Un mandat complexe et souvent non rémunéré

Publié le 21/04/2012 à 00:00

Un mandat complexe et souvent non rémunéré

Publié le 21/04/2012 à 00:00

«Si vous pensez que votre rôle est complexe et paradoxal, vous avez raison. Siéger au conseil d'une société d'État n'est pas comme siéger au conseil d'une entreprise privée, parce qu'il y a l'État», a déclaré Raymond Bachand lors du Forum sociétés d'État 2012, le 17 avril à Québec.

«Des communications parallèles auront toujours lieu entre le pdg d'une société d'État et son ministre, c'est normal. Mais, il ne faut pas en conclure que votre rôle d'administrateur n'est pas important. Votre pdg a besoin de vous», a poursuivi le ministre. Ce discours n'est pas celui que les administrateurs des sociétés d'État québécoises attendaient.

Après avoir dressé un bilan positif des six années du nouveau régime de gouvernance des sociétés d'État, mis en place avec l'adoption de la loi 53 il y a six ans, le ministre Bachand a laissé son auditoire sur sa faim. Les participants s'attendaient à recevoir une copie du rapport Pronovost. Il n'est pas prêt.

Ce rapport propose une suite à la loi 53. Il s'intéresse, entre autres, aux relations complexes entre les conseils des sociétés d'État et l'appareil politique. Il aborde aussi la question de la rémunération des administrateurs. «Le bilan de la loi 53 est positif, affirme Jean Pronovost, ex-commissaire et président de la SODEC. Toutes les sociétés, sauf une (l'Agence métropolitaine de transport), ont séparé les rôles de pdg et de président du conseil, créé des comités et défini des profils de compétences requises. Maintenant, il faut s'attaquer à la culture. C'est comme si les ministres et leur entourage avaient conservé leurs comportements d'avant la loi.»

En principe, le président du conseil est redevable devant l'actionnaire. Mais lorsque cet actionnaire est l'État et que le pdg a un besoin urgent d'information, c'est au pdg qu'il s'adresse. «Les politiciens comprennent mal notre rôle», déplore Michelle Cormier, présidente du conseil de la Société immobilière du Québec.

Bilan Depuis l'adoption de la loi 53 qui encadre le travail des conseils des sociétés d'État, le risque est mieux géré, le niveau de compétences est rehaussé et les femmes comptent pour 52 % des administrateurs.

LES SOCIÉTÉS D'ÉTAT QUÉBÉCOISES

Nombre : 100

Actif : 100 G $

Bénéfice : 5 G $

Contribution aux revenus du gouvernement : 9 %

RÉMUNÉRATION : «C'EST INJUSTE !»

Les administrateurs sont mûrs pour la phase 2 des réformes de la gouvernance des sociétés d'État.

Ils veulent, entre autres, mettre fin à un régime à deux vitesses selon lequel les membres du conseil d'Hydro-Québec sont rémunérés, mais pas ceux du conseil de la Place des Arts. «Tous comités confondus, notre CA tient 30 réunions par année, souligne Marie Lavigne, ex-pdg de la Place des Arts. Nos administrateurs consacrent trois semaines par année à leur mandat, il est injuste qu'ils ne reçoivent aucune rémunération.»

Toutefois, à l'issue du Forum, rien n'indique que les choses changeront à ce chapitre. Les vocations se feront-elles moins nombreuses ? «La loi 53 a contribué à développer un bon niveau de compétences au sein des CA des sociétés d'État, il faut le maintenir, prévient Georges Farrah, pdg de la Société des traversiers du Québec. Pour les années à venir, je crains l'attrait du secteur privé.»

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