Quand 300 autobus arrivent dans un quartier

Publié le 24/11/2012 à 00:00

Quand 300 autobus arrivent dans un quartier

Publié le 24/11/2012 à 00:00

Le Centre de transport Stinson de la Société de transport de Montréal, en cours de construction dans l'arrondissement de Saint-Laurent, ne sera pas seulement un bâtiment industriel vert. Il sera aussi innovateur. Le défi que représentait son intégration dans la trame urbaine a été relevé grâce à une conception audacieuse. La STM vise d'ailleurs la certification LEED Or, une première pour un centre de transport au Canada.

«Le bâtiment est situé sur un terrain industriel, mais il y a tout autour des zones résidentielles», dit Pierre Larouche, architecte chez Lemay associés et l'un des concepteurs du projet. «Il importait donc de réduire au maximum la pollution sonore et visuelle, de sorte à déranger le moins possible le voisinage.» La STM prévoit que 300 autobus utiliseront ce garage chaque jour lorsque le centre sera opérationnel, à l'automne 2013.

Afin de minimiser les effets de cette circulation, les déplacements des véhicules se feront majoritairement à l'intérieur du bâtiment, une première pour la STM. «L'autobus entre dans le bâtiment à son arrivée. Les déplacements vers les différentes aires de service se font à l'intérieur du bâtiment. Nous avons donc éliminé le stationnement extérieur pour les autobus.»

De plus, une attention particulière a été apportée aux déplacements extérieurs des véhicules, non seulement ceux des autobus, mais aussi des véhicules personnels des employés.

«La première esquisse du projet prévoyait placer le stationnement des employés à un bout du terrain, explique Michel Lauzon, architecte chez Lemay associés. Mais nous nous sommes vite rendu compte que ce choix obligeait les employés à parcourir environ un kilomètre par jour. On a donc revu l'emplacement du stationnement afin de réduire les déplacements.»

Que faire du toit ?

Le choix d'un centre de transport à circulation interne augmentait considérablement la superficie du bâtiment, qui s'étend sur 38 400 m2. «C'est l'équivalent de six terrains de football ! poursuit Michel Lauzon. Cela fait beaucoup de toiture. D'autant plus que c'est l'élément du bâtiment que les résidents riverains voient le plus du haut de leurs balcons. On a donc choisi de traiter la toiture comme la cinquième façade du bâtiment.»

Près de 25 % du toit sera végétalisé, le revêtement du reste de la toiture étant assuré par une membrane blanche réfléchissante. Mais là où ils ont fait preuve de créativité, c'est en choisissant de faire alterner des bandes de toit végétalisé avec des bandes de membranes, créant ainsi une mosaïque verte et blanche. Des puits de lumière, sous forme de lanterneaux, donc légèrement surélevés, viennent briser l'aspect plat du toit. De plus, une structure vitrée, placée en surplomb du toit et le traversant sur sa largeur, accueillera les bureaux administratifs.

Fermez ces portes, il fait froid !

Contrairement au garage traditionnel, dont les murs sont généralement aveugles, on a choisi de fenêtrer la façade principale, soit celle qui donne sur la rue Stinson. «Les gens qui circulent dans la rue peuvent voir les autobus à l'intérieur du garage. C'est agréable, en plus de créer un plus grand sentiment de sécurité.»

Et bien que la taille du bâtiment laisse peu de terrain au verdissement, le site sera agrémenté d'environ 800 arbres. «Plutôt que de les éparpiller sur le site, on a plutôt cherché à les regrouper, ce qui favorise la biodiversité et la création de poches d'ombre», précise Michel Lauzon.

Un des défis des concepteurs du Centre de transport Stinson de la STM consistait à augmenter l'efficacité énergétique de ce vaste bâtiment.

«Le choix d'un bâtiment à circulation interne venait régler la question des portes qui s'ouvrent et se ferment constamment, dit Pierre Larouche. Nous n'avons maintenant que quatre portes à gérer.»

Mais comme il s'agit d'un garage où l'on effectue des réparations et que la circulation interne entraîne l'émission de monoxyde de carbone, l'air à l'intérieur du bâtiment devient rapidement vicié. Il faut donc un important apport d'air frais, soit de l'ordre de plus de 300 000 pieds cubes d'air neuf par minute, et ce, 24 heures sur 24.

Récupérer la chaleur

«Nous avons installé des échangeurs de chaleur à haute performance capables de récupérer 85 % de la chaleur de l'air vicié.»

La chaleur ainsi récupérée sert ensuite à réchauffer l'air frais qui entre dans le bâtiment. «C'est un investissement considérable, mais pour un bâtiment dont la durée de vie est de 50 ans, il permet de réaliser une économie considérable à long terme.»

Défi Intégrer un bâtiment industriel dans une trame urbaine

Solution choisie Traiter la toiture comme une cinquième façade

Facteur de réussite Privilégier la circulation des véhicules à l'intérieur du centre pour réduire les effets de pollution sonore

EN CHIFFRES

Montant investi : 3 millions de dollars pour les échangeurs de chaleur

Gain réalisé : Économie annuelle de 1 million en chauffage

Rendement de l'investissement : 3 ans

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