Saint-Jean fait la lutte à l'étalement urbain

Publié le 18/04/2009 à 00:00

Saint-Jean fait la lutte à l'étalement urbain

Publié le 18/04/2009 à 00:00

Soucieuse de mettre de l'ordre dans le développement de sa trame urbaine, Saint-Jean-sur-Richelieu a adopté un plan qui changera le visage de cette municipalité du 450, située à moins de 20 minutes du pont Champlain. Privilégiant la protection des milieux humides et des boisés, la politique adoptée par le conseil municipal a pour effet de réduire le nombre de terrains où les propriétaires pourront ériger des résidences unifamiliales.

Michel Larivière, coordonnateur au développement économique de la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu, indique que les infrastructures municipales peinaient à suivre le rythme imposé par les promoteurs et les constructeurs. " Par exemple, simplement pour poursuivre le développement du secteur Saint-Luc, nous devons dépenser 12 millions de dollars pour construire un bassin d'eau propre. C'est sans compter les stations de pompage que nous avons dû ajouter au cours des dernières années ", dit-il.

La station d'épuration des eaux usées, construite au milieu des années 1990, a atteint sa capacité de traitement plus rapidement que prévu, dit M. Larivière. Depuis la fusion des municipalités de l'agglomération de Saint-Jean-sur-Richelieu, en 2000, la population est passée de 81 000 à 92 000 personnes.

" Avec notre plan de conservation, nous avons établi trois catégories de terrains : ceux que les propriétaires peuvent développer immédiatement; ceux qui nécessiteront un accompagnement de la ville, comme les milieux humides; et les terrains boisés où le développement immobilier ne sera jamais autorisé. Ces terrains seront progressivement acquis par la Ville ", explique le coordonnateur au développement économique.

Conséquence de cette politique : le coût moyen au pied carré des terrains a monté en flèche. " Dans notre cas, le prix est passé de 6 à 12 $ du pied carré depuis deux ans. C'est attribuable au resserrement du nombre de terrains disponibles ", affirme Daniel

Perreault, président de Constructions Jeandami, un constructeur présent à Saint-Jean-sur-Richelieu.

" Nous construisons également moins de maisons par année depuis l'adoption du plan de conservation. Nous sommes passés de 40 à une quinzaine de maisons par année. Pour les clients, l'augmentation du prix des terrains équivaut à un surcoût de 25 000 à 30 000 $ par rapport à ce qu'ils payaient il y a deux ans ", indique le constructeur qui oeuvre surtout dans le secteur résidentiel Saint-Luc.

Redévelopper le Vieux Saint-Jean

" À terme, notre plan de conservation permettra un redéveloppement urbain de zones existantes, par exemple le Vieux Saint-Jean. Les terrains situés à cet endroit sont déjà desservis par des infrastructures et deviennent attrayants ", note M. Larivière.

Propriétaire des terrains de l'ex-usine Singer, qui a fermé ses portes au début des années 1980, Saint-Jean espère y attirer des investissements de 50 millions de dollars.

Une quinzaine de millions de dollars devraient être consacrés à la construction d'un pôle santé. " On y trouvera une clinique médicale réseau, accessible 12 heures par jour, sept jours sur sept, même les jours fériés. Le CLSC et le centre de réadaptation y établiront leurs quartiers. On y trouvera également une pharmacie. Nous travaillons afin que d'autres services de santé, par exemple une clinique de physiothérapie, s'y installe ", explique Michel Larivière.

D'autre part, le coordonnateur du développement économique discute avec trois promoteurs désireux de construire une résidence pour personnes âgées, un projet de 35 millions de dollars. " Les besoins sont importants dans le secteur. Des logements sociaux pourraient compléter la trame urbaine ", dit-il.

ILS FONT BOUGER LA RÉGION

Nom : Marcel Robert

Fonction : Maire, ville de Sorel-Tracy

Marcel Robert se souviendra longtemps du vendredi 13 mars 2009 : un accident d'automobile lui a causé plusieurs fractures. C'est de chez lui qu'il s'est entretenu avec nous. Sorel-Tracy accélérera ses investissements en 2009. " On investit 10 millions de dollars cette année dans la mise à niveau de nos bâtisses, la réfection des égouts, des aqueducs, des rues et boulevards de la ville ", dit M. Robert, en poste depuis la fusion de Sorel et de Tracy en 2000. Un projet lui tient à coeur : la réunification des centrales de production d'eau des anciennes villes de Sorel et de Tracy, un projet de deux millions de dollars.

De plus, la municipalité deviendra propriétaire des berges de l'ancien quai numéro deux, situé à la jonction de la rivière Richelieu et du fleuve Saint-Laurent. " Dans les prochains mois, nous nettoierons les berges et nous les rendrons ensuite au public. C'est le genre de geste qui contribue à améliorer la qualité de vie de nos citoyens et à les fidéliser ", ajoute le maire, dont les îles de Sorel, tout près, font partie de la réserve mondiale de la biosphère de l'UNESCO.

Nom : Serge Péloquin

Fonction : Fondateur d'Écomonde

Serge Péloquin, d'Écomonde, mène un ambitieux projet récréotouristique de 53 millions de dollars à Sorel-Tracy. Il espère boucler le financement d'ici la fin de l'été. " Notre objectif est d'aller en appel de plans, devis et ingénierie d'ici la fin de 2009, de lancer le chantier en 2010 et de fonctionner à partir de 2011 ", dit celui qui est également directeur artistique de l'Hôtel de glace, érigé tous les hivers dans la région de Québec. Le projet, qui s'inspire des Îles-de-Sorel, une réserve mondiale de la biosphère de l'UNESCO, proposera des salles de rencontres pour des spectacles, congrès et réunions d'équipe, ainsi qu'une centaine de chambres réparties dans six types d'hébergement, dont des chambres traditionnelles d'hôtel, des chalets sur pilotis et des pavillons pour des rencontres de consolidation d'équipe. " Nous espérons accueillir 184 000 visiteurs à notre première année d'activité et 70 % de la clientèle proviendra de l'extérieur de Sorel-Tracy ", dit-il.

Écomonde devrait créer plus de 110 emplois. " Ce sera notre manière de contribuer à la relance économique de la région et du Québec ", ajoute Serge Péloquin.

dossiers@transcontinental.ca

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