Sculpteur de ville

Publié le 19/05/2012 à 00:00

Sculpteur de ville

Publié le 19/05/2012 à 00:00

À Montréal, tout le quartier autour du Centre Bell portera la marque d'Olivier Legault en 2015. La Cité du commerce électronique, c'est lui. L'immeuble de copropriétés le Crystal, juste en face, c'est son associé Jacques Béïque. Et tout de suite à l'est, devant le Centre Bell, Olivier Legault signera bientôt les plans de deux nouvelles tours de copropriétés, les projets Icône et Roccabella.

«Il faudra regarder à l'angle du boulevard René-Lévesque et de la rue de la Montagne, après 2015, dit Olivier Legault. On constatera qu'il y a une relation entre le Crystal et l'Icône, entre la Cité du commerce électronique et le Roccabella. Même si l'un abrite des condos, un autre, des bureaux, et un autre encore, des condos et un hôtel, on verra que des lignes les relient : un relief, un alignement, une certaine continuité urbaine.»

À 51 ans, l'architecte n'a pas fini de modeler le paysage. Il travaille à la phase 3 de Cité Nature, près du Village olympique, et au projet mixte de Magil Laurentienne, dont la construction doit commencer dans les prochains mois, à l'ouest du Vieux-Montréal.

Entre des gratte-ciel et un vaste ensemble résidentiel dans l'est de la ville, les projets, forcément, se suivent et ne se ressemblent pas. Ils doivent s'adapter. «La difficulté avec l'architecture, c'est que j'ai des règles urbanistiques à respecter, un zonage, des contraintes économiques, de temps... Et surtout, j'ai un client !» Un immeuble n'est pas un tableau dans un atelier ni un poème sur une page blanche.

Pour Olivier Legault, c'est le propre de la créativité dans son métier : «la confrontation permanente entre la théorie et l'expérience».

Autre difficulté : les éléments. Le projet de la Place University Saint-Jacques, par exemple, compte cinq immeubles. Au centre, l'architecte a placé un îlot, conçu comme un jardin permettant aux occupants des tours de prendre l'air. «Nous avons privilégié une forme fluide, pour diminuer la vélocité des vents», dit Olivier Legault.

À Montréal, la nature donne aussi des maux de tête aux architectes et peut parfois restreindre leur créativité. «Parce qu'on a des hivers très froids et des étés très chauds, on a besoin de systèmes électromécaniques plus performants, dit-il. Et on a des mouvements sismiques trois fois plus importants qu'à Toronto. Alors, on met un peu plus d'argent dans la mécanique, un peu plus dans la structure... Qu'est-ce qui en souffre ? L'architecture.»

Créer, tout en s'adaptant à la plate réalité physique... et financière.

Des mentors créateurs

Dans les années 1980, Olivier Legault a aussi signé le contrat d'architecture du 1000, rue De La Gauchetière Ouest, le plus haut gratte-ciel de la métropole.

Il travaillait alors avec feu Dimitri Dimakopoulos, qui a notamment conçu la Place Ville-Marie avec l'Américain Ieoh Ming Pei. Olivier Legault n'avait alors que 28 ans. «Ça a pris quatre ans de ma vie, raconte-t-il. J'étais l'apprenti sorcier. C'était une expérience très particulière.»

L'architecte et urbaniste d'origine grecque l'a fortement influencé et l'a poussé à se dépasser, notamment lors d'un séjour de création à Vancouver. «Il a eu une vie en dents de scie, comme un vrai créateur, dit l'associé principal chez Béïque, Legault et Thuot. C'était un exemple d'intégrité intellectuelle. Il n'a jamais fait de compromis.»

Ce genre de personnages a fortement influencé la pratique et la créativité de l'architecte. «J'ai eu la chance de côtoyer des gens indépendants d'esprit, dotés d'une richesse intellectuelle assez particulière, dit-il. C'est ce qui m'a donné le courage et la détermination de faire des propositions pour le 1000, De La Gauchetière. Parce qu'une des plus grandes entraves à la création, c'est la peur...»

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