Plaidoyer pour un mal-aimé, le centre-ville de Montréal

Publié le 02/11/2013 à 00:00, mis à jour le 30/10/2013 à 15:16

Plaidoyer pour un mal-aimé, le centre-ville de Montréal

Publié le 02/11/2013 à 00:00, mis à jour le 30/10/2013 à 15:16

Vous trouvez que le trafic est terrible et que les déplacements sont de plus en plus pénibles au centre-ville de Montréal ? Attelez-vous. La situation va empirer au cours des prochains mois, alors qu'on s'apprête à éventrer la rue Sainte-Catherine sur trois kilomètres.

Déjà qu'on s'interroge sur la santé du centre-ville de la métropole, comme on le fait pour ceux de Rouyn-Noranda, de Sherbrooke, de Rimouski et de partout au Québec... L'enjeu n'est pas banal et devrait, ou aurait dû, figurer dans les priorités des candidats qui vont briguer les votes aux élections municipales du 3 novembre.

Le Québec s'enorgueillit à juste titre d'une vie urbaine plus animée qu'ailleurs en Amérique du Nord. Il suffit de s'être retrouvé dans un hôtel d'un centre-ville du Midwest américain ou des Prairies canadiennes et d'y avoir arpenté des trottoirs désertés dès la fin de l'après-midi (au profit de banlieues-dortoirs), pour se rendre compte que notre attachement aux centres-villes d'ici entretient leur vigueur et leur charme. Même dans les petites localités, paradoxalement, malgré toute l'effervescence de construction résidentielle qui semble s'être emparée du centre-ville de Montréal, l'inquiétude grandit.

Dans un rayon de quelques centaines de mètres autour du Centre Bell, pas moins de six tours de condos sont en chantier ou en voie de l'être. Les grues géantes parsèment le paysage, là où autrefois s'étalaient de stériles stationnements à ciel ouvert. Côté résidentiel, ce sont là des additions dont la ville peut légitimement se réjouir.

Mais la situation est moins réjouissante dans le milieu commercial.

Les taxes montréalaises sont trop élevées et étouffent l'activité. Une étude récente du Groupe Altus nous apprend que le ratio entre les taxes foncières commerciales et résidentielles atteint 4,4 à Montréal. Autrement dit, les commerçants paient pratiquement quatre fois et demie plus cher en taxes que les propriétaires de résidences. C'est le ratio le plus élevé de toutes les grandes villes du Canada.

Il y a plus embêtant encore. Selon l'organisme Destination Centre-Ville, qui regroupe quelque 8 000 commerces en tous genres, les taxes équivalentes sont plus basses de 65 % à Brossard, sur la Rive-Sud. Lorsque les gens d'affaires pensent à déménager, ils regardent d'abord autour d'eux, vers la banlieue, avant de penser à Vancouver ou à Halifax. Et la comparaison défavorise Montréal.

Comme si le fardeau n'était déjà pas assez lourd, on devra bientôt composer avec des tranchées profondes de 10 mètres dans l'axe de la rue Sainte-Catherine, de l'ancien Forum jusqu'à la Place-des-Arts. Même les trottoirs vont y passer. Il faut absolument refaire les canalisations. Oui, mais après la crise étudiante, les omniprésents cônes orange et autres brimades, la vie commerciale y était déjà fragilisée. Il faut au moins espérer qu'on ne refera pas aux marchands le même coup qu'à ceux du boulevard Saint-Laurent : les travaux y ont traîné en longueur pendant près de deux ans, alors qu'on a défoncé la rue à deux reprises. Les réseaux de services qui devaient enterrer leurs fils et tuyaux ne s'étaient pas concertés...

«Je suis de lacs et de rivières. Je suis de gibier, de poissons», chantait joliment Claude Gauthier en dépeignant le Québec. Je suis aussi de ville et d'urbanité. Il ne faudrait pas l'oublier.

Déficit budgétaire en vue au Québec

Le Québec ne pourra pas éviter l'encre rouge dans ses finances publiques. L'exercice 2012-2013 se soldera par un déficit. Et rien n'est gagné pour l'exercice suivant.

C'est une des conclusions auxquelles en sont arrivés les économistes qui participaient, le 25 octobre, à la conférence annuelle du Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM) sur les prévisions économiques. On y retrouvait François Dupuis, de Desjardins, Stéfane Marion, de la Nationale, Paul Fenton, de la Caisse de dépôt et Marc Lévesque, d'Investissements PSP.

Ailleurs ? Le Canada, dans son ensemble, performera légèrement mieux, mais moins que les États-Unis. Encore qu'on se demande quels seront les impacts de l'incessante bataille fiscale entre démocrates et républicains.

L'Europe va continuer son lent redressement, même si les dettes publiques font peur, alors que la France, elle, n'est pas sortie de l'auberge. Et il faudra s'habituer à un taux de croissance de 7 % ou 8 % en Chine... En baisse par rapport aux années précédentes, mais on en rêverait, chez nous !

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