Stade olympique : un nouveau toit rapporterait 86 millions, selon une étude

Publié le 31/03/2012 à 00:00

Stade olympique : un nouveau toit rapporterait 86 millions, selon une étude

Publié le 31/03/2012 à 00:00

Pour la cinquième fois, la Régie des installations olympiques (RIO) planche sur un nouveau projet de toit pour le Stade olympique. Mais cette fois, c'est la bonne, assure le pdg de la société d'État. Et ce sera rentable. À preuve, il brandit une étude inédite, qui conclut qu'un stade avec un toit rapporterait près de 86 millions de dollars (M$) de plus à la société québécoise.

Le document de Secor, obtenu par Les Affaires, comptabilise les retombées de la tenue d'événements au Stade pendant l'hiver. Depuis l'effondrement du toit sous le poids de la neige pendant le Salon de l'auto en 1999, aucune activité ne s'y est tenue pendant la saison froide. La RIO mise sur un nouveau toit pour pouvoir recommencer à accueillir des événements, expositions et congrès durant l'hiver.

«On pourrait passer de moins de 20 à plus de 40 événements par année», souligne David Heurtel, l'ancien directeur aux affaires publiques d'Evenko, devenu pdg de la RIO l'an dernier. (Ces nouveaux événements créeraient pas moins de 1 641 emplois.) L'étude de Secor, qu'il doit rendre publique le 30 mars, mise sur l'occupation du Stade à raison de 211 jours par année.

Bref, David Heurtel pense avoir de bons arguments pour convaincre les Québécois de la pertinence d'injecter encore quelques dizaines de millions de dollars dans un nouveau toit. La construction de la nouvelle structure devra être approuvée par Infrastructure Québec, qui étudie tous les projets d'organismes publics de 40 millions et plus.

La RIO devrait savoir d'ici la fin du printemps quel projet elle présentera au gouvernement du Québec. «Ça va être notre cinquième projet de toit, dit David Heurtel. Ce n'est pas le moment d'essayer des concepts qui n'ont jamais été testés.» Mais à ce stade, la Régie n'exclut aucune hypothèse : toit rigide, souple, ouvrant, fixe... voire pas de toit du tout.

Mais cette dernière hypothèse semble loin d'être la préférée du pdg. «Un nouveau toit permettrait d'avoir un stade pleinement fonctionnel et d'augmenter les revenus autonomes», dit David Heurtel.

Vendre le nom du Stade

Le pdg voudrait notamment «amener un commanditaire à donner son nom au Stade». La RIO croit pouvoir obtenir de 500 000 à deux millions de dollars avec de telles ententes, en fonction des droits télévisuels qui seraient associés aux événements commandités.

La Régie songe aussi à organiser des collectes de fonds pour faire appel à la générosité de philanthropes, «comme les universités et les autres grandes institutions». David Heurtel pense que la société pourrait récolter de «5 à 20 millions» d'une campagne de financement étalée sur deux à cinq ans.

Afin de pouvoir accueillir davantage d'événements plus petits, la RIO a aussi accouché de deux nouvelles configurations pour le Stade : l'une de 35 000 places et l'autre, de 8 000 à 12 000 places.

Pour éliminer l'impression de vide lorsque la majeure partie des sièges est inoccupée, la Régie couperait le Stade en deux dans le sens de la largeur avec une vaste toile blanche, sur laquelle elle pourrait aussi projeter des publicités.

«Ces revenus additionnels devraient permettre au gouvernement de diminuer sa subvention annuelle de 18 à 12 millions», dit le pdg. Le budget total d'exploitation de la RIO est de 40 millions par an.

Trouver le responsable de l'effondrement

L'effondrement d'une dalle de béton dans un stationnement souterrain du Parc olympique au début mars n'a donc pas ralenti les projets de la Régie. Mais la société d'État assure qu'elle entamera des recours pour se faire dédommager de cet événement, qui lui coûtera «des millions». La dalle s'est effondrée sous le poids de la terre accumulée au-dessus du stationnement, déposée là pendant les travaux d'agrandissement du Stade Saputo, à côté du Stade olympique. «À terme, il y aura des réclamations auprès de quelqu'un qui travaille sur le chantier», dit David Heurtel.

Il se réjouit tout de même que cet incident n'ait pas entamé l'enthousiasme lors du premier match à domicile de l'Impact de Montréal dans la Major League Soccer, le 17 mars. «À 58 912 personnes, c'était un record d'assistance.»

Retombées économiques du Parc olympique, avec un toit sur le Stade :

138 millions

avec un toit (prévision de Secor) : 86 millions

Retombées sans toit (étude 2009-2010) :

52 millions

78 322 Record d'assistance au Stade olympique en une soirée, le 6 juillet 1977, dans le cadre d'un concert de Pink Floyd de la tournée In the Flesh. Source : RIO

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