Technologues professionnels recherchés

Publié le 20/01/2011 à 11:38

Technologues professionnels recherchés

Publié le 20/01/2011 à 11:38

Les technologues professionnels, un maillon essentiel de la création de richesse au Québec pour les secteurs industriels et technologiques, manquent cruellement à l’appel. Une situation qui pourrait compromettre la compétitivité du Québec, notamment dans le secteur du génie.

« Pour les travaux d’ingénierie, le rapport traditionnel est de deux technologues pour un ingénieur. Or nous nous dirigeons rapidement vers une pénurie », soulève Alain Bernier, président de l’Ordre des technologues professionnels du Québec (OTPQ).

« Depuis quelques années, en technique de génie civil par exemple, chaque finissant a trois ou quatre offres d’emploi. Les employeurs se bousculent au portillon pour les embaucher », poursuit-il.

L’offre de main-d’œuvre de l’industrie affiche un important déséquilibre. Le nombre actuellement trop élevé d’universitaires par rapport aux technologues fait en sorte que le Québec se retrouve avec une pyramide de production inversée, qui s’apparente plutôt à un entonnoir.

« Le Québec ne peut pas présenter un modèle de production organisé de manière contraire à celui de ses rivaux commerciaux. Cela menace sa compétitivité », renchérit M. Bernier.

Les emplois techniques en forte hausse

Les emplois issus du secteur collégial technique sont ceux qui ont connu la plus forte progression entre 2005 et 2015, avec une croissance de 17,5 %, soit une moyenne annuelle de 1,5%, selon des données réunies par le Centre d’étude sur l’emploi et la technologie.

« La demande pour cette main-d’œuvre est de plus en plus grande, mais, depuis le milieu des années 1990, les inscriptions au niveau du collégial technique diminuent continuellement. Les jeunes semblent moins intéressés à étudier en sciences et technologies », constate M. Bernier.

Par ailleurs, les programmes techniques en sciences appliquées du collégial puisent dans le même bassin d’étudiants scientifiques, qui choisissent plutôt la voie royale du DEC en sciences de la nature, ouvrant une panoplie de programmes universitaires. Toute la compétition du recrutement se joue à ce niveau

De plus, plusieurs étudiants choisissent la filière DEC-BAC. Dans certaines techniques, de 30 % à 50 % des diplômés entrent directement à l’université après avoir obtenu leur DEC. Il y a donc très peu de technologues disponibles pour combler les postes disponibles.

En finir avec le mythe du numéro 2

Pour attaquer ce problème, l’OTPQ fait face à un autre enjeu de taille : valoriser davantage la profession. Pour rendre la profession plus attractive, il travaille avec les ordres universitaires pour tenter d’augmenter l’autonomie, la latitude professionnelle et la reconnaissance du travail de ses membres dans la société. Tout un défi.

« Un nouveau partage du travail augmenterait l’intérêt pour la profession auprès des jeunes et assurerait un maintien dans la carrière, ajoute le président. Le technologue continuerait d’effectuer des tâches avec un encadrement et une surveillance, mais il y aurait meilleure organisation du travail et meilleure utilisation des talents et des compétences. Il ne faut pas que nos membres demeurent des numéros 2 en les empêchant d’avoir trop d’initiatives ou de les tenir collés à un universitaire qui vérifie et valide tout leur travail dans les moindres détails. »

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