Se renforcer à la vitesse Mach

Publié le 11/06/2011 à 00:00

Se renforcer à la vitesse Mach

Publié le 11/06/2011 à 00:00

Par Alain Duhamel

Mach, dans l'univers de l'aviation, se rapporte à la vitesse du son... et c'est à vive allure que Suzanne Benoît, directrice générale d'Aéro Montréal, veut mener le programme de renforcement des entreprises de la chaîne d'approvisonnement.

Car les entreprises du secteur manufacturier québécois peinent à décrocher des commandes. Une forte proportion des entreprises (61%) gagne moins de la moitié des soumissions qu'elles déposent, i.e qu'elles perdent au moins une soumission sur deux, selon le Baromètre industriel québécois publié en mai par l'organisme Sous-traitance industrielle Québec (STIQ). Ce constat désolant vaut pour le secteur manufacturier dans son ensemble, et ne se dément pas dans le domaine de l'aérospatiale.

Le projet Mach, lancé ce mois-ci, compte rejoindre 70 entreprises de la grappe de l'aérospatiale d'ici cinq ans, avec pour objectif d'accroître la compétitivité des entreprises et d'améliorer leur performance dans la chaîne de l'approvisionnement afin qu'elles deviennent des fournisseurs de classe mondiale, reconnues comme telles par les grands constructeurs et les principaux intégrateurs de sous-ensembles et de systèmes complexes. Le budget de Mach est de 15 millions de dollars (M$).

" Mach accélérera la transformation de notre chaîne d'approvisionnement pour s'adapter à ce nouveau contexte ", dit Mme Benoît.

Un écart qui se creuse

" Il y a un écart qui s'agrandit entre les donneurs d'ordres et l'offre des PME, dit Normand Voyer, vice-président exécutif du STIQ. Il se creuse dans la capacité des sous-traitants à livrer des solutions complètes et d'intégrer plusieurs fonctions : conception, développement, fabrication et service après-vente sur des composants complexes. "

" Nos entreprises sont excellentes quand il s'agit de travailler sur des plans et des devis et de réaliser des pièces conformes, mais faire du kitting [pré-assemblage, en français] reste pour la plupart un gros défi. Il faut une certaine taille pour y parvenir. "

Une vingtaine d'entreprises seront de la première cohorte du projet Mach cette année. STIQ évaluera chacune d'entre elles sur ses forces, les écarts et les mesures à prendre pour accéder à la pleine maîtrise des processus d'affaires essentiels en matière de leadership, de mobilisation des ressources humaines et de gestion des activités.

Un cadre de référence

Mach encadrera l'entrepreneur dans sa démarche d'amélioration. Plusieurs des grands de l'aérospatiale québécoise agiront comme mentor auprès des entreprises plus petites engagées dans un processus d'amélioration de leur performance.

Une mention Mach (de 1 à 5) attestera du niveau d'excellence atteint par le fournisseur. " Il ne s'agit pas d'un label de qualité, dit Mme Benoît. Notre vision est plus large : Mach est d'abord un cadre d'excellence. " " Avec ce programme, croit Normand Voyer, nous posons des gestes pour combler l'écart entre la capacité de nos entreprises et les exigences des grands donneurs d'ordres. "

La grappe québécoise de l'aérospatiale se compose de quatre grands donneurs d'ordres (Bombardier, Bell Helicopter Textron, Pratt & Whitney et CAE), de 16 équipementiers et intégrateurs et de 216 sous-traitants et fournisseurs de services qui ont réalisé ensemble à peine 10 % des ventes annuelles de l'industrie de 12,3 milliards de dollars, en 2009

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