Un coup de pouce financier pour le transfert

Publié le 12/10/2013 à 00:00, mis à jour le 10/10/2013 à 10:26

Un coup de pouce financier pour le transfert

Publié le 12/10/2013 à 00:00, mis à jour le 10/10/2013 à 10:26

À l'emploi d'Erfa Canada depuis sa fondation en 1999, dont il était devenu vice-président, Simon Soucy décidait il y a un an de faire l'acquisition de cette entreprise pharmaceutique montréalaise spécialisée dans la vente de médicaments d'ordonnance. Sa collègue Marielle Éthier, directrice des finances depuis plus de quatre ans, s'est aussi jointe à l'aventure.

Mais encore fallait-il trouver l'argent nécessaire au projet. Car le financement d'un transfert de propriété, à commencer par les propres fonds de l'acquéreur, constitue bien souvent le principal obstacle à surmonter.

«Notre mise de fonds était insuffisante, et je ne voulais pas mettre à risque des actifs personnels, comme les REER», indique le dirigeant de 52 ans.

Simon Soucy a donc cogné à la porte du nouveau Fonds Relève Québec, lancé au début de 2012 par le gouvernement du Québec afin d'offrir un soutien financier aux situations de transfert d'entreprise. Le prêt ainsi obtenu du Fonds «nous a donné le coup de pouce nécessaire», dit M. Soucy, qui a personnellement injecté 200 000 $ dans l'achat de l'entreprise.

«La mise de fonds est souvent ce qui fait défaut, surtout dans le rachat d'une entreprise par ses dirigeants», dit Gabriel Nadon, spécialiste en transfert d'entreprises au sein du Fonds de solidarité FTQ.

Or, le nouvel acquéreur doit «prévoir un apport financier personnel qui varie de 5 à 20 % de la valeur de la transaction, selon entre autres le secteur d'activité», précise Richard Quinn, directeur, transfert aux entreprises, au Mouvement Desjardins.

Le Fonds FTQ, de même que Capital régional et coopératif Desjardins et Fondaction CSN, ont chacun injecté 10 millions de dollars dans le Fonds Relève Québec. Ce nouveau fonds, qui dispose d'une capitalisation de 50 M$, est géré par Investissement Québec qui a contribué à hauteur de 20 M$.

Financer la croissance

Le Fonds Relève Québec peut consentir au releveur un prêt à terme équivalent au montant qu'il investit en capital, soit un minimum de 50 000 $ et un maximum de 200 000 $. Dans le cas où plus d'un acquéreur s'associe pour procéder à l'acquisition d'une entreprise, un montant maximum de 500 000 $ pourrait être alloué.

Si un acheteur a évidemment besoin d'argent pour acquérir l'entreprise, il devra aussi s'assurer d'avoir suffisamment de liquidités pour payer les frais d'exploitation courants, rembourser la dette liée à l'achat ou assurer sa croissance. «Un nouveau propriétaire amène du sang neuf et voudra souvent redynamiser l'entreprise par le développement de nouveaux produits ou de nouveaux marchés. De plus, ça prend de l'argent pour réaliser ces projets et il faut en tenir compte dans le montage financier», souligne M. Nadon.

Pour faciliter la transaction, une coopérative de travailleurs actionnaires peut être créée. «Elle pourrait obtenir un prêt équivalant à 10 % de la masse salariale de l'entreprise», indique M. Quinn.

Enfin, l'acquéreur peut aussi se tourner vers des fonds d'investissement afin d'obtenir du capital de risque, auquel cas il devra céder une partie de l'actionnariat.

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