Refaire une route avec les moyens du bord

Publié le 07/05/2011 à 00:00

Refaire une route avec les moyens du bord

Publié le 07/05/2011 à 00:00

Philippe Larouche était récemment à la recherche d'un drain agricole pour terminer une partie de la route Goyavier, en Haïti. Le tuyau noir disponible partout au Québec était introuvable. C'est dans ce contexte que l'ingénieur de SNC-Lavalin mène depuis 2008 une dizaine de projets, dont celui qui a retenu l'attention du jury des Grands Prix du génie-conseil québécois, catégorie Visionnaire.

Engagé par l'organisme CHF-International, Philippe Larouche et son équipe devaient remettre en état une route de 12 km en montagne permettant aux agriculteurs de la région de transporter leur marchandise, et aux services de soins de santé de se rendre jusqu'à ce lieu isolé. Mais le réel défi a été de réviser les plans conçus par un entrepreneur local, à l'aide de moyens qui n'ont rien à voir avec ceux du Québec. " En Haïti, les données techniques sont moins précises, les entreprises, mal équipées, les matériaux, de moins bonne qualité, et les firmes de supervision, moins rigoureuses pour ce qui est de la préparation des documents ", explique M. Larouche.

Les plans initiaux étaient adéquats pour une route de ville, mais l'équipe de SNC-Lavalin a dû tout repenser sur ce terrain escarpé, constitué de pentes inclinées à plus de 30 % et de courbes serrées, et ce, avec un budget très restreint. " Nous sommes allés chercher des matériaux le plus près possible pour réduire les coûts, et nous avons réalisé les travaux par ordre de priorité ", explique M. Larouche. Question de budget, les travaux de terrassement ont été réduits et pour assurer la pérennité de la route, les pentes ont été atténuées et les talus, protégés.

" C'est un projet à caractère humain. Il ne s'agit pas d'un projet à gros budget avec des aspects hyper-technologiques, mais nous avons dû user de débrouillardise pour trouver des solutions dans le contexte haïtien ", dit-il.

Le tremblement de terre n'a pas facilité ce mandat. " Deux semaines plus tard, j'ai demandé à ce que l'on reprenne le travail. Ça été bon pour le moral de tous, raconte Philippe Larouche. Les gens étaient contents de se revoir, ça les sortait de la dépression. "

LE FACTEUR DE RÉUSSITE

La proactivité a été la clé du succès de la réhabilitation de la route Goyavier, selon l'ingénieur. " Nous nous sommes responsabilisés. Si nous sentions que l'entrepreneur était incapable de réaliser ce qu'il devait faire, nous le faisions à sa place. " L'équipe a aussi su établir les priorités. " Avec le budget que nous avions, nous ne pouvions pas tout faire. Nous donnions une cote de priorité aux projets : " urgent ", " préférable ", " optionnel ". Cela nous permettait de mieux planifier ce qui devait être fait. "

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