«Un cours à HEC en accéléré !»

Publié le 01/06/2013 à 00:00

«Un cours à HEC en accéléré !»

Publié le 01/06/2013 à 00:00

Félix Laroche ne pensait jamais que son père, Jacques Laroche, fondateur de JLR Recherche immobilière, prendrait un jour sa retraite. «C'est arrivé du jour au lendemain», raconte son associé Christian Boivin. «Et quand il s'est décidé, il nous a dit de nous organiser !»

C'était à l'hiver 2009, et la transaction s'est réalisée en juin 2011. Depuis, l'entreprise qui fournit des données immobilières aux banques et aux municipalités est passée de 25 à 39 employés, a vu son chiffre d'affaires augmenter et ses bénéfices passer de 200 000 à 750 000 $.

Heureusement pour eux, les deux entrepreneurs n'étaient pas nouveaux dans l'entreprise. Félix Laroche s'est joint à la société de son père en 1997. «Je suis impliqué depuis le début de la croissance de l'entreprise», explique-t-il. Quant à Christian Boivin, il a commencé à travailler chez JLR en 2002.

Le fondateur passait de plus en plus de temps en Floride ; même s'il veillait à la santé financière de l'entreprise, il laissait ses deux employés gérer le quotidien de l'entreprise. Bref, sur le plan des connaissances, la relève était prête. Ensemble, Christian Boivin et Félix Laroche, qui possédaient 25 % de l'entreprise, ont racheté les 65 % du fondateur.

L'opération a été complexe, mais elle en a valu le coup.

«Quand tu vas chercher du financement pour acheter un actionnaire, tu ne crées pas de nouvelle valeur à l'entreprise. Notre prêteur, Desjardins, nous a demandé de monter un nouveau modèle d'entreprise», explique Félix Laroche. L'exercice, laborieux, fut profitable. «On a appris beaucoup de ça. On a parlé avec des fiscalistes, des conseillers, des mentors, c'est comme si on avait fait nos cours aux HEC en accéléré !» ajoute Félix Laroche.

Une transaction complexe

C'est sans doute sur le plan fiscal que les deux associés ont le plus appris. «La transaction a été probablement plus complexe que la majorité des transactions familiales, parce qu'on n'était pas prêts fiscalement», explique Félix Laroche. «Ça aurait été beaucoup plus simple si mon père avait créé une fiducie. En tout, l'opération a requis 170 transactions.»

Âgés respectivement de 35 et de 40 ans, Félix Laroche et Christian Boivin ont déjà créé de telles fiducies à l'intention de leurs enfants, pour que l'erreur ne se répète pas à leur succession. Cette expérience leur a aussi fait comprendre l'importance d'avoir une bonne structure comptable. «Il faut s'associer à de bons conseillers pour avoir une comptabilité plus rigoureuse, explique Christian Boivin. Depuis, ça nous a permis d'accomplir de nouvelles choses.»

Le détail qui a tout changé

«Notre connaissance approfondie de l'entreprise. Nous connaissions bien l'entreprise, son mode de fonctionnement, ses employés et ses clients. Et nous nous sommes investis à fond dans la transaction», dit Félix Laroche.

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