Québec au secours des manufacturiers

Publié le 19/10/2013 à 00:00, mis à jour le 17/10/2013 à 09:53

Québec au secours des manufacturiers

Publié le 19/10/2013 à 00:00, mis à jour le 17/10/2013 à 09:53

Le secteur manufacturier perd des plumes au Québec : il compte 6 000 emplois de moins en septembre, septième mois de baisse d'affilée. Le gouvernement Marois veut redresser la situation avec sa politique industrielle, dont le premier objectif est de stimuler la productivité pour la ramener au-dessus de la moyenne canadienne.

«Il faut prendre le taureau par les cornes et aller de l'avant», a affirmé la ministre déléguée à la Politique industrielle, Élaine Zakaïb, en annonçant la semaine dernière une vingtaine de mesures de soutien assorties d'une contribution d'un milliard de dollars additionnel, d'ici 2017. Le volet industriel accapare ainsi la moitié de l'enveloppe globale de la nouvelle politique économique du gouvernement péquiste.

Dans les milieux d'affaires, certains avaient exprimé le souhait, avant le dépôt de la politique, qu'elle allège la réglementation et s'attaque au problème de la formation de la main-d'oeuvre pour remédier à la pénurie de travailleurs qualifiés. La ministre Zakaïb fait remarquer que d'autres ministères contribuent à ces objectifs. De son côté, elle concentre ses actions sur la modernisation et le verdissement du secteur manufacturier.

Soutenir l'investissement

«Il faut agir sur les déterminants de la productivité. Au Québec, nous sommes moins concurrentiels parce que nous sommes moins productifs. La productivité vient de l'équipement qu'on achète, de l'automatisation, de l'implantation des TIC dans nos procédés. C'est tout ça qu'on veut faire conjointement avec les entreprises», dit Mme Zakaïb.

La part du secteur manufacturier dans l'économie québécoise est passée de 23,6 % en 2000 à 14,1 % en 2012 ; le phénomène touche tous les principaux États industrialisés. Mais comme le secteur manufacturier représente 88 % de la valeur totale des exportations québécoises, son poids dans l'économie revêt une importance cruciale.

De plus, la province ne peut pas se permettre que son taux de productivité soit davantage à la traîne par rapport aux États-Unis et à l'Ontario, entre autres. Or, même si la devise canadienne s'est appréciée, les investissements en machines et en équipements dans le secteur manufacturier québécois ont décliné de 30 % depuis leur sommet de 2000, passant de 5,3 à 3,7 G$ en 2012.

Pour redresser la situation, Québec bonifie de 10 points de pourcentage les crédits d'impôt pour investissement, qui atteindront de 20 à 50 % selon les régions. Le gouvernement instaure aussi un crédit d'impôt de 25 % pour les dépenses d'acquisition et d'implantation de logiciels de gestion. De plus, Québec met sur pied ÉcoPerformance, un programme de 186 millions de dollars pour aider les entreprises à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

Appuyer les moyennes entreprises

L'autre grand axe de la politique industrielle est celui des «gazelles» : des moyennes entreprises à fort potentiel.

Le Québec ne compte pas suffisamment d'entreprises manufacturières de taille moyenne capables de dynamiser le tissu industriel : seulement 4 % des entreprises emploient de 100 à 500 personnes.

Afin de bâtir les fleurons de demain, Québec déterminera des gazelles dans chaque région, avec la collaboration des centres locaux de développement et des antennes régionales d'Investissement Québec. Ce seront des entreprises en croissance rapide, capables de courir et de sauter plus haut que les autres. Elles seront choisies dans les grappes industrielles, les créneaux ACCORD ou une filière en émergence.

«Il faut créer des moyennes entreprises dans le secteur manufacturier pour qu'elles-mêmes deviennent des donneurs d'ordres d'autres entreprises. On ciblera 300 entreprises au Québec et on les accompagnera», précise la ministre Zakaïb.

Le gouvernement souhaite que toutes augmentent leur chiffre d'affaires de 20 % en moyenne sur cinq ans, que six d'entre elles atteignent un chiffre d'affaires de 200 M$ d'ici 2017 et 20 d'entre elles, après 10 ans.

«Avec un financement et un accompagnement personnalisés, ça les aidera à traverser les paliers de la croissance ; c'est plus facile de passer au travers si on est accompagnés de gens qui sont passés par là.»

Par ailleurs, de nouvelles grappes industrielles seront créées en mode, design industriel et électrification des transports. Et un centre d'excellence en technologies manufacturières de pointe sera créé.

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