S'unir pour promouvoir l'entrepreneuriat vert

Publié le 16/11/2013 à 00:00, mis à jour le 14/11/2013 à 15:28

S'unir pour promouvoir l'entrepreneuriat vert

Publié le 16/11/2013 à 00:00, mis à jour le 14/11/2013 à 15:28

Gens d'affaires et environnementalistes unissent leur voix pour accélérer la croissance d'une économie verte dans la province.

Le mariage entre environnementalistes et entrepreneurs peut sembler atypique, admet Denis Leclerc, pdg de la grappe industrielle en technologies propres, Écotech. «Trop souvent, nous avons l'impression que les environnementalistes se trouvent sur une rive alors que les gens d'affaires sont sur l'autre. Cette fois, nous regardons ce qui nous unit plutôt que ce qui nous différencie.»

SWITCH, l'Alliance pour une économie verte au Québec, regroupe des organisations issues des milieux économiques, financiers et environnementaux : Écotech Québec, Cycle Capital Management, Équiterre, Association de l'aluminium du Canada et le Réseau des ingénieurs du Québec.

La province a plus d'une corde à son arc, croit Denis Leclerc. L'ancien vice-président d'AbitibiBowater souligne que le Québec, contrairement à certains États, a développé une expertise dans une multitude de secteurs, allant de l'efficacité énergétique à la chimie verte, en passant par le traitement de l'eau et de l'air, la décontamination des sols et la gestion des matières résiduelles.

«Ailleurs, ils sont souvent concentrés sur un secteur en particulier. Prenez l'exemple du Colorado : ils ont développé un savoir-faire dans la production d'énergies renouvelables», dit-il.

Quelles sont les forces du Québec ? «Nous avons 2 % des forêts de la planète et presque autant de l'eau douce du monde. Nous pouvons aussi compter sur la présence de multinationales, dont Bombardier, et des secteurs de spécialisation comme les alumineries», ajoute-t-il. La filière profite également de la présence de plusieurs chefs de file, comme Enerkem, Biothermica, Magnus ou encore Odotech, qui propose des technologies et services pour la gestion intelligente des odeurs.

Qui plus est, le Québec bénéficie de l'expertise de plusieurs centres de recherche, dont la chaire de recherche en efficacité énergétique industrielle de l'Université de Sherbrooke et, à l'ÉTS, de centres de recherche sur la réduction de GES, sur l'intégration des énergies renouvelables et sur l'optimisation des procédés industriels.

Marché mondial prometteur

Les technologies propres permettent non seulement de réduire l'impact sur l'environnement, mais le secteur connaît une croissance notable. En 2010, l'industrie mondiale des technologies propres était estimée à 1 billion de dollars. Ce chiffre pourrait atteindre quelque 3 billions de dollars en 2020.

Tous secteurs confondus, les marchés associés à une économie verte pourraient passer de 740 milliards de dollars américains en 2009 à 1,5 ou 2,7 billions dollars américains d'ici 2020, soit quelque 2,1 % du PIB mondial. L'Union européenne (33 %), les États-Unis (21 %) et la Chine (17 %) détiennent la part du lion.

Frein du Québec

Si la volonté y est, il y a encore loin de la coupe aux lèvres. Déjà, nombre de partenaires économiques du Québec - Californie, État de New York, Chine, Grande-Bretagne et Union européenne - ont lancé d'importantes politiques et initiatives pour jeter les bases d'une économie verte.

«Ici, nous avons trop tendance à fonctionner en silos», dit Denis Leclerc. Trop souvent, les initiatives ne sont pas coordonnées entre elles, laisse-t-il entendre.

Une politique, comme celle des matières résiduelles, qui vise à détourner les matières organiques des sites d'enfouissement d'ici 2020, pourrait être accompagnée d'un soutien centré sur le développement de technologies québécoises favorisant l'atteinte de ces objectifs.

Autre exemple : l'efficacité énergétique. «Comment nos organismes publics et parapublics - comme la Société immobilière du Québec, la Sépaq, Loto-Québec, le Palais des congrès - pourraient-ils accroître leur rôle dans la mise à l'essai et la mise en valeur des innovations québécoises ?» Une partie de l'avenir des technologies propres réside dans l'engagement de Québec.

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