Nourrir le continent, tout simplement

Publié le 22/06/2013 à 00:00, mis à jour le 20/06/2013 à 10:43

Nourrir le continent, tout simplement

Publié le 22/06/2013 à 00:00, mis à jour le 20/06/2013 à 10:43

Les modestes bureaux du Groupe MTY dans l'arrondissement montréalais Saint-Laurent sont à l'image de son président Stanley Ma : un homme simple et d'une grande humilité qui, à son arrivée à Montréal à 19 ans en 1968, avait comme seul désir de gagner sa vie pour subvenir aux besoins de sa future famille et lui procurer à manger trois fois par jour.

Aujourd'hui, le propriétaire des Tiki-Ming, Thaï Express, Sushi Shop, Valentine, La Crémière et d'une vingtaine d'autres enseignes nourrit quotidiennement des milliers de personnes d'un océan à l'autre du pays, mais aussi en Europe, au Moyen-Orient et, depuis peu, aux États-Unis.

«Je n'ai jamais rêvé d'avoir une maison de 10 millions de dollars, un avion ou des serviteurs. Je voulais seulement travailler fort pour gagner ma vie», dit M. Ma, qui a quitté Hong Kong avec 100 $ en poche pour tenter sa chance en Amérique. Il laissait derrière lui un milieu aisé, ses parents étant des entrepreneurs prospères dans les secteurs de l'immobilier et manufacturier.

«J'aurais peut-être aussi bien réussi à Hong Kong, mais pour la jeune génération, la mode était de partir à l'étranger.» Pourquoi avoir choisi le Canada et Montréal, lui qui parlait anglais, au lieu de New York, Toronto ou Vancouver ? «Le Canada est un pays pacifique. Et, à l'époque, Montréal était la ville financière du pays, la ville qui vibrait et faisait parler d'elle partout dans le monde», répond-il, en rappelant que Montréal avait accueilli l'exposition universelle l'année précédente.

Des débuts au coeur du Quartier chinois

Stanley Ma a d'abord travaillé comme plongeur puis serveur dans un restaurant chinois de l'est de Montréal. Pendant 10 ans, il travaillera aussi comme commis dans une épicerie du Quartier chinois et dans une entreprise d'import-export.

En 1980, après avoir épargné suffisamment, il ouvre un restaurant chinois à Laval sur un terrain en développement le long du boulevard Saint-Martin, jusqu'alors un champ de maïs. Le Paradis du Pacifique, qui fait 7 000 pi2, nécessite un investissement de 400 000 $. «J'ai eu un prêt de 175 000 $ d'un banquier qui m'a fait confiance, même si tout le monde me trouvait fou d'ouvrir un si grand restaurant. C'était un risque calculé.»

Le parcours entrepreneurial de Stanley Ma sera d'ailleurs une suite de décisions mûrement réfléchies. Au début des années 1990, au lieu d'ouvrir d'autres Paradis du Pacifique et de suivre les traces des grandes chaînes de restauration comme St-Hubert, il décide de s'en départir pour ouvrir des comptoirs alimentaires dans des centres commerciaux.

«Pour prendre le chemin des franchises, le risque financier était moins grand en choisissant de très petits restaurants qui demandent moins de financement. D'autant que, pour un immigrant, ce n'est pas toujours facile d'obtenir l'argent nécessaire», explique l'entrepreneur, dont les trois grands enfants travaillent dans l'entreprise.

Un premier comptoir de l'enseigne Tiki-Ming ouvre ses portes en 1993, au Centre Rockland. Un autre sera implanté dans la tour de la Banque Nationale, puis à deux pas dans celle de la Bourse. Un premier franchisé ouvrira le sien à la Place Ste-Foy, et une cinquantaine d'autres franchises verront rapidement le jour.

Développement international

Aujourd'hui, le Groupe MTY exploite 2 500 restaurants sous 25 enseignes portant entre autres les noms de Cultures, Villa Madina, Croissant Plus ou Franx Suprême. L'entreprise en compte une centaine au Royaume-Uni, au Maroc et dans des pays du Moyen-Orient, entre autres au Liban, en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, où l'entreprise a conclu des accords de développement avec des maîtres franchiseurs.

Fin mai, l'entreprise prenait pied aux États-Unis en achetant Extreme Brandz qui exploite 235 succursales Extreme Pita et 70 Mucho Burrito. Cette récente acquisition portera les ventes des restaurants du Groupe MTY à 800 M$ en 2013, comparativement à des ventes records de 688 M$ en 2012, en hausse de 31 % par rapport à l'année précédente.

L'homme d'affaires de 65 ans entend rester à la barre de l'entreprise «tant que je serai capable de contribuer à son développement et d'accroître la valeur des actionnaires». Qui sait, au rythme où les acquisitions se succèdent, il y sera peut-être encore lorsque les enseignes du groupe s'étendront d'un océan à l'autre... du territoire américain.

39 626 En 2012, le Québec a accueilli 39 626 immigrants dits économiques : des travailleurs qualifiés, des gens d'affaires ou des investisseurs. Ils représentent 72 % de tous les immigrants reçus cette année-là. | Source : MICCQ

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