Réussir en affaires, le défi de quatre ex-hockeyeurs professionnels

Publié le 03/10/2009 à 00:00

Réussir en affaires, le défi de quatre ex-hockeyeurs professionnels

Publié le 03/10/2009 à 00:00

Certes, les hockeyeurs professionnels ont les moyens de leurs ambitions s'ils veulent se lancer dans les affaires. Spa, centre d'entraînement physique, club de golf, immobilier, hôtellerie et restauration figurent parmi les types d'entreprise préférés des joueurs retraités.

Mais les affaires ne sont pas leur premier métier. À l'occasion du début de saison dans la Ligue nationale de hockey (LNH) le 1er octobre, voici un portrait de ces sportifs à la retraite devenus entrepreneurs. Une occasion d'en savoir plus sur les défis que relèvent ces rentiers, qui ont décidé de créer de la richesse plutôt que de s'asseoir sur leur fortune.

Savoir compter comme Vincent Damphousse

Pendant ses 18 saisons dans la LNH, Vincent Damphousse enfilait les buts tout en neutralisant les efforts des francs-tireurs adverses. Comme homme d'affaires, il se dit minutieux et scrute tous les détails des états financiers.

Âgé de 41 ans, l'ancien capitaine du Tricolore est administrateur et principal actionnaire de Gestion Rivière du Diable, la société de portefeuille qui détient Le Scandinave Spa. Cette entreprise ouvrira en décembre son quatrième établissement à Whistler.

L'Association des joueurs de la Ligue nationale de hockey lui a servi d'école de gestion. Le dernier contrat de travail, qui a instauré le plafond salarial, constitue son MBA. À titre de vice-président de son comité exécutif, Vincent Damphousse avait participé aux négociations de ce contrat d'une valeur de plus de 2 milliards de dollars.

C'est en 1998 qu'il a investi dans le Scandinave, en même temps qu'Éric Desjardins, ex-défenseur du Canadien et des Flyers de Philadelphie. Vincent Damphousse a rencontré ses partenaires Benoît Berthiaume et Pierre Brisson par l'entremise d'un ami d'enfance.

"J'ai aimé le sérieux des promoteurs. On misait sur le fait que la détente, les spas, les massages allaient devenir un mode de vie pour beaucoup de gens. On ne s'est pas trompé." Il vise l'ouverture d'un nouvel établissement par an au cours des cinq à dix prochaines années.

Des patinoires au parc industriel de Laval

"Le joueur de hockey reçoit des offres d'affaires à compter du moment où il évolue dans la Ligue nationale", dit Enrico Ciccone, agent de joueurs. Il recommande à ses clients d'attendre la retraite avant de se lancer dans les affaires, pour avoir du temps à consacrer à l'entreprise.

Marc Savard, a suivi le conseil de son ami "Cicco" à la lettre. Ce défenseur offensif de 6 pieds et 3 pouces né en pleine Série du siècle (à ne pas confondre avec son homonyme des Bruins de Boston), rêvait de jouer dans la LNH.

Mis sous contrat par les Stars de Dallas, M. Savard a passé deux ans dans les circuits mineurs avant d'aller en Europe, où il a joué pendant 12 saisons.

En Suisse et en Allemagne, un hockeyeur étranger décroche un salaire net d'impôts équivalant à 150 000 $ par année.

En 2006, l'heure de la retraite a sonné pour Marc Savard. Il lève le nez sur un lucratif contrat de hockey de deux ans et rachète Acier Tag, une PME que son père a fondée en 2001 et qui distribue des pièces de métal.

"On coupe les morceaux selon la demande du client", dit-il, une tâche souvent délaissée par les distributeurs à fort volume. Sa clientèle se compose d'ateliers d'usinage, d'industriels, d'autoconstructeurs, de villes et de commissions scolaires. Acier Tag, à Laval, compte aujourd'hui 10 employés et enregistre des recettes annuelles qui varient de 2 à 5 millions de dollars.

Les semaines du président de Tag s'allongent sur plus de 50 heures. Ses deux premières années, il ne s'est pas versé de salaire. À 37 ans, il compose ces jours-ci avec les dommages collatéraux du Buy American Act et de la récession.

Néophyte en gestion, il va chercher le savoir auprès de son père, qui a travaillé 45 ans dans l'acier. "Je déjeune tous les matins en semaine avec les quatre mêmes chefs d'entreprise, de qui j'apprends beaucoup", dit celui qui examine ses états financiers jusqu'à huit fois par jour.

La fierté de bâtir son entreprise

Pour sa nouvelle carrière, l'ancien défenseur du Canadien Stéphane Quintal s'est bien entouré en s'associant à Leonard Schlemm dans le Club athlétique Mansfield, situé au Centre d'entraînement du Canadien à Brossard. Quarante-quatre joueurs de hockey de haut niveau s'y sont entraînés cet été. Montréalais d'origine, M. Schlemm est le cofondateur de la chaîne 24 Hour Fitness, qui compte plus de 400 adresses aux États-Unis.

"J'ai envie de bâtir quelque chose, de montrer à mes enfants que leur père est un entrepreneur", dit M. Quintal, 40 ans, qui a joué 16 saisons dans la LNH.

L'homme-orchestre

Joël Bouchard n'était pas le hockeyeur le plus connu pendant sa carrière. Aujourd'hui, on ne peut plus l'ignorer : il est analyste télé des matchs du Canadien, entraîneur adjoint du Junior de Montréal, chroniqueur à la radio, producteur et animateur de la série télé Académie de Hockey McDonald's, concepteur de camps de hockey et promoteur d'un complexe de hockey de 21 millions de dollars, à Boisbriand.

Dire qu'il a le sens des affaires est un euphémisme. Il érige présentement son Centre d'excellence Sports Rousseau à l'intersection des autoroutes 15 et 640, un emplacement convoité dans la région montréalaise. Son école de hockey, les camps de l'Académie de Hockey McDonald's, est commanditée par le géant de la restauration rapide, un tour de force pour un jeune entrepreneur.

"Jouer au hockey, ce n'était pas assez", dit-il.

À 35 ans, il ouvrira au printemps prochain une nouvelle entreprise, le Centre Performe + Joël Bouchard, un centre d'entraînement physique de 15 000 pieds carrés à son centre de Boisbriand.

andre.dubuc@transcontinental.ca

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