MasterCard (NY, MA, 162,50 $ US) et Visa (NY, V, 55,41 $ US) résistent bien à la crise du crédit qui malmène les prêteurs American Express, Capital One et Discovery Financial, parce que leur modèle d'entreprise repose uniquement sur l'utilisation accrue des cartes de crédit et de débit dans le monde.
Visa et MasterCard ne prêtent pas d'argent et n'émettent pas de cartes, mais prélèvent des frais aux banques émettrices chaque fois qu'un client utilise leurs cartes.
Les derniers résultats trimestriels démontrent la force de ce modèle. Le nombre de cartes Visa en circulation a augmenté de 10 %, à 1,7 milliard, et le nombre de transactions a crû de 13 %, à 14,5 milliards, à son dernier trimestre terminé le 31 décembre. Résultat : son bénéfice a bondi de 35 % et dépassé les prévisions des analystes de 11 %. Pour sa part, MasterCard a accru ses revenus de 14 %, à 1,2 milliard de dollars, et a plus que doublé son bénéfice net par action, à 1,87 $ US.
Néanmoins, les deux entreprises redoublent d'efforts pour maintenir la cadence, car la baisse de la consommation aux États-Unis les empêchera de faire croître leurs revenus de 11 à 15 %, comme elles le souhaitaient.
Ainsi, l'achat de biens de plus de 1 000 $ US a baissé d'environ 20 à 25 % depuis l'an dernier, et l'achat de billets d'avion et de nuitées a décliné de 10 %, indique MasterCard.
Pour atteindre leurs objectifs de croissance, les deux entreprises réduisent leurs dépenses : de 23 % chez Visa et de 16 % chez MasterCard, à leur dernier trimestre.
Les attentes des investisseurs à l'égard de ces entreprises performantes sont élevées.
Par exemple, Michael Kon, analyste chez Morningstar, estime que si les revenus de Visa n'augmentent que de 4,5 % en moyenne au cours des neuf prochaines années, plutôt que de 9 % comme il le prévoit, l'action stagnerait autour de 46 $ US, au lieu de grimper à 70 $ US.
dominique.beauchamp@transcontinental.ca
