Transformer des matières dangereuses

Publié le 08/11/2008 à 00:00

Transformer des matières dangereuses

Publié le 08/11/2008 à 00:00

Les entreprises qui souhaitent éliminer leurs matières dangereuses (résidus d'incinération, déchets de laboratoire, piles, etc.) les expédient souvent à un centre spécialisé. Il existe une autre option : le traitement in situ (sur place), une solution économique et écologique.

" À la demande de nos clients, nous nous rendons sur leur site pour traiter des résidus de raffinerie, des boues d'épuration, par exemple, explique Maxime Gagné, directeur des opérations chez New Alta, une des entreprises qui offrent ce service. Nous employons une centrifugeuse à trois phases qui permet de séparer et de récupérer les huiles [de 60 à 70 % du contenu], les éléments solides [10 %] et l'eau [le reste du contenu]. On peut ainsi valoriser de 50 à 80 % du volume à traiter, dont les huiles qui peuvent être réutilisées dans différents procédés industriels. Les solides, cependant, finissent souvent dans un site d'enfouissement pour déchets dangereux. "

Des avantages

Avec le prix élevé du pétrole, cette solution est avantageuse pour les raffineries, par exemple. " Toutes les huiles issues de ce traitement sont récupérées et peuvent être réutilisées, car elles sont de très bonne qualité ", affirme M. Gagné. Les raffineries économisent sur le transport de ces résidus (qui iraient autrement dans un centre de traitement) et en dépenses pour en disposer.

Parmi les autres clients de New Alta, il y a les municipalités qui ont des systèmes d'épuration par étang aéré. Ce traitement est plus simple, car il consiste à séparer l'eau des matières solides. On utilise, dans ce cas, une centrifugeuse à deux phases. " On récupère les sédiments présents dans le fond des étangs et on les passe dans la centrifugeuse, explique le directeur des opérations. C'est très avantageux pour les municipalités, car le volume à traiter diminue de 85 % après le passage dans la machine. Elles peuvent ainsi réduire leurs coûts de transport pour l'élimination de ces boues. "

Après une analyse, les matières récupérées peuvent servir de fertilisant.

Rien ne se perd

Pour les matières qui ne peuvent être traitées sur place, New Alta dispose d'un centre de transfert à Châteauguay. " Nous recyclons par exemple le plomb présent dans les batteries d'autos et de camions, affirme Josée Lacoursière, responsable des affaires gouvernementales chez New Alta. Ce métal est ensuite mis en lingots sur place et envoyé chez des fabricants de batteries de véhicules qui les utilisent pour en produire de nouvelles. "

De son côté, CRI Environnement, à Coteau-du-Lac, se spécialise dans le traitement d'aérosols provenant des collectes de résidus domestiques dangereux. " Nous déchiquetons les canettes de métal et récupérons leurs composantes. Le métal est réutilisé, alors que les gaz et autres liquides sont envoyés soit à l'incinération soit à la valorisation énergétique ", dit Jean Bouchard, vice-président chez CRI Environnement.

CRI Environnement possède aussi un centre de transfert de matières dangereuses. Elle reçoit différentes substances chimiques dans de petits contenants qu'elle regroupe selon leur nature dans de plus gros contenants et les envoie ensuite pour traitement vers les centres appropriés (Stablex, Clean Harbors, etc.).

dossiers@transcontinental.ca

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