«Nous repérons les meilleurs répartiteurs de capital parmi les titres à dividendes»- Eric Sappenfield, gestionnaire de portefeuille, Epoch Investment Partners

Publié le 31/08/2013 à 00:00

«Nous repérons les meilleurs répartiteurs de capital parmi les titres à dividendes»- Eric Sappenfield, gestionnaire de portefeuille, Epoch Investment Partners

Publié le 31/08/2013 à 00:00

Les dividendes sont populaires depuis la crise, mais vous les jugez incompris. Pourquoi ?

Pour nous, l'achat de titres à dividendes croissants est une stratégie payante pour investir dans les actions, tout court. À long terme, il est plus rentable de recenser les bons répartiteurs de capital et de réinvestir leurs dividendes que de choisir des titres pour leur croissance ou parce qu'ils ont une valeur d'aubaine. Il est possible de viser un rendement total de 9 %, composé d'un dividende annuel de 3 %, de rachats d'actions et de remboursements de dettes - qui équivalent chacun annuellement à 1,5 % de la valeur de l'entreprise - et d'une croissance annuelle de 3 % des flux de trésorerie.

Vous ne craignez donc pas une bulle dans les dividendes ?

Nous observons des excès d'évaluation en ce qui concerne les petites sociétés qui versent des dividendes et les fonds de placement immobilier. Toutefois, nous ne percevons pas de bulle dans les sociétés de grande qualité. Nous n'investissons que dans les entreprises dont les dirigeants et le bilan inspirent confiance.

Avez-vous un exemple d'un bon répartiteur de capital ?

Les rendements de National Grid, un fournisseur d'électricité en Grande-Bretagne et aux États-Unis, sont réguliers parce qu'ils sont établis par les autorités réglementaires en fonction de l'inflation et d'une marge bénéficiaire prédéterminée. Le caractère prévisible des rendements a beaucoup de valeur dans un portefeuille.

Où trouvez-vous vos meilleures idées de placement dans le monde ?

Environ la moitié de nos placements se trouvent aux États-Unis. La Grande-Bretagne est en deuxième place, parce que ce pays compte plusieurs multinationales habituées à distribuer leur excédent de capital à leurs actionnaires, après avoir financé leurs projets d'expansion, telles que Royal Dutch Shell et Diageo. Le reste de l'Europe compte aussi de grandes sociétés pharmaceutiques qui sont de bons répartiteurs de capital, comme Novartis, Roche et Sanofi.

Avez-vous un titre canadien dans votre portefeuille mondial de 96 titres ?

BCE a affiché un très bon rendement depuis 2009 grâce à la meilleure répartition de capital adoptée par son président, George Cope. Nous n'augmenterions pas notre placement dans BCE actuellement en raison de l'incertitude liée à l'arrivée possible de Verizon au Canada, mais nous sommes à l'aise de le conserver. BCE a le moins à perdre de la concurrence possible de Verizon étant donné que le sans-fil lui procure seulement le tiers de son bénéfice.

Quel autre titre reflète le mieux votre approche ?

L'exploitant mondial de stationnements et constructeur d'infrastructures Vinci fait partie de nos 10 principaux placements. Cette société française a maintes fois démontré sa discipline en investissant seulement dans les projets qui lui procurent un rendement élevé. Si aucun projet n'atteint son objectif de rendement, la société distribue son excédent de capital à ses actionnaires.

CV

Membre de l'équipe de la stratégie de rendement des actions mondiales d'Epoch, M. Sappenfield est cogestionnaire du Fonds mondial de dividendes TD, depuis que Gestion de placements TD en a confié la gestion à Epoch Investment Partners en juillet dernier. Banque TD a acquis Epoch en mars 2013.

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