Pas de 2e transformation pour BlackRock

Publié le 26/10/2013 à 00:00

Pas de 2e transformation pour BlackRock

Publié le 26/10/2013 à 00:00

La montréalaise Métaux BlackRock approche du fil d'arrivée.

Cette société minière à capital fermé détenue à 65 % par des intérêts chinois s'attend à boucler dès le début de 2014 le financement de son projet de mine de fer enrichi de vanadium au lac Doré, près de Chibougamau, dans le territoire conventionné de la Baie-James.

Lors de la Conférence Objectif Nord, organisée par Les Affaires le 16 octobre à Montréal, le président de BlackRock, Jean Rainville, a dit qu'il prévoyait obtenir «d'ici quelques semaines» le feu vert du Comité d'examen environnemental québécois COMEX pour la première phase de son projet, évaluée à 900 millions de dollars. À partir de ce moment, BlackRock pourra finaliser son financement en vue de démarrer la construction de la mine dès le dégel du printemps 2014.

M. Rainville se dit optimiste d'avoir ce financement, malgré le contexte actuel. «Mon marché est niché : j'ai du vanadium dans mon fer,» explique-t-il à Les Affaires.

En fait, le gisement qu'exploitera BlackRock est riche en vanadium. Le concentré de fer que veut produire la minière en contient 1 %, en plus du fer et du titane.

Au début des années 2000, le gisement était détenu par MacKenzie Bay. Cette entreprise voulait séparer le fer du vanadium, une deuxième transformation qui apporte de la valeur ajoutée, car elle permet de vendre le fer et le vanadium séparément. Mais le projet n'a pas vu le jour, et BlackRock écarte l'idée d'une deuxième transformation pour l'instant.

Le procédé de transformation est «très toxique», a expliqué M. Rainville à la Conférence Objectif Nord. Lors d'une entrevue réalisée le 22 novembre 2012, Jean Rainville nous avait expliqué qu'il ne voulait pas avoir à recueillir des fonds pour une telle transformation. «On ne va pas dépenser des milliards juste pour jouer aux visionnaires», avait-il dit. Il avait toutefois ajouté que BlackRock obtiendrait une prime pour son vanadium.

Les Chinois dans le coup

Chose certaine, le minerai non transformé de BlackRock a trouvé preneur en Chine, où les usines en feront la séparation et où le vanadium est très demandé : grâce à sa capacité d'augmenter la résistance des structures d'acier, il sera utilisé pour rebâtir des constructions démolies par des séismes.

Et c'est ainsi que le premier financement obtenu par BlackRock, qui s'élève à 40 M$, vient du fonds chinois Prosperity Minerals, qui détient actuellement 65 % de la minière. BlackRock a par ailleurs en main une entente de 150 M$ avec le fonds souverain du sultanat d'Oman, au Moyen-Orient, qui veut se lancer dans le secteur minier. Le financement comprend 80 M$ d'actions et 70 M$ en concentré de fer.

De son côté, Ressources Québec a acheté pour 45 M$ d'actions dans BlackRock. La société d'État pourrait augmenter son soutien dans le cadre d'un autre programme, espère M. Rainville.

Le projet du lac Doré a franchi plusieurs jalons : il a fait l'objet d'une entente avec la communauté crie sur ses répercussions et ses avantages, ainsi que d'un partenariat avec Chibougamau.

BlackRock est en pourparlers avec Hydro-Québec pour une ligne de transmission de 60 MW en phase I et de 90 MW en phase 2 (laquelle prévoit une deuxième fosse de 3,5 km).

BlackRock prévoit aussi construire un chemin de fer de 27 km (50 M$) relié aux réseaux existants avec qui elle a conclu une entente : le Canadien National, Rio Tinto et un chemin de fer que la communauté de Grande-Anse au Saguenay est en train de construire jusqu'au port. BlackRock prévoit investir 100 M$ pour ces installations portuaires.

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