Si les magasins Simons existent encore en 2040 et qu'ils appartiennent toujours à des descendants de son fondateur John Simons, l'entreprise fondée en 1840 à Québec pourrait devenir un Hénokien.
Un Héno... quoi, dites-vous ? Un Hénokien. C'est le titre porté par les membres d'une association internationale regroupant des entreprises à la fois familiales et bicentenaires.
Ce club sélect ne regroupe actuellement que 35 noms, dont aucun provenant de l'Amérique.
On y dénombre 12 entreprises italiennes, 10 françaises, 5 japonaises, 3 allemandes, 2 hollandaises, 2 suisses et une belge. Les tailles sont très variées et les secteurs d'activité aussi : banques, confiseries, bijouteries, fabricants d'alcool, de papier, d'armes, de tonneaux.
Trois possèdent des commerces de détail, mais cette activité est assez récente dans leur histoire. Par exemple, le joaillier français Mellerio, dit Meller (1613), a ouvert sa première boutique sur la rue de la Paix, à Paris, en 1815.
Quelques années plus tard, le premier magasin Simons ouvrait ses portes dans le Vieux-Québec. Impossible de savoir si le président actuel, Peter Simons (5e génération), croit qu'il a des chances de joindre les rangs des Hénokiens, puisqu'il a refusé de collaborer à notre dossier spécial.
La plus ancienne entreprise des 35 Hénokiens est une auberge japonaise appelée Hoshi, qui a ouvert ses portes en 718 (il y a 1 294 ans).
Créée en 1981, l'Association des Hénokiens travaille au «développement de ses membres partout dans le monde autour d'une philosophie commune : la valeur du concept de l'entreprise familiale, solution aux multinationales». Elle tient son nom de Hénoch, l'un des grands patriarches de la Bible (fils de Caïn et père de Mathusalem). Les membres de ce club «le plus fermé et rigoureux» du monde, se rencontrent une fois l'an.