le 23 octobre 2009.

marie-claude.morin@transcontinental.ca

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