Un cabinet de comptables... entre autres !

Publié le 02/11/2013 à 00:00, mis à jour le 30/10/2013 à 15:07

Un cabinet de comptables... entre autres !

Publié le 02/11/2013 à 00:00, mis à jour le 30/10/2013 à 15:07

Question : Quelle entreprise emploie des médecins, des psychologues, des avocats, des ingénieurs, des syndics, des infirmières, des évaluateurs, des programmeurs, des physiciens, des biologistes, des chimistes, etc. ? Réponse : Un grand cabinet de comptables !

Cette énumération, non exhaustive, illustre bien l'extraordinaire évolution des grands cabinets de comptables depuis quelques décennies. Et Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT), qui fête cette année son 65e anniversaire, n'a pas échappé à cette tendance. «Nous offrons maintenant plus de 50 services», affirme en effet Emilio B. Imbriglio, président et chef de la direction, que nous avons rencontré à ses bureaux de la rue De La Gauchetière, à Montréal, en compagnie de Serge Saucier, qui a été président et chef de la direction de RCGT de 1980 à 2001.

Évolution dans les termes, d'abord : la première raison sociale du cabinet, Raymond et Chabot & Cie, comptables agréés, ferait aujourd'hui grincer des dents l'Ordre des comptables professionnels agréés (CPA), l'ordre professionnel créé pour regrouper les comptables agréés, les comptables généraux licenciés et les comptables en management accrédités. Et les vérificateurs, qui formaient le coeur du cabinet à l'origine, ont été remplacés par des auditeurs !

Cette évolution est tout à fait représentative de la complexification du milieu des affaires, explique M. Saucier. «Fiscalité, mondialisation, gouvernance, environnement, etc., les règles et les procédures se sont multipliées.»

«Nos clients nous demandaient plus de services, alors nous sommes allés chercher les expertises nécessaires», explique M. Imbriglio, 54 ans, qui ne croit pas que sa tâche - gérer des spécialistes qui proviennent d'autant d'horizons différents - soit plus difficile que celle d'un entraîneur au football : «Coacher un quart-arrière, un joueur de ligne défensive et un botteur de précision, ça ne doit pas être simple non plus !»

Dans cette optique, RCGT a acquis il y a deux ans Cygnos, d'Ottawa, une firme spécialisée dans la lutte à la fraude. Cette année, il a mis la main sur M4S, de Québec, spécialisée dans les réclamations de crédits d'impôt. «Et nous sommes en négociation pour acquérir d'autres services que nous n'offrons pas encore», souligne M. Imbriglio.

Parmi les récents projets de RCGT, mentionnons la victoire du Centre Bell, qui contestait son évaluation foncière depuis plusieurs années et qui a vu celle-ci réduite de 265 à 200 millions de dollars dans le tout dernier rôle. Et le redéploiement en cours du site de Radio-Canada dans le quartier Centre-Sud de Montréal.

Un nationalisme affirmé

Toute l'entrevue avec les deux comptables sera fortement teintée de cette passion pour le Québec. «Si un Québec fort, c'est du nationalisme, alors je suis nationaliste !» lancera M. Imbriglio en réponse à notre question.

«Et passionné des PME, renchérit M. Saucier. C'est notre sweet spot. Ce sont elles qui ont besoin de nos expertises qu'elles n'ont pas à l'interne». Pas moins de 53 000 organisations québécoises (sans compter les particuliers) sont clientes de RCGT.

Dans les années 1980 et 1990, les grands cabinets de comptables internationaux ont avalé plusieurs grands bureaux montréalais. Mais RCGT a toujours refusé de perdre son âme québécoise en se laissant absorber par une grande firme étrangère ; le cabinet a préféré se joindre à un regroupement international de cabinets indépendants, Grant Thornton. «Les décisions se prennent à Montréal, pas à Toronto», affirme M. Saucier, qui a été président du conseil d'administration d'HEC Montréal pendant plus de 20 ans.

«Quand l'Alberta se bat pour garder un siège social, tout le monde trouve ça normal. Quand on le fait au Québec, on se fait traiter de séparatistes», affirme M. Imbriglio. «Lorsque Provigo est passé aux mains de Loblaw, je suis sorti de mes souliers, parce que je savais que ce serait plus difficile pour les fournisseurs québécois», ajoute M. Saucier, 70 ans, dont le plus mauvais souvenir dans sa carrière reste la perte de la Bourse de Montréal.

Des bureaux partout au Québec

RCGT est le troisième plus important membre du réseau Grant Thornton, présent dans une centaine de pays. Un de ses 230 associés, Eric Desrosiers, déménagera à Londres en mars prochain pour devenir pendant deux ans le bras droit (chief of staff) du président de Grant Thornton. En passant, cet important regroupement de cabinets de comptables indépendants se réunira à Montréal du 21 au 25 octobre 2014.

«Nous avons une centaine de bureaux, presque tous au Québec, dont quatre au nord du 49e parallèle, y compris Kuujjuaq», lance fièrement M. Imbriglio, à la tête de RCGT depuis avril dernier. Au total, la firme compte 2 400 employés. Son chiffre d'affaires atteint les 300 M$.

DOMINIQUE. FROMENT@tc.tc

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