Au milieu des années 2000, BlackBerry était à l'avant-garde de la technologie, un fleuron canadien. Puis, le marché des appareils intelligents s'est transformé rapidement avec l'arrivée du fameux iPhone d'Apple. Aujourd'hui, BlackBerry agonise et songe même à vendre l'entreprise. Une chute provoquée par de mauvaises décisions stratégiques prises au fil des ans, une situation que toute entreprise pourrait vivre. Analyse d'un déclin.

La chute de l'idole canadienne des télécommunications est digne d'une tragédie grecque. Le 30 mai 2008, un an après le lancement du premier iPhone d'Apple par Steve Jobs, l'action de BlackBerry frôlait un cours record de 145 $ US au Nasdaq. L'entreprise était à son zénith. Aujourd'hui, le titre s'échange à moins de 11 $ US... Et la société de Waterloo, en Ontario, n'occupe plus que 3 % du marché mondial des systèmes d'exploitation mobile.

Pis encore est la récente décision de la direction de BlackBerry de revoir de fond en comble sa stratégie, y compris la possibilité de vendre l'entreprise. Une réflexion qui montre que le lancement de sa nouvelle génération de téléphones intelligents (tels que le Z10), effectué en grande pompe à New York en janvier, est un échec commercial, affirment les analystes.

L'époque où BlackBerry était encore un acteur clé de l'industrie des télécommunications est révolue. La multinationale canadienne lutte maintenant pour sa survie, malgré la qualité de sa technologie. Et les consommateurs - surtout les jeunes - n'ont d'yeux que pour les Samsung, Apple et autres HTC. Les appareils de BlackBerry sont souvent perçus comme ringards.

La descente aux enfers de l'entreprise fondée en 1984 tient à plusieurs facteurs, affirment la dizaine de spécialistes nord-américains que nous avons interviewés. Et vous feriez bien d'être sur vos gardes, car aucune entreprise n'est à l'abri du syndrome BlackBerry, disent-ils. Sans le savoir, votre société est peut-être déjà sur une pente dangereuse.

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