Un regain tempéré après la crise

Publié le 13/03/2010 à 00:00

Un regain tempéré après la crise

Publié le 13/03/2010 à 00:00

Les transactions d'entreprises au Canada reprennent de la vigueur depuis le troisième trimestre de 2009, cependant la prudence reste de mise.

" Il y a un courant d'optimisme léger. Les transactions sont plus difficiles et plus longues à conclure; on sent que l'inquiétude persiste ", dit François Tellier, associé des services transactionnels d'Ernst & Young à Montréal

Les professionnels des fusions et acquisitions d'entreprises ne s'attendent pas à ce que l'activité retrouve en 2010 le même rythme qu'il y a trois ans. Le nombre des transactions avait atteint un sommet de 2 020 en 2006, et la valeur des transactions, un sommet de 307 milliards de dollars en 2007. L'activité devrait être soutenue dans les secteurs des mines, de l'énergie et des technologies vertes, selon les experts.

Mais la confiance reste fragile après la crise financière. " Les investisseurs ont pris un peu de recul et sont plus prudents, dit Clemens Mayr, avocat au cabinet McCarthy Tétrault à Montréal. On ne prend plus certaines choses pour acquises, tandis qu'avant la crise, quand quelqu'un avait un bon nom ou une bonne cote de crédit, on lui faisait confiance d'emblée. Cependant, de grands noms se sont effondrés, particulièrement aux États-Unis où, de nos jours, on se méfie de tout. "

Les banques sont plus frileuses

La complexité des transactions, l'accès au capital, la prudence et l'évaluation des risques freinent l'enthousiasme des acheteurs et investisseurs, selon un sondage récent d'Ernst & Young.

Les institutions financières canadiennes se sont mieux tirées d'affaire que les banques américaines, mais gardent une poigne ferme sur le crédit et sur les montages financiers. Avant la crise, le financement d'une transaction d'entreprise pouvait reposer sur 30 % de fonds propres et 70 % de fonds empruntés, parfois dans des montages complexes de dettes. Actuellement, l'emprunt de capital pour le financement des transactions d'entreprises ne dépasse pas 50 %.

" Certains modèles de financement ont disparu, note Mathieu Gauvin, vice-président chez RMS Richter Chamberland. On revient à des structures de financement plus simples, où le rapport entre l'équité et la dette est plus raisonnable. "

" Quand les banquiers sont frileux, on se replie sur des bases plus saines, dit Patrick Khouzam, du groupe consommation de Deloitte. On ne peut plus dépendre d'une ingénierie financière pour obtenir un rendement. "

Expansion au Sud

Les entreprises canadiennes lorgnent de plus en plus vers le Sud.

Elles profiteront de l'appréciation du huard pour saisir l'occasion d'acheter des entreprises américaines. " Il y a des actifs en difficulté qui n'étaient pas disponibles auparavant ", souligne M. Mayr.

dossiers@transcontinental.ca

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