Retrouver le plaisir de diriger

Publié le 07/09/2013 à 00:00

Retrouver le plaisir de diriger

Publié le 07/09/2013 à 00:00

Après plusieurs années passées à diriger, on ressent parfois le besoin de se remettre en question ou de réviser ses objectifs. Un coach peut aider à y voir plus clair. Deux dirigeants racontent leur expérience.

En 2011, Marie-Christine Roy fait connaissance avec la coach Heidi Spühler, spécialisée dans le coaching de dirigeants, lors d'une activité professionnelle. Cette rencontre tombe à point. Seule à la tête d'Alliance SMG, un cabinet-conseil en avantages sociaux qu'elle a fondé en 2007, elle souffre alors de ce qu'elle appelle la maladie typique des dirigeants d'entreprise : le syndrome de la solitude. «J'avais des employés formidables, mais personne pour me challenger.»

Plus encore, elle vit des questionnements. «Même si l'entreprise allait bien, j'avais l'impression de tourner en rond. Je n'étais plus certaine d'avoir la fibre entrepreneuriale. Et une mauvaise expérience avec un partenaire d'affaires m'avait fait perdre confiance en mes antennes.»

La vice-présidente de l'entreprise de 10 employés avait déjà pensé au coaching, mais elle hésitait. «Je pensais que les coachs nous disaient quoi faire et je n'avais pas envie de cela.» La rencontre avec Heidi Spühler, d'Alifera Coaching, la convainc du contraire. «Elle pose les bonnes questions. De plus, il faut qu'il y ait une étincelle avec le coach et avec elle, ça a été instantané.» Des rencontres dans la nature

Marie-Christine Roy opte pour un programme court réparti sur 60 jours qui s'insère bien dans son horaire estival. Et les deux femmes conviennent de tenir les séances de coaching en faisant de la randonnée pédestre au mont Saint-Hilaire ou au mont Orford. Un cerveau oxygéné réfléchit mieux !

La démarche est exigeante, mais salutaire. «Ça brasse des choses, ça nous oblige à faire de l'introspection, à nous remettre en question», dit l'entrepreneure de 36 ans. Un exercice, entre autres, lui a particulièrement été bénéfique. En s'aidant d'une liste de personnages, elle dresse la personnalité de chaque membre de son équipe. «Ça m'a permis d'avoir des attentes plus réalistes envers chacun et à maximiser leurs forces.»

Le coaching lui permet aussi d'ajuster son style de direction aux besoins de son personnel et de se rendre compte qu'elle est vraiment à la bonne place. «J'ai retrouvé la motivation et le plaisir au travail.» Depuis, elle a modifié son modèle d'affaires et la structure financière de son cabinet, elle a embauché de nouveaux employés et elle a maintenant deux associés.

POUR UN COACHING FRUCTUEUX

1. Déterminez si le coaching est la meilleure réponse à vos besoins. On ne recourt pas au coaching parce que c'est à la mode ou que tout le monde a un coach. Il faut avoir une raison précise, comme se préparer à un nouveau poste, améliorer ses habiletés relationnelles, corriger certains comportements, affronter un enjeu important, réorienter sa carrière, acquérir de la confiance en soi, etc. Vous devez donc d'abord établir vos besoins et les résultats visés. Puis, assurez-vous que c'est le coaching, plutôt qu'une formation ou le mentorat, qui convient le mieux. Si des problèmes personnels vous font vivre de la détresse, il est préférable de remettre le coaching à plus tard. Sinon, cela nuirait à la démarche. «Sans compter que les coachs ne sont pas des psychologues», met en garde Yvon Chouinard, coach exécutif associé chez Groupe Pauzé et président de la Fédération internationale des coachs du Québec.

2. Choisissez un coach avec qui ça clique. «Vous saurez probablement dès la première rencontre si c'est la bonne personne pour vous accompagner», soutient Heidi Spühler, coach et présidente d'Alifera Coaching, spécialisée dans les relations de travail difficiles, voire toxiques. Le coach vous inspire-t-il confiance ? Le courant passe-t-il ? Êtes-vous à l'aise avec sa façon de travailler ? Son expérience est-elle pertinente par rapport à vos besoins ? Un bon coach a aussi une bonne capacité d'écoute. Si nécessaire, rencontrez-en deux ou trois avant de fixer votre choix.

3. Soyez prêt à vous engager à fond. On ne déplace pas les rendez-vous avec un client important sans un très bon motif. Il doit en être de même avec votre coach. Car pour réussir, le coaching nécessite un engagement rigoureux. «On retire du coaching ce qu'on y investit, affirme Patrice Ouellet, vice-président et directeur général de Boulevard Lexus/Toyota/Scion.»

Vous devrez vous remettre en question, mettre à l'épreuve vos certitudes, essayer de nouvelles approches dans votre milieu de travail, cesser de blâmer les autres pour ce qui ne va pas. Bref, vous devez être prêt à changer. Le coach vous fera sortir de votre zone de confort, à l'instar «d'un instructeur de plongée qui vous guide et vous ramène à la surface», dit Yvon Chouinard. «Il faut être prêt à se faire bousculer», indique Pierre Simoneau, président du Groupe Cyr & Lyras, qui a eu recours au coaching à de nombreuses reprises.

N'oubliez pas que les séances avec le coach ne représentent qu'une partie du processus. Le gros du travail s'effectue entre les rencontres. Marie-Christine Roy, vice-présidente d'Alliance SMG, dressait un plan d'action chaque semaine. «Pour que le coaching soit efficace, il faut passer à l'action. Sinon, c'est seulement de la jasette.» Vous aurez donc des gestes à poser, des exercices à faire. Et vous devrez prendre du recul pour observer l'impact de vos actions.

4. Obtenez le soutien de votre patron. Idéalement, le rôle de l'employeur ne devrait pas se limiter à payer la facture. Votre supérieur immédiat ou un mentor devrait vous encourager et commenter les améliorations qu'il observe. Heidi Spühler discute avec le patron de la personne coachée, au début, au milieu et à la fin de la démarche. «Je lui donne des pistes pour soutenir le cadre, je m'assure qu'il y a des améliorations et j'évalue avec lui l'atteinte des objectifs.»

À la une

Les profits d’Alphabet bondissent

Il y a 10 minutes | AFP

La maison mère de Google a été portée par la publicité, le cloud et l’IA.

Bourse: Wall Street plombée par Meta et la faible croissance américaine

Mis à jour il y a 19 minutes | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de New York a terminé en baisse, jeudi.

À surveiller: Bombardier, Dollarama et Canadien Pacifique

Que faire avec les titres de Bombardier, Dollarama et du Canadien Pacifique? Voici quelques recommandations d’analystes.