«On devrait davantage confier la direction des entreprises à de bons communicateurs» - Adrian Cropley, de l'International Association of Business Communicators

Publié le 07/07/2012 à 00:00

«On devrait davantage confier la direction des entreprises à de bons communicateurs» - Adrian Cropley, de l'International Association of Business Communicators

Publié le 07/07/2012 à 00:00

Vous affirmez que beaucoup de dirigeants d'entreprise communiquent très mal. Pourquoi ?

Certains dirigeants sont des communicateurs naturels. C'est inné chez eux. On peut toutefois être un bon présentateur, pour diffuser par exemple de l'information lors d'une assemblée, mais être un très mauvais communicateur. Pour exceller en communication, il faut sentir les choses, comprendre que nos gestes peuvent avoir un impact désastreux sur la stratégie de communication et l'image d'une organisation. Alan Joyce, président du transporteur aérien Qantas, en est un bel exemple. En 2011, sa compagnie a aboli 1 000 postes dans le cadre d'une restructuration, alors que pendant ce temps, il obtenait une augmentation de salaire de 71 %. Une catastrophe sur le plan de l'image, autant à l'interne, pour les employés de Qantas, qu'à l'externe, auprès du public.

Comment se fait-il que le patron de Qantas n'a pas pu voir venir ce problème de communication ?

Je pense qu'il n'a tout simplement pas écouté son équipe de communication, à l'instar de beaucoup de dirigeants d'entreprise, malheureusement. D'ailleurs, on devrait confier davantage la direction des organisations à gens qui ont un profil académique en communication. Les conseils d'administration nomment généralement des gens qui ont étudié en droit, en finance et en administration, ou qui ont une expérience en vente ou possèdent une expertise technique. En nommant à leur tête un communicateur, les organisations auraient en partant une stratégie de communication, à l'interne comme à l'externe, plus cohérente. Cet enjeu est majeur à l'ère des médias sociaux, où les patrons doivent par exemple communiquer d'une façon plus ouverte et personnelle avec leurs employés.

N'y a-t-il pas toutefois un risque que les actionnaires des entreprises contestent la nomination de dirigeants qui n'ont pas une solide formation ni de suffisamment d'expérience en gestion ?

Oui, il y a effectivement un risque. Cela dit, le communicateur nommé à la tête d'une entreprise peut développer ses compétences en gestion et s'entourer de collaborateurs formés et expérimentés dans ce domaine. Entre nommer un bon communicateur ou un bon gestionnaire, les conseils d'administration devraient choisir la première option. Les entreprises sous-estiment souvent le fait qu'elles peuvent faire de meilleures affaires en ayant une meilleure stratégie de communication avec leurs clients, leurs fournisseurs et leurs employés.

CV

Nom : Adrian Cropley

Titre : Président du comité de l'International Association of Business Communicators

De passage à Montréal récemment, il a fondé sa firme de consultants, Cropley Communications, en Australie. Possédant plus de 20 ans d'expérience, il fait du mentorat auprès de cadres d'organisations, comme Ernst & Young, Shell et Kraft.

5,7 G$

Dépenses, en dollars américains, effectuées en 2010 aux États-Unis pour des services de relations publiques traditionnels ou sur Internet.

Source : Public Relations Society of America

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