Un partenaire fragile en Europe

Publié le 15/06/2013 à 00:00

Un partenaire fragile en Europe

Publié le 15/06/2013 à 00:00

La Croatie deviendra le 28e pays de l'Union européenne le 1er juillet. Une adhésion qui représente des occasions d'affaires, mais aussi de nouveaux risques pour les entreprises étrangères présentes dans ce marché du sud-est de l'Europe.

Entre 2000 et 2007, la Croatie a connu une solide croissance économique, avec un PIB progressant en moyenne de 4 à 6 % par année. Mais depuis la crise économique et financière de 2008-2009, le pays est la plupart du temps en récession. En 2012, le PIB s'est contracté de 2 %. Le Fonds monétaire international (FMI) table sur une reprise de l'économie de 1,4 %, mais seulement en 2014.

Son entrée dans l'Union européenne (UE) donnera certainement un coup de pouce à l'économie croate, disent les analystes. Le système de péréquation de l'UE aidera le pays à développer ses infrastructures. L'allègement réglementaire et l'harmonisation des lois commerciales de la Croatie avec celles de l'Union stimuleront aussi l'économie.

Un nouvel environnement d'affaires que suit de près Agro-Haribec, un exportateur de haricots qui a une usine à Saint-Aimé, en Montérégie. «L'harmonisation des règles phytosanitaires [relatif à la santé des plantes] de la Croatie à celles de l'Union européenne nous facilitera la vie», dit Érik de Franciosi, vice-président de la PME de 15 employés.

Jusqu'à maintenant, Agro-Haribec devait présenter un certificat phytosanitaire pour vendre ses haricots en Croatie. À compter du 1er juillet, l'entreprise n'aura qu'à fournir celui de l'UE, beaucoup moins lourd. «Ça va réduire nos coûts et notre paperasserie», affirme Érik de Franciosi.

Par ailleurs, la réduction des tarifs douaniers à la suite de l'entrée de la Croatie dans l'Union diminuera les coûts d'importation. La mesure accroîtra le pouvoir d'achat des consommateurs et des entreprises du pays. Parmi les secteurs clés pour les entreprises canadiennes en Croatie, Exportation et développement Canada note la construction et les infrastructures, l'électricité, les mines et les métaux, de même que les services de transport.

Plus de concurrence pour les entreprises canadiennes

Actuellement, le Canada exporte en Croatie surtout des équipements, des aliments et des parties d'avions ou d'hélicoptères. Nos expéditions y reculent depuis un sommet de 103 millions de dollars atteint en 2009, selon Statistique Canada. L'an dernier, elles avaient glissé à 17,1 M$. De plus, l'adhésion de la Croatie à l'UE en fera un marché encore plus concurrentiel pour les entreprises canadiennes.

En rejoignant l'Union, la Croatie devient un marché intérieur pour les 27 autres pays. Des entreprises italiennes, par exemple, pourront y vendre plus facilement leurs services et leurs produits. L'Italie est d'ailleurs déjà le premier pays exportateur en Croatie, suivie de l'Allemagne, de la Russie et de la Chine. Les entreprises croates importent surtout des machines, des équipements électriques et de transport, des carburants et des lubrifiants, de produits agroalimentaires ainsi que du tabac et de l'alcool.

Le tourisme est aussi une industrie importante en Croatie, dont la côte Adriatique attire des millions de personnes chaque année. En 2012, le pays a accueilli 10 millions de visiteurs. Une manne pour un État qui compte 4,4 millions d'habitants.

CROATIE

Population 4,4 millions d'habitants

PIB par habitant (calculé selon la parité du pouvoir d'achat)

18 100 $US

Composition du PIB

4,7% Agriculture

33,1% Industrie

62,2% Services

Source: CIA (The World Factbook)

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