Aussi alléchante soit-elle, la manne albertaine des sables bitumineux ne s'adresse pas à toutes les entreprises. Elles doivent d'abord se qualifier auprès des sous-traitants des grands donneurs d'ordres. Au fil des années, Drummondville a établi des liens avec le marché des sables bitumineux. Une démarche teintée de patience et de persévérance.
Une délégation menée par la Société de développement économique de Drummondville (SDED) a participé pour la troisième année au National Buyer and Seller Forum (NBSF), à Edmonton, en mars.
" C'est le point de rencontre des fournisseurs et des don-neurs d'ordres de l'industrie des sables bitumineux. Des délégations de partout au Ca-nada participent à cet événement, un incontournable dans l'industrie ", explique Martin Dupont, commissaire industriel à la SDED.
Avant de décrocher des contrats, les PME drummonvilloises doivent se qualifier. " Par exemple, on parle de normes de soudure à respecter, du nombre d'employés de l'entreprise, du chiffre d'affaires, de la capacité de production, des délais de livraison, du type de construction, de la matière première utilisée et de l'état du parc marchine ", énumère M. Dupont. Une fois qu'elles ont prouvé qu'elles sont en mesure de remplir les commandes, les entreprises sont invitées à soumissionner pour des projets.
À ses deux premières participation, en 2007 et 2008, la délégation de Drummondville prenait l'initiative du réseautage avec les sous-traitants. " Cette année, plusieurs sont passés nous voir à notre kiosque ", précise Martin Dupont.
Des dividendes pour Spiralco
Spiralco, une entreprise drummondvilloise qui fabrique des tuyaux en acier spiralé de grand diamètre, récolte des dividendes de ses deux derniè-res participations au NBSF.
" Nous fournissons des pieux de fondation qui entrent dans la construction d'usines en Alberta. L'Ouest canadien représente maintenant 15 % de notre chiffre d'affaires ", dit Donald Tremblay, pdg de la PME de 35 personnes.
L'entrepreneur concède que la crise économique a eu des effets sur le NBSF. Il y avait moins de visiteurs que l'an dernier, mais les contacts avec les sous-traitants ont été meilleurs, dit-il.
Ces contrats albertains ne tombent pas du ciel, poursuit Donald Tremblay. " Nous comptons sur d'excellents distributeurs dans l'Ouest canadien. De plus, le système de qualité des donneurs d'ordres est très élevé. Avec les kilomètres qui nous séparent et les coûts élevés du transport, nous ne disposons d'aucune marge d'erreur. "
La prudence s'impose
Représentant commercial et copropriétaire de Contrôle industriel NRGY, une PME de Drummondville qui fabrique des tableaux de contrôle, Yves Langlois n'attend pas de ventes immédiates en l'Alberta.
" Nous avons participé aux deux dernières missions là-bas. Nous visons davantage le moyen terme pour conclure des ententes. Nous sommes une petite entreprise de neuf employés et nous devons être prudents dans le développement de notre marché ", dit M. Langlois.
" Nous ne cherchons pas d'occasion de faire rapidement de l'argent pour ensuite disparaître de la carte. Nous voulons une présence durable. Nous travaillons surtout nos contacts avec les sous-traitants des acteurs majeurs, comme Suncor, par exemple, un entrepreneur électricien ", explique Yves Langlois.
La Société de développement économique de Drummondville a confirmé qu'elle participerait au NBSF de 2010.
22
Entreprises québécoises qui ont participé au National Buyer and Seller Forum en 2009. En 2007, elles étaient 85 et, en 2008, 63.
9
Entreprise de Drummondville qui ont participé au National Buyer and Seller Forum en 2009. En 2007, elles étaient 3 et, en 2008, 12.
Source : Société développement économique de Drummondville
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